Chapitre 13

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Pdv Evie:

On y était, c'était l'heure. Pour les autres, c'était l'heure du bannissement, mais pour nous, c'était l'heure de l'évasion.

Nous partîmes rejoindre les autres blocards, regroupés autour de l'auto-proclamé chef du Bloc. Face aux portes ouvertes du Labyrinthe, je remarquai alors deux poteaux plantés dans le sol. Je fronçai les sourcils, perplexe. Qu'est-ce que Gally pouvait bien avoir en tête ?

Ce dernier termina de barrer le nom d'Alby et des autres défunts sur le mur, avant de se tourner vers les blocards qui amenaient Thomas et Teresa. Le garçon semblait inconscient, mal en point. En réalité, il faisait semblant. Cela faisait partie du plan, et je le félicitai mentalement de savoir si bien jouer la comédie.

J'affichai sur mon visage un air inquiet lorsque je le vis évanoui. Une inquiétude fausse, évidemment, puisque je savais très bien qu'en réalité il était en pleine forme. Moi aussi, il me fallait jouer la comédie. Jusqu'au dernier moment, nous devions rester insoupçonnables. C'était principalement là-dessus que reposait notre plan.

Gally s'approcha de Thomas. Il l'examina et soupira :

"Toutes ces vies humaines, quel gâchis..."

Cette fois, je commençais à m'inquiéter réellement pour le coureur, ainsi que pour Teresa. La phrase de Gally m'avait fait froid dans le dos... bien qu'en parlant de vies humaines, il pouvait très bien parler tout simplement de tous ceux qui étaient morts dans l'attaque, j'avais la très désagréable impression qu'il parlait également des vies de Thomas et Teresa. Car la façon dont il l'avait dit laissait entendre qu'il regrettait de devoir supprimer d'autres vies humaines.

"Gally...", intervint Winston. "C'est injuste, ils méritent pas ça..."

À part moi, qui avait affiché depuis le début mon désaccord, c'était la première fois que quelqu'un osait contredire Gally. Winston n'en menait d'ailleurs pas large. Au moment où Gally se tourna vers lui, il pâlit aussitôt.

"Et s'ils avaient raison ?", enchaîna Jeff. "Si on pouvait retourner chez nous grâce à Thomas ?"

Gally s'avança vers eux, les poings serrés. Je connaissais ce regard qu'il arborait : il avait envie de cogner quelqu'un. Je me préparai à intervenir, au cas où il le ferait réellement.

"Mais chez nous c'est au Bloc, tu vois. Je veux plus avoir à rayer d'autres noms de camarades sur ce mur."

"Tu crois vraiment que nous condamner au bannissement ça va tout régler ?", répliqua Teresa.

"Non.", répondit Gally. "Mais c'est pas un bannissement. C'est une offrande."

Une minute, quoi ?! Gally voulait vraiment les livrer aux griffeurs ?! Je fis un pas et ouvris la bouche pour protester mais Minho me retint.

"Ne bouge pas, sinon tu vas tout faire rater.", m'ordonna-t-il à voix basse.

Il avait raison. Je devais laisser les choses se dérouler, ça faisait partie du plan. Si j'intervenais, je risquais de ruiner notre dernière chance de sortir. Je soupirai, rongeant mon frein, alors que les blocards échangeaient des regards inquiets et que Teresa s'affolait en se débattant.

"Quoi ?! Tu fais quoi là ?! Gally ! C'est quoi ce délire ?!", hurla-t-elle alors qu'un des garçons l'attachait à un poteau.

"Non mais tu crois sincèrement que je vais laisser Thomas retourner dans le Labyrinthe après le bordel qu'il a laissé ?!", cracha le bâtisseur avec haine. "Tout est détruit ! Regardez un peu l'état du Bloc ! C'est la seule option qu'il nous reste."

Je vis Newt faire un signe discret à Minho pour lui demander si il était prêt. Le coureur hocha la tête et se tourna vers moi, la même question dans les yeux. D'un regard, je lui fis comprendre que j'étais prête aussi. Minho posa une main sur mon dos, puis se concentra de nouveau sur l'altercation.

Mon immortelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant