Chapitre 28

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Pdv Evie :

Cher Thomas…

Autant que je me souvienne, c’est la première lettre que j’écris. Je sais pas si j’en ai écrit d’autres avant mon arrivée dans le Labyrinthe. Mais même si c’est pas la première, c’est probablement la dernière. Je veux que tu saches que j’ai pas peur. J’ai pas peur de mourir en tout cas, j’ai peur d’oublier, de me perdre à cause du virus. C’est ça ma plus grande peur.

Alors chaque nuit je prononce leurs noms à haute voix. Alby, Winston, Chuck. Je les répète encore et encore, comme une prière. Et les souvenirs resurgissent. Ces petits bonheurs comme le rayon de soleil qui venait lécher le bloc juste avant que les murs du Labyrinthe se referment. C’est aussi les saveurs du ragoût de Frypan. Les chansons d'Evie pendant les veillées au coin eu feu. J’aurai jamais cru que tout ça me manque autant.

Et je me souviens de toi. Je me souviens de ton premier jour quand tu es remonté de la boîte, le petit nouveau complètement effrayé qui se rappelait pas son nom. Mais quand tu t’es précipité dans le Labyrinthe, j’ai su que je te suivrais n’importe où.

Et c’est ce que j’ai fait. C’est ce que nous avons tous fait.

Si je devais tout recommencer, je referais pareil, sans changer une virgule. Et ce que je te souhaite Thomas, c’est de te retourner sur ton passé et de pouvoir dire la même chose. Ton avenir est entre tes mains maintenant. Je sais que tu vas t’employer à faire le bien, comme tu l’as toujours fait.

Prends soin des autres pour moi, et prends soin de toi. Tu mérites d’être heureux.

Merci d’avoir été mon ami.

Salut mon pote.

Newt

La lecture de cette lettre me tira des larmes que j'ignorais pouvoir encore verser. Sans réfléchir, je vins prendre Newt dans mes bras.

Thomas, Minho et Fry vinrent se joindre à l'étreinte. Après une certaine hésitation, Gally vint lui aussi nous serrer contre lui.

Je n'osais imaginer ce que mon ami avait dû ressentir, prisonnier de sa maladie, de ses pensées et de la certitude de sa mort prochaine. Penser à la peur et à la douleur qu'il avait éprouvé me brisait le cœur. D'autant que je savais très bien de quoi je parlais. Moi aussi, j'avais connu les horreurs de la Braise. Et j'aurais tellement voulu que Newt n'ait pas à vivre quelque d'aussi horrible...

Mais heureusement, c'était terminé, à présent. On resta un long moment ainsi, tous serrés les uns contre les autres, dans une étreinte plus que salvatrice.

Ce doux moment était une bouffée d'espoir. Un espoir qui nous disait que pour nous, les épreuves étaient enfin terminées.

~

Après toutes ces émotions, le soir tomba. Lorsque les étoiles commencèrent à apparaître dans le ciel, Vince nous demanda à tous de venir sur la plage, au centre de l'île. D'après ce qu'il nous avait dit, il aurait voulu faire ce rassemblement bien plus tôt, mais il attendait que nous soyons tous là (et conscients) pour célébrer comme il se devait notre arrivée tant attendue au refuge.

Mon cœur se réchauffa lorsque, en sortant, je vis le grand feu de camp qui avait été dressé. Je souris. C'était comme nos fêtes, lorsqu'on était au Bloc...

Je vins m'asseoir à côté de Minho, entourée de mes amis, avec mon bébé dans les bras. Une fois qu'on fut tous là, Vince prit la parole :

"Nous avons parcouru un long chemin ensemble. Combien se sont sacrifiés pour que ce lieu existe et que la vie redevienne possible ? Les amis perdus... de la famille..."

Mon immortelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant