Mon immortelle

Chapitre 10

Pdv Evie :

Assise sur mon matelas, dans la chambre temporaire qu'on m'avait attribuée, j'étais perdue dans mes pensées.

Quelques heures plus tôt, Thomas, Newt et Gally étaient revenus. Ils avaient mis pas mal de temps, et j'avais continué à m'inquiéter, terrifiée à l'idée qu'ils soient tombés sur WICKED ou qu'il leur soit arrivé quoi que ce soit. À mon grand soulagement, ils avaient fini par émerger de nouveau du passage, avec comme prévu un plan pour entrer dans la ville.

J'avais aussitôt remarqué leur mine sombre à tous les trois. Puis j'avais compris lorsqu'ils avaient parlé du plan. Ils ne nous avaient pas expliqué en quoi cela consistait, préférant attendre le lendemain pour tout mettre en place... mais d'après ce que j'avais compris, ce plan risquait fortement de ne plaire à personne.

J'étais curieuse, mais je commençais aussi à avoir des appréhensions à ce sujet. Et si le plan était risqué ? Et si jamais il ne marchait pas ?

Je me réprimandai mentalement. Ce n'était pas le moment de me prendre la tête avec des "et si". Je ne l'avais que trop fait, et en plus ça ne servait à rien. Et puis, le risque ne m'effrayait pas. Du moins pour moi-même. Je m'inquiétais beaucoup plus pour la vie de mes amis que pour la mienne.

Le danger était omniprésent dans nos existences. Ce qui était la source même de mes inquiétudes. Pourtant, bien que cette expédition soit dangereuse, j'étais prête à entrer dans cette ville sans hésiter pour ramener Minho. Même si je devais mourir, je ne renoncerais jamais. Pour ceux qui m'étaient chers... j'étais prête à donner des milliers de fois ma vie s'il le fallait.

J'avais combattu, encore et encore, pour arriver à ce moment. Au moment où je pourrais de nouveau serrer celui que j'aimais dans mes bras, où je pourrais de nouveau voir son sourire. Rien ne me ferait renoncer à cela.

Dans un sursaut de conscience, je réalisai alors que depuis que j'avais découvert la vérité sur WICKED... je n'avais jamais cessé de me battre. Je n'avais pas eu une seule seconde de repos mental. J'avais comploté pour renverser cette organisation maléfique, pour retrouver mes proches et qu'ils aient enfin le bonheur qu'ils avaient toujours mérité. Puis j'avais eu ces flashs étranges, l'inquiétude du Labyrinthe... ensuite j'avais combattu les fondus, et de nouveau WICKED. J'avais fait tout ce que je pouvais, sans réellement souffler. Comme tous les autres. Si on faisait le bilan, les rares fois où nous avions pu trouver un peu de répit, quelque chose était venu nous troubler à chaque fois.

Et je savais qu'au fond de moi, tous ces combats, tous ces événements m'avaient changée à jamais. J'étais devenue plus forte, je m'étais endurcie... j'appréciais certaines facettes de celle que j'étais devenue, tandis que d'autres m'effrayaient un peu. Mais quoi qu'il en soit, cette "nouvelle moi" était la personne que j'étais à présent. Que j'aime ces changements ou non, c'était ainsi. Rien ne restait jamais figé pour toujours. Ça, je l'avais bien appris.

L'espace d'un instant, je me demandai ce qu'en penseraient tous les proches que nous avions perdus. Nos amis du Labyrinthe... et puis nos familles aussi. Mes doigts effleurèrent mon médaillon, que je portais toujours sur moi depuis le jour où Mary me l'avait donné. Un symbole représentant à la fois ma mère disparue et la seule figure maternelle que j'ai jamais connue. Je ne pouvais m'empêcher de me poser la question. De me demander ce qu'elles pensaient de la femme que j'étais devenue aujourd'hui.

De me demander si, de là où elles étaient, elles étaient fières de moi.

Puis mon regard dériva sur ma bague, qui comme le médaillon ne m'avait jamais quittée. Celle de Minho.

"Et toi... qu'est-ce que tu penserais de moi si tu étais là ?", murmurai-je en pensant à mon petit ami. "Qu'est-ce que tu me dirais si là, maintenant, tu étais avec moi ? Si tu savais combien tu me manques..."