Mon immortelle

Chapitre 19

Pdv Teresa :

Comme me l'avait demandé Thomas, j'allais enlever son capteur, ainsi que ceux de Frypan, Newt et Gally. L'ayant déjà fait pour Evie un peu plus tôt dans la journée, je savais déjà comment m'y prendre. Malheureusement, je n'avais cette fois rien qui puisse atténuer la douleur, mais je savais qu'ils étaient capables de la supporter s'il le fallait.

Je m'occupai de Newt, puis de Frypan, puis ce fut le tour de Gally. Sans un mot, il s'assit devant moi. Je lui conseillai de rester détendu, pour qu'il n'ait pas trop mal. Il ne répondit rien. L'expression de son visage était inquiétante. Le jeune homme avait l'air sur le point d'exploser.

"Depuis quand elle est malade ?", finit-il par demander au bout de quelques minutes.

Je devinai qu'il parlait d'Evie. Sans m'arrêter, je répondis :

"Je ne sais pas... Evie avait déjà la Braise quand elle a été ramenée à WICKED. Mais elle n'en est pas encore au stade de fondue. Ne t'inquiète pas, Evie sera soignée. On ne pourra peut-être pas la guérir de manière durable, mais à WICKED, elle recevra du sérum qui lui permettra de tenir au moins quelque mois, le temps que..."

Je m'interrompis brusquement en me rappelant la façon dont Evie avait été contaminée. Si quelqu'un de WICKED lui avait volontairement injecté le virus, je craignais que cette personne puisse faire en sorte que la jeune fille ne prenne pas le traitement. Bien sûr, j'allais tout faire que Vi puisse être soignée, qu'importe qui voulait lui nuire. 

"Le temps que quoi ?", gronda Gally. "Le temps que toi et les autres scientifiques de WICKED, vous trouviez ce remède qui n'existe pas ?"

"Nous allons y arriver, il faut juste nous laisser un peu de temps..."

"Ça fait déjà bien longtemps que j'y crois plus moi, à votre soi-disant futur remède ! Ça fait des années que WICKED cherche, quitte à blesser ou tuer des innocents en chemin, et il n'y a toujours aucun remède ! Et tu veux me faire croire que maintenant, pile au moment où deux des nôtres ont la Braise, vous allez enfin trouver quelque chose, comme par magie ? Laisse-moi rire."

"Moi, je suis sûre qu'on peut le faire. Il faut garder espoir. Si Evie était là, c'est ce qu'elle te dirait."

"Arrête. Arrête de parler d'Evie comme si de rien n'était. Parce que dans tous les cas, je suis sûr d'une chose : si tu n'avais pas trahi les autres, ils n'auraient pas eu besoin de partir à la recherche de Minho, et Evie n'aurait pas attrapé la Braise ! Conclusion, c'est de ta faute ! Alors ça sert à rien de sortir tes grandes phrases, parce que tu es en très grande partie responsable de cette situation !"

"Pourquoi tout le monde me dit ça, aujourd'hui ?! D'abord Minho, ensuite Evie, et maintenant toi ! Je ne vais quand même pas avoir besoin de répéter..."

"Si tout le monde te dit ça, c'est peut-être parce que c'est vrai, tu ne crois pas ?! Peu importe tes intentions, ça m'intéresse pas. Ton acte reste abjecte dans tous les cas. De toute façon... que tu aies prévu ou non les conséquences, je suis sûr que tu n'en as rien à faire. Peut-être même que tu en es contente."

Il avait marmonné la fin de la phrase si bas que je ne compris pas.

"De quoi ?"

"La situation d'Evie.", précisa amèrement Gally. "Au fond de toi, tu dois être bien contente de ce qui arrive à ta rivale, pas vrai ? Peut-être pas qu'elle ait la Braise, mais qu'elle soit à WICKED en tous cas."

Cette phrase me paraissait si absurde qu'il me fallut quelque secondes pour comprendre.

"Hein ? Ma rivale ?? Mais... Evie n'a jamais été ma rivale... nous étions amies."