Levant

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À l'extérieur, le soleil allait bientôt se lever. Depuis plusieurs jours, les Bibliothécaires étaient agités, s'affairant dans tout les recoins de la Grand Librairie afin de se préparer à ce qui allait se passer aujourd'hui.

Au cœur de la Librairie, dans son office, un vieil homme était penché sur une pierre de vision, le cœur lourd, regrettant plus que jamais son vœux de neutralité. Mais il avait jurer, d'archiver, de conserver, et plus tard, de raconter ce qu'il avait vu. Et aujourd'hui, il devait tenir sa promesse. Aujourd'hui, l'Histoire allait s'écrire face à lui.


Le soleil se lève paisiblement sur la ferme de Lorik, éleveur solitaire, et pécheur à ses heures perdus. C'est un homme à la cinquantaine grisonnante, bâtit par une vie d'honnête mais dur labeur, à la peaux tannée par les travaux agricoles et le soleil de la côte.

Ce matin encore, il se lève au aurore, mais pas pour admirer le ciel nocturne disparaître par delà la mer, ou observer les rayons rougeoyants du soleil se levant à l'est, derrière sa ferme. Non, tout cela, il le laisse aux poètes imbéciles, ou aux sorciers hautains. Lui, si il se lève, ce n'est pas pour rêver devant les artifices de la nature, mais bien pour travailler la terre, et gagner sa croûte. Pas besoin de savoir lire, écrire ou chanter, pour ça. Tout ce dont il a eu besoin, c'est son père et l'expérience qui lui ont apprit.

Lorik se lève donc, et après s'être habillé, il empoigne le grand seau posé à coté de la porte et part traire ses vaches. Après cela, il les feras sortir dans l'enclos pour qu'elle puisse profiter de l'herbe verte et mouillée par la rosée printanière. Puis, il rentrera, et prendra son premier repas de la journée, un morceaux de pain rassie, et du fromage, celui qu'il fait avec le lait des vaches. Une matinée banale, pour une journée banale, pour une existence banale.

Parfois, Lorik se surprend à y réfléchir. À son existence, et à sa banalité. Il n'a pas d'enfant, pas de famille, pas d'amis, même pas de voisin. Si il mourrai, qui se souviendrait de lui ? Qui s'occuperait de ses vaches ? Qui reprendrait la ferme ? Il avais beau haïr les poètes, les lettrés, les sorciers, et toutes ces sortes de gens, méprisants, distant, mais surtout important. Eux, les gens se souviendront d'eux. Et pour cela, il les admirait, les enviait, et les haïssait.

Perdus dans ses pensées, Lorik s'assit sur un rocher, face à la mer, là où il s'installait dans ses moments d'égarements, de plus en plus fréquent avec l'age, et il contemplât la mer, et son horizon encore assombrit par les ténèbres de la nuit.

Il allait repartir, lorsqu'il remarqua, loin à l'horizon, une trouble tache pourpre, voguant sur les flots, perdus dans l'immensité bleu. Cela ressemblait à un bateau. Une ressemblance d'autant plus étrange que les routes commerciale qui allait à Scolomandre et Sumac, la grande capitale de la magie et son port de commerce, n'étais pas visible depuis sa ferme. Les navires passait bien plus au large, et, à moins d'être perdus, ce vaisseau n'avait rien à faire ici. Ce vaisseau ?

Non.

Ces vaisseaux.

Non, toujours pas.

C'était une flotte.


Pour Ylion, nouvelle recrue de la garde du port de Sumac, s'occuper du phare n'était pas vraiment se qu'il pouvait appeler une tache passionnante. Lui, jeune guerrier ambitieux, avide de combats et de gloire, près à donner sa vie pour la grande cité de Scolomandre et ses mages, il était simplement reléguer à l'entretiens de cette foutue tour de pierre, bien loin des bataille épiques contre les pirates dont il rêver. Si seulement le capitaine lui donnai sa chance, il était sûr de briller, et d'être immédiatement accepter dans le bataillons marin, là où il pourrait enfin vivre une vie de héro, auréolé par ses prouesses martiale et ses exploits face à la vermine des mers.

