* Chapitre 39 : 2/2

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(Chapitre du point de vue d'Elton.)

Je ne pouvais m'empêcher de penser à ce que la Comtesse avait dit. Elle n'avait pas tort, mais je ne pouvais pas tout simplement quitter la France et revenir après la guerre... Si..?

Non.

Non. Je ne le pouvais pas. J'allais me marier dans deux mois. Je n'avais qu'à me faire discret pendant ces deux mois.

Oui.

C'était ce que j'allais faire. Je n'avais qu'à tenir deux mois. De toute façon Léon me l'avait promis. Il reviendrait. Il ne mourra pas. Il n'avait pas intérêt à mourir non plus car sinon ce serait moi qui irais sur le champ de bataille et qui le tuerais.

Cela faisait deux semaines que mon fiancé m'avait quitté pour aller à la guerre. Je grognais étant dans ma chambre. Il ne prenait même pas la peine de m'envoyer une lettre. Pour vous dire à quel point je devais bien être important à ses yeux. Je passais tout mon temps libre avec Mya. Mon père tentait de me fiancer, heureusement, je feignais la maladie. Et cela fonctionnait. En réalité, dès que mes gardes avaient le dos tourné, j'en profitais pour aller dans les jardins afin de rejoindre Mya.

Nous faisions des balades, parfois elle emmenait un panier avec quelques gâteaux. Nous nous confions à l'autre, afin d'apaiser nos cœurs. Et aussi, elle rigolait lorsque je disais que Léon m'avait abandonné préférant l'épée. Elle rigolait bien lorsque je disais cela. Au début je ne comprenais pas pourquoi, mais lorsqu'elle me parla de l'importance qu'avait sa chevalière à ses yeux, je ne pouvais que la comprendre. En réalité, Léon était fou de moi.

- Tu sais Elton, je n'ai jamais vu mon frère aussi... Attentionné envers quelqu'un. Je suis heureuse qu'il t'ait rencontré car même si c'est mon frère et que je l'aime plus que tout, il était un vrai salop avec les femmes. Désormais, il a quelqu'un à aimer et à protéger.

Je ne pouvais m'empêcher de rougir. Comme d'habitude à vrai dire. Dès que nous parlions de ma relation avec Léon, les papillons revenaient habiter mon estomac et la température de mon corps s'emballer. Je le savais, c'était l'amour. Même si avant lui je n'avais jamais aimé quelqu'un, je savais qu'un sentiment aussi fort ne pouvait être que l'amour.

Ou de la haine.

Non-non, c'était de l'amour. J'avais de la haine envers son épée cependant.

Même si nous passions de bons moments, je la voyais songeuse. Son regard perdu dans les nuages et son esprit perdu dans ses pensées.

- Mya. Tu sais, tu peux te confier à moi. Léon m'a dit que tu aimais Thomas.

Elle rougissait subitement et ne savait plus où poser son regard. Je souriais et je lui faisais un clin d'œil.

- Il est parti à la guerre... Je ne suis même pas sûr de pouvoir le revoir un jour, et même si la vie me le permettait, jamais je ne pourrai me marier avec lui car il n'est pas noble. Les nobles sont placés en arrière ligne, afin d'être protégés. Ceux qui sont en première ligne sont les personnes comme Thomas. Tu sais, jamais je n'aurai pensé l'aimer. Cependant, ça m'ait tombé dessus comme ça. Il m'a aidé avec mon cheval, nous nous sommes parlés pendant quelques instants. Puis, de fil en aiguille, les quelques instants pendant lesquels nous parlions se sont transformés en minutes, puis en heures. Thomas n'était pas comme les autres. Il s'en foutait du titre, des richesses et des joyaux. Ce qui le rendait heureux était de voir les chevaux dont il s'occupait heureux. De voir sa famille et de partager un repas, même si le repas n'est qu'un bout de pain. Nous nous sommes échangé un baiser, mais rien d'autre. Il ne voulait pas ruiner ma réputation. Il a toujours été là pour moi, et il n'a jamais tenté de profiter de moi. Il a toujours été respectueux.

- Je ne devrai peut-être pas te le dire, mais personne ne le saura. Lorsque Léon sera roi il l'anoblira. Il lui donnera un titre et des terres. Il faut juste patienter. Avec ce titre, il pourra être l'un de tes prétendants. Et vous pourrez vivre heureux, ensemble.

- Vraiment ?! Léon ne me l'a pas dit !

- Il ne voulait pas te gâcher la surprise. Il comptait aussi ruiner tes fiançailles. Mais il a dû partir. Ce traître.

- Tu as raison, c'est un traître. Il nous laisse pour la guerre.

- Pour son épée. Si tu savais le nombre de fois que je l'ai vu en prendre soin. À croire qu'elle était vivante. Il lui a même parlé.

Elle éclatait de rire en me regardant et je souriais. Nous prenions quelques fruits que nous prenions plaisir à manger.

- Parle-moi encore de Thomas.

- Tu sais, même s'il n'est pas riche, il n'a jamais hésité à aider les autres. Lorsque j'étais partie au village, je m'étais déguisée afin qu'on ne me reconnaisse pas. J'ai pris la tenue d'une servante, et nous sommes allés en ville. Il y avait un orphelin, il regardait avec envie la vitrine d'une boulangerie. Thomas m'a dit d'attendre et il est parti lui acheter des gâteaux. Le salaire d'un palefrenier n'est pas énorme, mais pourtant, il a donné à manger à cet orphelin. Il m'a aussi acheté un gâteau, alors que je suis riche. Enfin, ma famille l'est. Il a emmené l'enfant à l'église, afin qu'il puisse être aidé. Il ne cherchait qu'à me faire plaisir, alors qu'il n'avait que très peu d'argent. Il pensait aussi à sa famille. Il a de nombreux frères et sœurs. Il essaie de travailler énormément afin de pouvoir constituer une bonne dote pour ses sœurs. Il a un don, celui de pouvoir résoudre n'importe quel conflit. Mon frère lui cherche plutôt à amplifier les conflits afin de pouvoir s'amuser. Mais bon, je l'aime tout de même. Thomas m'a toujours aidé aussi. Dès que je voulais fuir tous les problèmes du château. Même s'il n'était pas noble, pour moi, il était encore plus riche que tous les autres. Il a un cœur tellement bienveillant comparé à certains.

Je souriais en la regardant parler de Thomas. Cela ne pouvait que ce voire qu'elle l'aimait, mais aussi que lui l'aimait.

- J'espère vraiment que vous finirez ensemble. Et puis, j'en suis sûr. Vous êtes fait pour être ensemble.

Lorsque nous rentrions au château, je passais les prochains jours dans ma chambre étant donné que mon père m'avait fait enfermer dans celle-ci à cause de mes chaleurs, cela m'arrangeait bien étant donné qu'il continuait tout de même de tenter de me fiancer.

Dès ma sortie, Mya venait me voir avec un immense sourire.

- On a reçu des lettres. Et devine quoi... On en a une de Léon. Il t'a écrit une lettre !

Only Him (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant