Chapitre 23

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Pdv Newt :

"C'est hors de question !", s'exclama Evie en tentant de me relever. En temps normal, elle y serait certainement arrivée, mais là, la jeune fille était tellement épuisée qu'elle n'y parvint pas. À bout de souffle, elle tomba à genoux à côté de moi, recommençant à tousser.

"Non, Newt...", murmura mon amie entre deux quintes de toux, avec le peu de voix qui lui restait. "Nous fais pas ça, je t'en prie..."

Thomas nous regarda un instant sans rien dire. Puis il se tourna vers Minho et s'adressa à lui d'une voix ferme :

"Minho. Tu vas courir devant. Tu choppes les sérums, et tu reviens en faisant la course de ta vie."

"On fait ça, et moi je le couvre.", proposa Gally.

"Attendez..." Toujours au sol, Evie attrapa la manche de Minho pour attirer son attention, et ce dernier se pencha vers elle. "Minho... je veux que tu emmènes Andras au berg et qu'il y reste. Je veux qu'il soit protégé." La jeune fille avança sur les genoux, non sans difficulté, et embrassa son fils. Mon cœur se serra. Ça ressemblait à un adieu. Si Evie aussi commençait à perdre espoir...

"Je le ferai, ne t'inquiète pas. Andras sera protégé. Et je reviendrai avec les sérums."

"Je te remercie.", murmurai-je en posant une main sur l'épaule de mon ami. "Je te remercie Minho..."

"Et vous deux, vous vous accrochez, compris ?"

"T'inquiète. Je compte bien vous casser les pieds encore longtemps. Et je veillerai à ce que Newt n'abandonne pas.", sourit Evie. Son sourire était pourtant bien faible, une pâle copie de l'éblouissant sourire qu'elle était capable de faire quand elle allait bien.

Avec toute la tendresse du monde, Minho déposa un baiser sur le front de sa petite amie.

"N'oublie pas ta promesse, Vi..."

Puis il partit avec Gally. J'entendis ensuite vaguement Thomas dire qu'ils avaient réussi à passer, mais je me sentais partir de plus en plus et je commençais à déconnecter. À côté de moi, Evie me répétait de tenir bon. Je voulais la rassurer mais je ne m'en sentais plus la force. Elle toussa et essuya rapidement ses lèvres, qui avaient commencé à se couvrir du même sang noir que moi. Evie n'était plus très loin, elle non plus, du stade de fondu... pourtant, même dans son état, je pouvais l'entendre m'encourager, encore et encore.

"Newt, Vi !"

Thomas semblait essayer de nous interpeler depuis déjà un moment.

"On va bouger d'ici ok ? Mais il va falloir vous lever. Allez amenez-vous, tous les deux... debout..."

Le brun essaya de me faire me lever, mais je protestai, car j'avais quelque chose à faire avant :

"Attends." J'arrachai le collier que je portais au cou et le lui tendis.

"Qu'est-ce que tu fais ? Tu feras ça plus tard, allez, viens..."

"Je dois te donner ce truc !"

"Newt..."

Il semblait sur le point de protester une nouvelle fois, de répéter que c'était pas le moment. Mais c'était bien là le problème, je ne savais même pas s'il y aurait vraiment un plus tard pour moi. Alors il fallait que je le lui donne, maintenant. Ce collier était important. Il renfermait une dernière part de moi-même, et je voulais que mon ami puisse l'avoir si jamais je n'arrivais pas à survivre.

"Je dois te le donner j'te dis !", m'énervai-je. La colère montait de nouveau. Thomas me regarda d'un air dévasté. Ses yeux, comme ceux d'Evie, étaient pleins de larmes. Je me calmai.

Mon immortelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant