Sport Team

Prologue

Octobre 2018:

— Clémence? Suis-tu mon cours?, me demande mon professeur d'anglais.

— Euh... Oui...

— Alors de quoi parlions-nous?

Oh merde! Je suis dedans là. J'ai rien suivi moi. Je préfère penser à la compet' de ce soir.

— Je ne sais pas.

— Au moins tu l'admets. C'est déjà ça. Suis à présent s'il te plait.

J'essaye de me concentrer mais impossible. Mon esprit divague à chaque fois vers la compétition de basket de ce soir.

Il faut que vous sachiez que je suis une grande sportive. Je pratique le basket, l'équitation, la natation et la course à pied. Sûrement me demanderez-vous comment je parviens à combiner études et sport. Tout simplement parce que je suis en internat dans l'option sport. J'ai eu du mal à obtenir ma place, mais maintenant que j'y suis, j'y reste.

J'ai beaucoup de gens avec qui je parle, mais je reste quand même plus dans mon coin. Je m'entends bien avec les membres des différentes équipes de compétition. Je suis personnellement membre de l'équipe de concours de saut d'obstacles, membre de l'équipe de basket et réserviste de celle de course à pied.

Je surveille l'heure. J'ai la chance de pouvoir partir plutôt pour prendre la route avec l'équipe.

Seize heures arrive enfin. Je me lève et quitte la classe suivie par Soleine et Marie. On se dirige vers l'accueil et partons avec le reste de l'équipe au bus.

Je prends place à côté du carreau. Comme d'habitude, je suis seule sur la banquette avec, à mes côtés, nos sacs. Le bus démarre.

J'ai un mauvais pressentiment. Depuis ce matin, j'ai la sensation que quelque chose ne tourne pas rond. Je n'arrive pas à dire quoi. Mais, maintenant que je suis dans le bus, j'ai des frissons tout le long de l'échine. A mon avis, il y a un problème. Une catastrophe va se passer. Je ne sais pas dire quoi mais, c'est mauvais signe.

On monte sur l'autoroute. Il y a des embouteillages. Pour faire passer le temps, nous chantons tout ce qui nous passe par la tête. Ça ressemble plus à un massacre d'oreilles qu'autre chose. Aucune de nous n'a de talent. On finit en fou rire avec notre coach.

Les voitures ne cessent de nous dépasser et de se rabattre sous notre nez. Je ne suis pas rassurée. Je sens l'accident arriver. Je me sens de plus en plus mal. Le stress monte et je crains la crise de panique.

Un chauffard passe trop près. Notre chauffeur doit piler sur les freins et le bus dérape légèrement. Le camion de la bande d'à côté dévie vers nous. Son côté s'approche du nôtre. Pour éviter le choc, je plie mes jambes par réflexe. Ce n'est pas une bonne idée surtout qu'il n'y a pas eu de collision. En réalisant ce mouvement, je percute les sièges de devant. Sur le moment, une vive douleur m'élance au niveau des genoux et des chevilles.

Après quelques instants, je ne sens plus rien de la douleur. Ça ne devait rien être de grave. Ce devait être une douleur passagère suite au choc. Il faut bien que je me rassure comme je peux... Je déteste ne pas savoir ce qui se passe. 

Il est dix-sept heures quinze lorsque nous arrivons sur place. Les filles descendent et prennent leur sac. J'essaye de sortir mais je ne sens plus mes jambes. J'appelle la coach pour qu'elle vienne m'aider.

— Que se passe-t-il Clémence?

— Je suis coincée. Je ne sens plus mes jambes.

Je me rends bien compte que ça fait stupide comme phrase mais c'est la vérité. Je ne sais pas à quoi c'est dû mais c'est emmerdant. C'est la deuxième fois en un court laps de temps que cela se produit. La dernière fois j'avais un nerf coincé. Cette fois-ci ce n'est pas ça. J'en suis sûre. Ce n'est pas la même douleur.