Chapitre 28 : Jour pluvieux

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Toujours dans les bras l'un de l'autre, savourant ces instant comme s'ils étaient les derniers je regardais l'aube s'éveiller. Thorin lui dormait, il semblait pour une fois si apaisé. Dans son sommeil il avait plusieurs fois dit mon nom, pour ma part je n'avais jamais trouvé le sommeil. Comme si je ne voulais pas que ceci ne soit un rêve, je ne voulais pas me réveillé seule dans ma minuscule chambre du 6eme étage. 

Thorin bougea puis ouvrit les yeux. 

- Nous devrions rejoindre les autres avant qu'ils ne se réveillent. Lui dis-je doucement en rassemblant mes affaires pour m'habiller.

- Tu ne veux pas qu'ils sache pour nous ?

-Je ne veux pas qu'ils me voient différemment, ni recevoir un traitement de faveur et surtout je ne veux pas te déconcentrer si nous venions à combattre. 

- Si c'est ce que tu souhaite.. Souffla t'il visiblement vexé.

- Ne fait pas cette tête, l'attachement est une faiblesse. Je ne veux pas que l'on puisse m'utiliser contre toi. 

Il attrapa ma chemise pour me tirer vers lui et m'embrassa passionnément. 

- Puisse que je ne pourrais pas le faire de la journée. 

Nous avons rejoins le campement comme si de rien n'était, reprenant place sur nos couchettes si froide et éloigné l'une de l'autre. Peu à peu les uns et les autres se réveillèrent et s'activèrent pour reprendre la route. Quelques instants plus tard nous étions tous en selle sur nos montures hormis le pauvre Bilbon qui avait encore du mal à correctement harnacher la sienne. Je mis alors pied à terre afin de l'aider. Le pauvre avait complètement emmêler son filet en tentant de se dépêcher. 

- J'ai appris étant enfant laissez moi vous aider. Lui dis-je souriante. 

- Merci, les autres n'avaient pas l'air de vouloir venir m'aider, je pense même qu'ils seraient parti sans moi si vous n'étiez pas descendu. 

Son regard se vida puis il baissa les yeux, je voyais bien que son manque d'intégration lui faisait de la peine. 

- Ne vous inquiétez pas, vous vous intégrerez bientôt. Ils ne sont vraiment pas méchant. Lui dis-je en lui tendant les rênes de sa monture enfin prête à prendre la route. 

Il se mit en selle et la compagnie se mit en marche. L'humeur était joyeuse, le ciel était bleu et les rayons du soleil commençaient à nous apporter une chaleur agréable. 

Le hobbit me rattrapa lançant tant bien que mal son poney au trot. 

- Comment vous êtes vous fait votre place ici, je vois bien que tout le monde vous apprécie. J'aimerais je vous avoues qu'il en soit de même pour moi.. 

- Au départ il n'y avait que Thorin lorsque cette aventure a commencé pour moi. Cela n'a pas été facile mais nous sommes devenue amis. J'ai rencontré les autres lorsque nous avons cherché des nains prêt a nous rejoindre dans cette expédition. 

- Qu'avez vous fait pour devenir son ami ? Thorin est si froid et distant, je vois bien qu'il pense que je n'ai pas ma place parmi vous... 

- Franchement ? Je l'ai traité de tout les noms, je l'ai soigné, on s'est encore disputé et j'en passe. Mais malgré tout je l'ai suivi et lui ai prouvé que je méritais sa confiance. C'est venu petit à petit, je ne vais pas vous dire que ce fut simple ça serait vous mentir. Je suis bien d'accord avec vous sur le fait que ce soit une tête de mule ronchonnante mais c'est aussi une personne d'honneur qui pense à chacun de ses compagnons. Prouvez votre valeur et vous verrez que vous aussi serrez a votre place dans cette expédition. Mais je ne me fait pas de soucis pour vous, vous y arriverez tôt ou tard. 

Le hobbit sourit discrètement comprenant que rien n'était perdu pour faire réellement parti de la compagnie. Pendant notre discussion le temps s'était couvert, le ciel avait noirci et le coup de tonnerre qui gronda au loin nous rappela que le chemin à parcourir était loin d'être une partie de plaisir. Quelques minutes plus tard, un éclair éclata au dessus de nous et une pluie battante se mis à tomber. 

Nous avions chevauchés ainsi toute la journée sous cette pluie, espérant sans cesse une accalmie nous permettant de légèrement sécher. Les nains questionnaient Gandalf a propos de ses pouvoirs, ainsi Dori pensait que celui-ci pouvait à sa guise influencer la météo. Ce qui au grand dam des nains n'était pas dans ses capacités. Le hobbit qui écoutait depuis le début de la conversation osa enfin prendre la parole et demanda à son tour s'il y avait d'autres magiciens. L'Istaril leurs expliqua donc qu'il y avait d'autres magiciens et que chacun possédait un rôle et des particularités.  

La journée s'achevait et le soleil déclinait lorsque enfin la pluie décida de nous quitter ce qui fut loin d'être déplaisant. Nous étions trempés jusque l'os ainsi que nos paquetages de nuit, je me plaçais près du feu que Bombur avait lancé afin de préparer le repas, tentant tant bien que mal de sécher mes vêtements et de me réchauffer un minimum en vain.

Je tremblais comme une feuille lorsque je senti un poids se poser sur mes épaules, quelqu'un me déposait une cape de peau et celle-ci semblait chaude mais surtout elle était sèche. Une main se posa sur la nuque, à son contact je reconnu son propriétaire. 

- Tu devrais enlever tes vêtements et te blottir la dedans, au moins le temps que ta chemise sèche au coin du feu. Je sais que tu ne veux pas de traitement de faveur mais tu es la moins bien couverte d'entre nous et je ne veux pas que tu tombe malade. 

- Merci. lui dis-je en me blottissant dans la cape qu'il m'avait donné captant et profitant de son odeur. tant pis pour le traitement de faveur, je ne rêvais à cet instant que d'un vêtement sec et chaud.

Il caressa ma peau avec son pouce, propageant en moi cette chaleur que seul lui pouvait faire apparaitre. Puis il se baissa vers moi avant de chuchoter à mon oreille. 

- Si j'avais pu je t'aurais réchauffer dans mes bras, mais tu ne veux pas que l'on nous remarque. 

Puis il s'était éloigné, me lançant un clin d'œil qui voulait tout dire. 

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