Only Him (bxb)

* Chapitre 9 : 1/2

Alors que la dépanneuse arrivait, le chauffeur en profitait pour nous déposer à l'hôtel qu'avait choisi mon chauffeur. Cela m'exaspérait déjà de savoir que je n'allais pas dormir dans ma chambre, mais une chose me réconfortait. Eliott allait être avec moi. Je souriais bêtement alors qu'Eliott continuait de tapoter nerveusement sur son téléphone. C'était un hôtel plus que convenable, il faut bien se l'avouer. Nous sortions tous deux et commencions à marcher en direction de la réception.

- Bonsoir, nous avons une réservation au nom de Devis.

- Bonsoir. Bien sûr, je regarde ça tout de suite.

L'hôtesse d'accueil commençait alors à tapoter sur son clavier puis, après quelques secondes, nous souriait.

- Chambre numéro 22.

Eliott me regardait et regardait ensuite la réceptionniste.

- Nous n'allons tout de même pas... Dormir en- ensemble ? Si ?

- Les autres chambres sont déjà toutes réservées.

- Non il nous r-

Je la regardais et son supérieur venait rapidement près de nous. Il lui donnait un léger coup à l'épaule pour qu'elle s'arrête de parler puis nous souriait en se courbant.

- Veuillez nous excuser, elle est nouvelle, elle ne connaît pas encore très bien l'établissement.

- Une simple chambre me conviendrait parfaitement.

Demandait Elton avec espoir. Son supérieur commençait alors à chercher, enfin, il faisait mine de chercher plutôt. Je voyais bien au reflet de ses lunettes que l'écran n'avait pas changé.

- Nous sommes vraiment désolés monsieur... Il ne nous reste plus que la chambre 22.

- Je vois... Merci beaucoup...

Je remerciais l'homme du regard et je regardais Eliott. J'avais énormément de mal à refréner ce sourire qui était en permanence sur mes lèvres lorsque j'étais à ses côtés. Lorsque nous nous retournions, je pouvais entendre l'homme réprimer gentiment l'hôtesse d'accueil.

- Ne l'as-tu pas reconnu ? C'est le PDG de Veys..!

La femme le regardait d'un air surpris avant de me regarder. Cependant, j'étais bien trop occupé pour me préoccuper de quoi que ce soit d'autre qu'Eliott. Nous rentrions dans l'ascenseur. À bien y réfléchir, nous y passions énormément de temps. Je prenais la carte que m'avait donnée la réceptionniste et j'ouvrais la porte. C'était une suite spacieuse. Il n'y avait qu'un lit, cependant de grande taille. Un sofa en velours faisait face à la télé. C'était un lit à baldaquin, ce qui me rappelait brièvement ma chambre lorsque j'étais Léon. Il faut admettre que les lits étaient beaucoup moins imposants que ceux d'avant. Il n'y avait plus autant de voilage ni même de détails, à mon plus grand désarroi.

Eliott commençait à palper le sofa d'un air sérieux qui était presque inquiétant. Tous mes efforts n'allaient pas être ruinés, je n'allais pas laisser cela se faire. Je venais derrière Eliott et je le regardais.

- Je vais prendre le sofa.

- Non monsieur. C'est mon jo-

- Ton contrat ne stipule pas que tu dois prendre le sofa. Tu as besoin de repos.

- Toi aussi.

- Et puis quel genre d'homme je serai si je prenais le lit.

- Tu dis ça parce que je suis un oméga ? Désolé de vous décevoir oh grand alpha, mais les temps ont changé. Nous sommes désormais tous égaux aux yeux de la loi.

- Ce n'est pas juste dans mes principes de prendre le lit et de laisser quelqu'un dormir sur le canapé.

Il baissait ses yeux et regardait le sol en se mordant la lèvre inférieure. Il se penchait ensuite sur le côté pour regarder le lit et me regardait en rougissant.

- Le lit est assez grand... On aura juste à créer une barrière avec les oreillers et le premier qui la franchit sera castré.

Je m'étouffais en écoutant la fin de sa phrase. Il rigolait, n'est-ce pas ? Il se dirigeait vers le lit et commençait d'ores et déjà à faire sa magnifique barrière infranchissable. Je partais dans la salle de bain et je fermais la porte. Alors que je commençais à enlever ma chemise, Eliott rentrait dans la salle de bain. Il me regardait et fermait, ou plutôt claquait la porte.

- Tu as besoin de quoi que ce soit Eliott ?

- N-non. Je voulais juste vou- te dire que j'ai commandé des pâtes. Et- et euh... Elles arriveront dans une quinzaine de minutes.

- D'accord merci. Prends ma carte bleue pour payer. Elle est dans la poche de ma veste.

- B-bien mon- Léo.

Je me retenais de rire et je rentrais dans la douche. Enfin quelque chose de relaxant après cette journée. Cela ne pouvait me faire que du bien. Je prenais un peignoir que j'enfilais. Je n'avais pas réellement le choix, je n'allais tout de même pas mettre mes vêtements que j'avais portés toute une journée après une douche. Par chance, il y avait une machine et un séchoir. Je sortais de la salle de bain et je regardais Eliott, enfin c'était ce que j'aurais aimé faire s'il était dans la chambre, mais il n'y était pas. Je le cherchais alors en balayant la pièce du regard. Il était dans la terrasse, la baie vitrée fermée. Il était au téléphone, en appel vidéo. Je m'allongeais alors sur le lit. Je ne voulais pas enfreindre sa vie privée. Et puis j'avais bien dit que j'allais juste prendre soin de lui, comme j'aurais aimé le faire avec Elton.

Il revenait dans la chambre après quelques minutes. Dès que ses yeux se posèrent sur moi, ils cherchaient immédiatement un autre endroit où se poser.

- Tu peux aller te doucher. Il y a un autre peignoir et il y a deux brosses à dents. Il y a aussi du dentifrice. Tu pourras ensuite mettre tes vêtements dans la machine à laver, je vais lancer le programme une fois que tu auras fini.

Il me faisait un oui de la tête et partait ensuite s'enfermer dans la salle de bain. Tiens, lui qui était pourtant beaucoup moins formel dans ses paroles, le voilà qui devenait timide. Quelqu'un sonnait à la porte, certainement pour la nourriture. Je prenais ma carte bleue avant d'aller ouvrir. Je payais et je posais ensuite les plats sur la table.

Nous passions tout de même une bonne soirée malgré le fait qu'Eliott m'évitait du regard ou n'osait pas me regarder. Nous avions fait comme nous l'avions convenu, nous avions tous deux dormis dans le lit. Cependant, il avait rapidement brisé la barrière entre nous. Il était même venu se blottir contre moi et avait posé sa tête sur mon torse. Inconsciemment, ou plutôt consciemment... Je le prenais dans mes bras et m'endormais presque aussitôt.