Mon immortelle

Chapitre 11

Pdv Evie :

"C'est quoi cet endroit ?", murmura Frypan tandis qu'on suivait la fille.

L'endroit en question (le quartier général de ces gens, si j'avais bien compris) était un grand hangar peuplé d'inconnus qui nous dévisageaient. Je grimaçai, n'aimant pas la manière qu'ils avaient de nous regarder.

"Allez on traîne pas !", s'exclama la jeune fille brune. "Jorge est impatient de vous rencontrer."

"C'est qui Jorge ?", questionna Thomas.

"Tu verras.", répondit-elle avec un sourire. "C'est hyper rare d'arriver à sortir vivant de la Terre Brûlée. Ça excite sa curiosité, et la mienne aussi."

"Ch'uis tout seul ou y'en a d'autres comme moi qui sentent pas cet endroit ?", demanda Newt.

Oh que non, il n'était pas tout seul... moi non plus, je n'étais pas du tout à l'aise.

"Ça n'engage à rien d'écouter ce qu'il a à nous dire.", répondit Thomas.

Mouais, pas sûre... enfin, j'avais l'impression qu'on n'allait pas vraiment avoir le choix...

On finit par arriver dans une pièce où un homme aux cheveux poivre et sel, qui se tenait dos à nous, essayait de bricoler une radio.

"Jorge, ils sont là.", annonça la fille.

"Chut chut chut chut chut, tais-toi.", dit-il. Lorsqu'il eut terminé, il se leva et se tourna vers nous.

"Vous vous êtes jamais dit que le monde entier était contre vous ?", nous demanda-t-il.

Donc il venait de nous rencontrer et il nous demandait ça direct... ok.

"Disons que ça fait quelques temps qu'on s'en doute, maintenant.", répondis-je. "Nous contre le monde entier, c'est comme ça qu'on vit. Pas le choix. Si on a réussi à survivre, c'est bien parce qu'on est un groupe uni. Même si on a beaucoup perdu."

"Ça a l'air d'avoir plutôt bien marché jusque-là. Sinon vous ne seriez pas en vie. Mais maintenant, venons-en au fait. Trois questions : je veux savoir d'où vous venez, où vous allez et comment je peux en profiter."

Personne ne répondit. Jorge soupira :

"Répondez pas tous à la fois."

Je fronçai les sourcils, méfiante, avant de déclarer :

"Moi aussi, j'ai trois questions : je veux savoir pourquoi vous nous demandez ça, quelles raisons on a de vous faire confiance et pourquoi on vous le dirait."

L'homme esquissa un sourire amusé.

"J'ai mes raisons de vouloir le savoir. Quant aux raisons que vous avez de me faire confiance, vous n'en n'avez aucune, mais tu peux me croire, c'est dans votre intérêt de me répondre."

"On se dirige vers les montagnes.", finit par expliquer Thomas après nous avoir consultés du regard. "On cherche le Bras Droit."

Les hommes dans la pièce se mirent à rire. Agacée, je demandai :

"Quoi ? Qu'est-ce que vous trouvez si drôle ?"

"Tu cherches des fantômes, gamin.", répondit Jorge, s'adressant à mon ami. "Revenons à la première question, d'où venez-vous ?"

"Ça ne vous regarde pas.", répliquai-je sèchement.

Ayant vite compris qu'on avait tout sauf envie de coopérer, Jorge fit un signe de tête à plusieurs hommes qui se trouvaient à côté. Ils saisirent Thomas et le mirent à genoux de force.