Chapitre 8

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Pdv Evie :

Je regardai dans les sacs et listai mentalement leur contenu. Aurions nous assez de vivres pour tenir durant tout le trajet ? C'était ce que je voulais vérifier. Seulement, je ne pouvais pas vraiment en être sûre puisque je ne savais pas exactement combien de temps on mettrait pour arriver. Je ne pouvais que supposer, et j'espérais qu'on aurait de quoi tenir.

"Bon... eh bien alors allons-y !", lançai-je en remettant mon sac sur mes épaules.

Alors qu'on était sur le point de repartir, Winston s'écroula soudain au sol.

"Winston !"

On se précipita vers notre ami, inquiets de son état. Je m'agenouillai et posai une main sur son front.

Il était brûlant.

"Eh, Winston !", m'écriai-je en plaçant ma main derrière sa tête pour la soutenir. "Reste avec nous, tu m'entends ? Accroche-toi !"

"Il a une sale blessure...", murmura Minho. Ni lui ni moi n'avions soupçonné l'ampleur des dégâts. Je savais bien que la plaie était grave, mais je pensais que Winston guérirait une fois soigné. Pourtant, même bandée et désinfectée, la blessure continuait quand même de s'aggraver.

"Ok, on fait quoi ?", questionna Teresa.

"Winston ! Tu m'entends ?", demanda Newt.

Automatiquement, je me tournai vers Thomas, attendant qu'il propose quelque chose. Après tout, il avait souvent de bonnes idées. Le garçon réfléchit un instant, puis il s'éloigna et revint avec une barre de fer. Il y attacha une couverture et, aidé par Fry et Minho, souleva Winston pour le poser dessus.

Mais oui ! Un brancard ! Pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt ?

On décida de se mettre à deux pour le tirer. Fry se porta volontaire, et je me proposai aussitôt pour l'aider, mais Minho protesta:

"Non, pas toi Vi ! Entre la marche et les soins, c'est à peine si tu t'es reposée depuis hier ! Si tu continues comme ça, tu vas finir par tomber d'épuisement. Laisse-moi tirer Winston avec Fry. Je veux que tu économises tes forces."

Son ton était sans réplique. Je soupirai, car je connaissais cette intonation et je savais que quand il parlait comme ça, ça voulait dire qu'il ne me laisserait pas le choix. J'étais têtue, mais Minho pouvait l'être autant que moi. Alors je cédai, mais insistai quand même pour porter les sacs avec Teresa. Hors de question pour moi de me la couler douce.

On se remit en marche. Je surveillais Winston, qui semblait de plus en plus mal en point. J'essayais de me rassurer en me disant que si on continuait à le soigner, ses blessures allaient finir par cicatriser. Mais en réalité, je commençais à comprendre ce qui arrivait à mon ami. Je refusais cependant de me résigner. Nous arriverions à le sauver ! Il vivrait, j'en étais certaine !

Je lui murmurai de tenir bon, sans savoir s'il m'entendait réellement. La souffrance sur son visage était tellement douloureuse à regarder... regarder un ami agoniser sans rien pouvoir y faire nous était insupportable.

Thomas, comme à son habitude, avançait sans faiblir. Il nous encourageait à continuer, nous promettant un abri une fois arrivés dans les montagnes. Aux alentours de midi, lorsqu'on arriva en bas d'une énième dune de sable et que Thomas lança son habituel "On y va !", j'en eu assez. Cela faisait des heures qu'on marchait, et le trajet me semblait sans fin. J'avais presque l'impression que l'on n'avait pas avancé d'un pouce, et la seule pause qu'on avait fait jusqu'à présent avait été la nuit, pour dormir.

"Non, Thomas !", l'arrêtai-je. "Cette fois, on fait une pause ! Tout le monde est épuisé, on peut pas continuer comme ça !"

"On doit continuer à avancer, Evie !", protesta-t-il. "Plus on marchera, plus vite on arrivera aux montagnes et on sera en sécurité !"

Mon immortelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant