Chapitre 15

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Pdv Minho :

Je fus interrompu dans mes souvenirs par les gardes qui venaient de nouveau me chercher. Mais pourquoi étaient-ils là ? Les seules fois de la journée où on m'autorisait à sortir de ma cellule, c'était pour les expériences, pour la douche, les repas, ou encore pour aller aux toilettes quand j'en avais envie. Or les expériences, je venais à peine de les faire (ils n'en faisaient jamais de manière trop rapprochée, de peur que ça ne soit fatal. Ils voulaient certainement pas perdre un de leurs précieux sujets). Quant à la douche et aux repas, je savais sans même avoir de montre que ce n'était l'heure d'aucun des deux. Alors, qu'est-ce qu'ils pouvaient bien me vouloir ?

Sachant très bien que je n'aurais pas de réponse même si je le demandais, je me contentai de les suivre, trop épuisé pour résister.

Ils me firent entrer dans une petite pièce vitrée, puis m'asseoir sur une chaise. Les gardes sortirent, et une jeune fille brune s'assit sur la chaise face à moi. Je reconnus aussitôt l'une des personnes que je détestais le plus : Teresa.

Qu'est-ce qu'elle me voulait encore celle-là ? Parce que si je comprenais bien, c'était elle qui avait demandé à ce que je vienne. Elle ne comptait quand même pas me faire passer un interrogatoire ou un truc du genre ?

"Minho ? Tu m'entends ?", demanda la scientifique d'une voix hésitante.

Je ne lui répondis pas. Je n'avais aucune envie d'avoir une conversation avec elle, encore moins maintenant, alors je n'allais pas me faire chier à lui répondre. Et puis, j'étais vraiment épuisé. Rien que marcher jusqu'ici m'avait fatigué encore plus, après les simulations.

Elle ne se découragea pas pour autant et reprit :

"On a une enfant ici. Elle s'appelle Shaïlen. Il y a trois semaines, elle a été infectée par le virus."

Je ne savais pas vraiment quoi dire. C'était triste, oui. Cette pauvre enfant n'avait pas mérité d'attraper la Braise. Personne ne méritait ce sort. Seulement... je savais au fond de moi que je ne pouvais pas l'aider. J'étais certes un immune, mais je n'étais pas le remède. Mon sang et celui des autres immunes serait capable de stabiliser l'état des contaminés pendant un certain temps, mais ça ne durerait pas. Alors c'était quoi leur plan au final ? Ils allaient continuer à nous torturer, à nous vider de notre sang, jusqu'à ce qu'il ne reste aucun immune ? Et ensuite, il se passerait quoi ? Le reste de la population allait crever, c'était terrible mais c'était ce qu'il allait se passer. Et ce monde que WICKED voulait tant sauver allait s'éteindre, immunes comme non-immunes... d'une manière ou d'une autre, cette histoire ne pouvait que mal se terminer.

"Minho... c'est toi qui vas la sauver.", continua Teresa. "Et tu peux sauver beaucoup d'autres malades encore. Les travaux que nous faisons ici ont porté leurs fruits. Tu comprends ce que je te dis ? C'est pour ça que cette phase est tellement importante."

Jusqu'à quel point était-il possible de se voiler la face ? RIEN n'avait marché jusque-là, il fallait se rendre à l'évidence. Et c'était pas moi qui allait changer la donne. Tout ça, ça serait encore pour rien.

Voyant que je ne répondais toujours pas, Teresa finit par se lever.

"Je voulais juste que tu sois au courant..."

Elle commença à avancer vers la porte. Derrière la jeune fille, il y avait une vitre, dont elle cachait la vue jusque-là. Soudain, je vis à travers la surface transparente un visage familier, et mon cœur s'arrêta.

Dans le couloir, derrière la vitre, un soldat de WICKED portait une jeune fille inconsciente. Une fille aux cheveux bruns dont, horrifié, je reconnus les traits.

Mon immortelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant