Entre Deux Mondes

Chapitre 26 : Le Cœur A Ses Raisons

Ce soir la je ne trouvais pas le sommeil, je ne pouvais m'empêcher de ne penser à l'histoire contée par Balin. Grace a lui je comprenais mieux Thorin, comment ne pas être comme lui après tant d'épreuves.. Il n'était tenu debout que par l'espoir d'un jour pouvoir offrir aux siens un lieu qu'ils pourraient enfin appeler maison. Il était entouré, les nains qui l'accompagnaient étaient prêt à donner leurs vie pour sa quête. Mais malgré cela au plus profond de lui il était comme moi. Seul.

J'avais besoin d'une cigarette, une série de bouffés goudronnée m'avaient toujours aidé à réfléchir et décompresser. Je récupérais le paquet dans mon paquetage, il était de plus en plus léger, mais c'est en l'ouvrant que je compris réellement. Ma rencontre avec Thorin s'était produite quatre mois auparavant. Peu à peu, jours après jours, épreuves après épreuves. Le paquet avait diminué et ce soir je me retrouvais face a un dilemme concernant cette dernière cigarette.

Au fond de moi pour une rare fois dans ma vie, et la première fois depuis mon arrivée ici. J'ai étrangement ressenti cette envie de solitude, ce besoin de me retrouver face à moi même. J'ai attrapé cette dernière cigarette, celle qui me semblait comme le dernier lien avec ma vie d'avant et qui contrairement à ce que j'aurais pu penser me troublait tant. Etais-je encore cette même  personne ? Souhaitais-je encore l'être ? 

Mon envie de solitude ne m'ayant pas quittée, je me suis éloigné du camp me dirigeant vers un bosquet situé quelques mètres plus loin. Une souche d'arbre couchée était parfaitement positionnée pour m'aider dans ma réflexion. Assise sur celle-ci la lune éclairait mon visage, je la fixais comme hypnotisée espérant profondément que celle-ci éclaire mes idées.  Cette fameuse cigarette la dernière, celle qui m'avait rendu si soudainement perplexe quant a son sort. Devais-je la garder pour un moment difficile ? A ce moment, j'étais perdue. Perdue entre deux mondes. 

Trituré par mes pensées je n'entendais pas les bruits de pas se rapprochant furtivement derrière  moi. Une mains m'attrapa l'épaule, je sursautais pour me libérer de son emprise. 

- Ce n'est que moi, que faites vous seule ici ? 

Thorin me regardait étrangement. 

-Heu, j'avais besoin de réfléchir.

Je ne savais pas vraiment quoi lui dire, que j'étais la à me questionner l'existence à propos d'une simple cigarette ! Je me suis donc mise à dire tout ce que j'avais sur le cœur.

-Je suis perdu Thorin ! Je ne sais pas quoi faire... Vous, vous avez votre quête, votre royaume a reprendre. Mais moi ? Quel est mon rôle ici...

Un sourire se dessina légèrement sur son visage. 

-Et bien je dirais que tu es la pour me faire sortir de mes gonds régulièrement même, mais aussi pour m'aider dans ma tache. A être un bon roi, pour ne pas finir comme les votre ! Je suis sûr, au fond de moi que nos routes ne se sont pas croisées par hasard.

Il s'assit a coté de moi, cote a cote regardant la lune nous ne parlions plus. Comme subjugué par celle-ci. 

- Pourquoi Thorin ? Pourquoi ne me parliez vous plus alors ? Depuis la lettre de Gandalf vous ne me traité plus que comme une inconnue... 

Je n'avais pu m'en empêcher, j'avais besoin de savoir. 

Mais il ne disait rien, continuant de fixer la lune comme seule réponse. Mais avant tout c'est a moi, je pense que j'aurais du poser une question et celle-ci n'était d'autre que "Quelle réponse voulais-tu entendre ?"

Il était facile d'imposer un dilemme à un autre, mais à soi c'était autre chose. 

- Je me souviens de tout Hope... L'alcool pour noyer la solitude, la lettre sur le cambrioleur et toi qui te battais avec moi comme une lionne pour me mettre au lit afin que mes hommes n'ai pas une piètre image de leur roi. Un roi saoul qui buvait seul.. D'être tombé sur toi. Mes souvenirs sont trouble mais je crois bien d'avoir attrapé les poignets pour te bloquer sous moi.. J'ai honte, ce n'est pas très " royale". Un roi n'est pas censé faire ça. 

Il osait a peine me regarder ayant le même comportement qu'un enfant ayant fait une connerie. Le regard vers le sol, il me contait ses souvenirs de cette soirée la. 

-Vous m'avez accusé de vous détourner de votre quête, et m'avez demandé ce que je vous avais fait.. 

Il leva son profond regard vers le miens. Ces yeux d'un bleu si profond me donnaient l'impression qu'ils pénétraient mon esprit. 

- Mais tu m'as embrassé. 

Il venait de toucher le mile, c'était bien moi. Moi qui avait comblé l'espace entre nos lèvres. J'avais laissé mes désirs prendre le dessus. 

- J'avais bu aussi, moins que vous certes mais l'alcool nous fait parfois faire des choses que l'on aurait jamais fait avant. Ni même imaginé.. 

J'avais lu un jour dans un livre que l'amour était la mort du devoir. Je ne pouvais pas l'aimer et lui non plus ne pouvait pas m'aimer. Il risquait beaucoup trop si son esprit n'était pas a cent pour cent dans ce qu'il venait d'entreprendre. La reconquête d' Erebor. 

-Je.. Je ne t'ai pas repoussé. Dit il en ce rapprochant doucement de moi.

Nous étions à nouveau très proche et pour une seconde fois un combat intérieur éclatait en moi. 

- Ce.. Ce n'est pas possible Thorin, vous avez votre quête à accomplir. Et vous êtes un roi... 

Il eu un léger mouvement de recul et parut surprit par mes mes mots. 

- Et donc un roi selon toi ne peut pas faire ce qu'il souhaite ? 

- Vous avez des obligations, un roi ne peut pas avoir d'attachement avec une pauvre humaine. Encore moins venant d'un autre monde. 

J'avais baissé les yeux lorsque j'avais prononcé ses derniers mots. Ils étaient douloureux me rappelant encore une fois que je n'étais chez moi nul part. Mais c'était la réalité, il ne pouvait pas m'aimer. Je n'était rien, je n'avais rien à lui apporter. 

- Personne ne peut justement juger un roi, et qui s'intéresse aux choix d'un roi sans royaume. Et puis si le dragon est toujours dans la montagne, notre expédition ne mènera à rien d'autre que notre mort... 

Son regard se ferma, comme s'il savait au fond de lui qu'il ne reviendrai pas de cette expédition. Il se rapprocha de moi a nouveau. Son regard enfui dans le miens  allumait au fond de moi un brasier ardent. Et je savais. Je savais que s'il continuait ainsi, rien ne l'éteindrait.

- Hope.. Quand nous autoriserons nous à vivre ? 

Mon combat intérieur avait à nouveau éclaté, le devoir ou les sentiments.. Que devais-je choisir ? La raison ou le cœur ? Intérieurement je savais, le cœur a ses raisons que la raison ignore.

Et merde ! Il avait raison, il était déjà voué à mourir, si je n'arrivais pas a changer son histoire. Que pourrions nous faire de pire que ce qui était déjà censé se produire... Je posais ma main sur sa joue, son regard azur n'ayant pas quitté le mien. 

- Et donc on commence par quoi pour vivre ? Dis-je avec un léger rictus.