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Chapitre 17

Je suis donc la kiné dans le cabinet.

— Assieds-toi au bureau tout d'abord. Tu as eu rendez-vous chez le médecin non?

— Oui. Juste avant de venir.

— Bien. C'est chouette au fait que tu puisses déjà être en béquille. Pas trop compliqué de se déplacer avec? Tu as ton equilibre?

— Oui oui ça va.

— Qu'a dit le médecin?

— Entorse de la cheville et du genou. Tenez j'ai reçu un papier avec certains exercices à travailler.

— On regarde ça juste après. Sait-il comment cela se fait?

— Pour?

— Entorse.

— Ah... Je suis tombée.

— Comment est-ce possible? Tu ne pouvais pas quitter ton fauteuil.

— Je me suis mise sur Ibiscus et en descendant je me suis mal stabilisée. J'ai fini sur les fesses.

— Ah... Tu savais pourtant que tu ne pouvais pas.

— C'est trop tard c'est fait. A présent, pouvons-nous passer à la séance s'il vous plait?

— Oui bien sûr. Tu retires tes attelles et tu peux te mettre sur le fauteuil. Je regarde vite fait la feuille.

De retirer ainsi les attelles m'arrache un gémissement. Directement la kiné se retourne et me fixe. J'ai comme l'impression qu'elle m'a entendue. Je n'ai pas envie qu'elle me pose des questions.

Je m'attends à tout sauf à ce qui va suivre...

— Ok Clémence. Commençons par les exercices de la semaine passée.

Elle a vraiment fait comme si elle n'avait rien entendu.

Je me couche sur le dos pendant qu'elle commence à manipuler ma cheville. Au début ça passe. Je ne ressens pas trop de douleur étant donné qu'elle ne fait que masser. Lorsqu'elle commence à la tourner doucement, des picotements se font ressentir. Je retiens les larmes qui perlent au bord de mes iris.

Vous allez sûrement me trouver fort douillette. Mais, avez-vous seulement déjà eu ça? Savez-vous réellement ce que cela fait avoir l'impression que quelqu'un vous arrache le pied? Personnellement, c'est la sensation que j'ai. Vous me direz alors de prévenir ma kiné. Hélas, elle ne peut rien y faire. J'en ai parlé avec le médecin. Il faut que mes ligaments se refassent. Il faut du temps pour cela. Et la kiné est là pour cela. Le lui dire ne changera donc rien. C'est pourquoi pendant une heure j'ai pris sur moi pour ne pas hurler une seule fois.

— Ça y est. C'est fini pour aujourd'hui. Ça n'a pas été trop douloureux?

— Si, mais ce n'est rien. Je passe au-dessus.

— C'est bien tu es courageuse. Je sais que ce n'est pas facile. Surtout à ton âge.

Je me demande bien ce qu'ont les gens aujourd'hui à s'apitoyer sur mon sort. Je n'apprécie pas ça.

— Dois-je travailler quelque chose pour le prochain rendez-vous?

— Tu peux commencer à faire tourner ton pied sur la pointe des orteils tous les jours cinq minutes. Bien entendu pour cela tu gardes ta chevillere et ta genouillere. Ne prends pas de risque. Si ça fait mal tu arrêtes. D'accord?

— Oui. Quand est le prochain rendez-vous et où devrons-nous nous rejoindre?

— Vendredi à treize heure quinze à la piscine de Neder. Ça va pour toi?