Only Him (bxb)

* Chapitre 19 : 2/2

Je voulais aller avoir Elton, le voir, sentir sa peau et sa chaleur contre la mienne, son odeur. Ils avaient tout brisé. Je le voulais lui, je voulais son bonheur. Si je ne pouvais pas remonter le temps, alors j'allais faire en sorte que le présent soit vengé et que le futur soit meilleur. Mon père était en train de parler à ses conseillers. Même si les envahisseurs n'étaient pas parvenus à prendre le contrôle du château, cela avait provoqué un chamboulement impressionnant. Je rentrais dans le bureau de mon père, tous les regards se tournaient vers moi. Je venais aux côtés de mon père alors que certains conseillers se regardaient entre eux.

- Votre Altesse, avec tout le respect que nous vous devons, vous ne pouvez pas être là. C'est une réunion entre le Roi et ses conseillers.

Mon père me regardait, attendant de voir ce que j'allais faire. Il n'était pas du genre à réagir, mais plutôt à observer. Ses conseillers se pensaient puissants, le Roi les supportait, sauf qu'ils n'avaient pas compris que du pouvoir, j'en avais bien plus.

- Vous devriez faire attention à vos paroles. Lorsque mon père s'éteindra, je serai celui qui portera la couronne de France. À ce moment, je saurai voir qui m'a été fidèle.

Ils baissaient les yeux et je souriais en les regardant. Je regardais ensuite les documents qui avaient été mis à disposition.

- Vous savez qui a attaqué le château père ?

- Nous avons quelques pistes. Des servants ont donné une description physique de quelques-uns des envahisseurs. Les gardes d'Elton se sont réveillés et ont fait de même. Nous devons demander au prince d'Angleterre à quoi ressemblé ceux qui ont assommé ses gardes.

- Ce sera inutile. Il n'a rien vu. Il s'est échappé avant qu'ils ne viennent.

Je ne voulais pas qu'on rappelle à Elton ce qu'il s'était passé. Il m'avait déjà donné toutes les informations dont il se souvenait. Certains conseillers me regardaient et l'un d'eux, celui qui avait parlé il y a quelques secondes, reprenait la parole.

- Pourtant le corps d'un des assaillants a été retrouvé dans sa chambre.

- Certainement un des gardes qui a participé à la récupération du château.

- Les gardes ont été interrogés, et aucun n'est celui qui a tué cet-

-Êtes-vous en train de dire que je mens ?

- Je ne me le permettrai pas Votre Altesse.

- Je suis le dauphin, le seul fils du Roi Clovis et de la Reine Elisa. Je suis le prince héritier, Léon de la famille Devey. Je protégerai la France comme je protégerai ceux qui me sont chers, et pour cela, ceux qui me freinent méritent de mourir.

- Pardonnez-moi Votre Altesse.

Je le regardais et mon père souriait fièrement.

- Des gens avec si peu d'importance n'ont pas pu organiser cette attaque. Quelqu'un d'autre a dû planifier cela.

- Et à qui penses-tu Léon ?

- À votre bâtard père.

- Il est en Italie. Il n'a pas pu organiser cela. Et puis, il sait ce que cela lui coûterait. Il sait que la France te revient.

Il n'avait peut-être pas tort mais je ne l'avais jamais aimé. Heureusement, il s'était très vite éloigné de la cours. Si ce n'était pas lui le coupable, alors j'allais trouver qui était la personne responsable, et la tuer. La tuer pour avoir voulu attaquer mon royaume, ma famille, ma couronne, mon pays mais surtout, la personne que j'aimais. À cause de cette personne, Elton avait été violé.

Heureusement qu'il n'avait pas ses chaleurs sinon... Un enfant aurait pu naître par la suite. Il n'allait peut-être même plus les avoir. À la suite d'un tel événement, ce serait normal que son oméga " bloque " ses chaleurs. Afin de le protéger. Mais combien de temps ?

À partir de quand il allait pouvoir se relever ? À partir de quand pourrait-il sourire comme il le faisait, rire comme avant et surtout, s'aimer de nouveau.

Une fois la réunion terminée, les conseillers quittaient la pièce alors que je restais avec mon père afin de continuer de parler. Je voulais à tout prix les arrêter. Je voulais qu'il souffre comme Elton souffrait.

Je ne partais pas à ma chambre, comme je le devais, mais à l'écurie. J'allais aller en ville et tenter de trouver ces envahisseurs. Je prenais tout de même des vêtements un peu plus chauds, après tout, la nuit était tombée et la fraîcheur s'était réveillée. Il fallait que je sois en parfaite santé. Il fallait que je sois aussi fort que mon père ne l'était. Je ne pouvais m'empêcher de faire un détour et de passer devant la chambre d'Elton. Ses gardes se courbaient en me voyant.

- Le prince dort.

- Bien. Personne n'est venu ? Il est encore dans sa chambre n'est-ce pas ?

- Non Votre Altesse, personne. Oui, il est seul.

- Parfait. Veillez à ce que personne ne rentre dans sa chambre sans son autorisation. Protégez-le même si vous devez mourir pour cela.

- Bien entendu, Votre Altesse.

- Je vais juste vérifier qu'il va bien.

Je rentrais dans sa chambre et je laissais la porte entrouverte. Je le voyais recroquevillé sur lui-même. Il devait être en train de faire un cauchemar puisque ses sourcils étaient foncés. Je venais près de lui et remettais correctement sa couverture. Je déposais un baiser sur son front avant de partir.

Je partais ensuite aux écuries. Bizarrement, j'entendais une voix que je connaissais bien, ma sœur. Elle était assise sur une chaise, en train de parler au palefrenier. Que faisait-elle à une heure si tardive ici ? Je m'approchais d'eux et raclais ma gorge afin d'attirer leur attention, ce qui fonctionnait. Le palefrenier qui était assis sur une meule de foin se levait et se courbait en me voyant.

- V-votre Altesse.

Ma sœur baissait les yeux et se levait en se courbant elle aussi.

- Mya.

- Oui mon frère..?

- Dans ta chambre.

- Mais-

- MAINTENANT.

Elle sursautait en m'entendant élever la voix et s'empresser d'aller dans sa chambre. Je regardais le palefrenier et venais devant lui.

- Quant à vous, ne vous approchez plus jamais de ma sœur. C'est une princesse et la future reine d'Espagne.

- Je sais Votre Altesse... Nous ne faisions que discuter je vous le promets...

- Il y a intérêt si vous voulez continuer à avoir votre tête toujours accrochée à votre corps. Préparez-moi mon cheval.

Il s'empressait alors de faire ce que j'avais demandé sans oser me répondre. Et il avait raison. Il valait mieux ne pas m'énerver. Demain je parlerai à ma sœur. Une fois mon cheval prêt, je montais alors et je commençais à galoper en direction de la ville. Je savais déjà par où commencer. J'avais trouvé une broderie mal réalisée dans la poche de ce cadavre. Cette broderie était ma première pièce et à partir de là, j'allais rapidement les trouver. Tous les retrouver et leur faire payer. Ils allaient souffrir, j'en fais le serment.

Et je faisais aussi le serment de rendre à Elton son sourire qui lui avait été volé.