À la place, il était perché là haut, de nuit, à subir les assauts du vent nocturne et du sommeil plutôt que ceux des pillards. Surveiller le feu, faire sa ronde, et l'éteindre quand point le jours. Voilà les seules taches, les plus ingrates de toutes, que l'on daigner lui donner.

Tandis qu'Ylion ruminait ses pensées et ses rêves de grandeur, les premiers rayons du soleil vinrent toucher son perchoir. Enfin, pensa-t-il, impatient de pouvoir descendre dans la salle des gardes pour vider le pichet de vin. Mais avant ça, il lui fallait attendre que la lumière soit suffisante pour que les navires en mer ne perdent pas leur cap, au risque de dériver jusqu'aux falaises acérées qui supporte la ville des sorciers : Scolomandre. À cause de ces falaises, Sumac et son port étaient indispensable à la cité, lui procurant vivre, arme, et surtout, les matières premières et les ingrédients nécessaire à la confection des étranges magies qui avait fait la renommée de la cité.

Ylion attendit donc le jour et sa clarté appuyé sur les créneaux de son chemin de ronde, impatient d'éteindre le brasier pour qui il devait rester éveiller toute la nuit. Bientôt, le ciel fut suffisamment lumineux pour qu'il puisse apercevoir au loin les quelques bateaux marchands aux voiles pourpres qui avait cheminés de nuit.

Mais quelque chose n'allait pas.

Il descendit en trombe, oubliant par la même les flammes du phare, en directions de la salle de garde, là où roupillait son capitaine.

- Capitaine ! Il faut que voyez ça !

Réveiller en sursaut, et de mauvaise grâce, le soldat acquiesça et monta lentement les marches menant au guet. Ce qu'il vit à l'horizon chassa ce qu'il restait de sommeil en lui.

Une flotte, non pas de pirates déguenillé aux couteaux rouillé et mal affûtés, mais de gigantesque navire de guerre aux voiles rougeoyante sous les premier rayons orangés du soleil.

Une flotte de provenance inconnus, mais au but très clair : Détruire pierre par pierre ce port.


Mérylios était fière. Fière de servir son peuple, fière d'obéir à la Foi, fière de venger ses ancêtres. La vigie l'avait annoncée, la terre des impies était proche, et très bientôt, l'armada accostera dans la lumière du levant. Un bon présage selon les augures. Le soleil saigne pour elle et sa victoire.

Le navire est bruyant d'impatience. Les guerrières se préparent pour les combats, piaffent d'impatience, et de fierté. Qui donc dans cette armé ne serait pas fière de participer à l'Aro'sieeniS, la guerre de la Foi. Toute leur vie, elles ont été entraînées, préparées, à cette guerre. Toute leur vie, on leur a raconté l'histoire de leur peuple, opprimé par les dragons, condamné à la misère, à la maladie, au chaos, et finalement protégé par le dragon noir, Yudas le Sauveur.

Soudain, les trompe retentissent. Le silence se fait sur les navires, Mérylios se range avec ses sœurs d'armes, faisant face au levant pourpre, et au Grand Prêtre Padis, le plus révéré des Gor. Il est habillé de sa toge cérémonielle traditionnelle, d'un blanc éclatant aux bords liserés de bleu profond. Son sceptre d'or pâle à la main, il contemple son armé, comme mélancolique. Presque triste.

« Depuis des millénaire nous avons attendus, attendus le moment propice, attendus que nos maîtres ne se manifeste. Nous avons attendus, et notre attente est maintenant récompensée ! Commence t-il, d'un ton solennel, grave. Sa voix captive l'assemblé. Un seul geste de sa part, un seul mot, pourrait embraser le monde dans les flammes de la guerre. Il le sait. Elles aussi. Et c'est pour cela qu'elles sont venu.

- Mes frères, mes sœurs, aujourd'hui est venue l'heure des Gorgones ! Aujourd'hui est venue l'heure du règne des Léviathans! Aujourd'hui est venue l'heure de Maëlstrom !

Sa voix gagne en intensité. En assurance. Ce n'est plus le moment de douter. Il est trop tard pour regretter. Trop tôt pour festoyer. C'est l'heure de la Foi, de l'espoir, de la fièvre guerrière, et de la ferveur fanatique en leur idéaux.

- AUJOURD'HUI, NOUS PARTONS EN GUERRE !!

Les Contes de StyxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant