Chapitre 7

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Pdv Evie :

Tout ce sang... si mon boulot de medjack ne m'avait pas habituée à en voir, je me serais certainement évanouie.

J'avais vraiment peur que les blessures de Winston ne s'aggravent. J'aurais voulu pouvoir le soigner tout de suite, mais nous ne pouvions pas nous éterniser ici. Il fallait qu'on parte immédiatement.

"C'est bon allez-y ! Grouillez-vous, emmenez-le !", hurla Thomas. "Minho vas-y, je pars après toi !"

"Ok, j'y vais !"

Je relevai Winston et passai un bras autour de sa taille pour qu'il s'appuie sur moi, me doutant qu'il allait avoir du mal à marcher. Fry vint m'aider, et je lui en fus reconnaissante car je n'étais pas sûre de réussir à porter Winston toute seule très longtemps.

"Je vais mourir !", cria le blessé, sous l'effet du choc et de la douleur.

"Dis pas de conneries, on va te sortir de là !", répondis-je fermement. "Dès qu'on s'arrête, je m'occupe de tes blessures !"

Ses plaies étaient profondes, mais j'étais sûre d'être capables de le guérir. Lorsqu'on vivait au Bloc, j'avais soigné des dizaines de blessures. J'avais mené bien des combats pour sauver la vie de coureurs s'étant gravement blessés dans le Labyrinthe. J'y étais arrivée autrefois, j'y arriverais encore ! Winston n'allait pas mourir ! Son heure n'était pas venue !

Newt insista pour me remplacer auprès de Winston. Devant son insistance, je le laissai faire, restant quand même à côté pour pouvoir prendre de nouveau le relai si jamais il en avait besoin. On traversa à toute vitesse ce qui était visiblement l'ancien parking du centre-commercial, qui nous mena à la salle par laquelle nous étions arrivés. De là, nous nous mîmes à chercher un abri pour nous poser.

Il fallait qu'on s'arrête. Winston risquait de ne pas tenir longtemps comme ça, et même nous qui n'étions pas blessés avions de plus en plus de mal à suivre le rythme.

On finit par trouver des ruines qui seraient assez imposantes pour nous cacher. Sans hésiter, on s'y engouffra. Une fois à l'intérieur, Newt et Frypan déposèrent Winston à côté de moi. Le jeune homme tremblait violemment et, malgré la pénombre qui nous entourait, je pouvais voir à quel point son visage était crispé par la souffrance.

À l'extérieur, les cris des fondus se faisaient encore entendre. On se recroquevillait dans les ruines, essayant de nous faire les plus petits possibles. Plus personne ne parlait. Je n'osais même pas respirer, craignant de nous faire repérer. Je sentais mon cœur battre à grands coups dans ma poitrine, avec tellement de force que j'eus l'impression qu'on pouvait l'entendre à des kilomètres.

Après plusieurs minutes d'attendre interminable, les cris s'éloignèrent. Lorsqu'on ne les entendit plus, je soupirai de soulagement.

Pour le moment, nous étions tirés d'affaire. À présent qu'on pouvait se permettre de s'arrêter, j'allais pouvoir m'occuper de Winston. Je me tournai vers lui. Son visage était très pâle, et il avait l'air à deux doigts de s'évanouir.

"Il faut le soigner...", murmura Newt en le regardant aussi.

"Tu as raison...", répondis-je. "J'ai pris tout le matériel de soin que j'ai pu trouver. Passe-moi mon sac, tout est là-dedans."

Newt me donna mon sac. Je fouillai à l'intérieur et en sortis de l'eau, des compresses, du désinfectant et un rouleau de bande. Rien contre la douleur, par contre. J'aurais voulu donner à Winston quelque chose pour atténuer sa souffrance, mais dans son état, je savais que ce n'était pas recommandé.

Ses plaies avaient pris une inquiétante couleur violette. Aidée de ma lampe-torche, je les nettoyai d'abord avec de l'eau, puis avec du désinfectant. J'essayais de faire le moins mal possible à mon ami, mais il grimaçait à chaque fois que je touchais les blessures.

Mon immortelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant