Il était une fois, loin au nord, un village perdu dans un océan de glace. La vie y était rude, mais la mer offrait aux villageois tout ce dont ils avaient besoin pour survivre. Hélas, un jour un navire ne rentra pas au port. Malgré les dangers du grand large, cela n'arrivait que rarement, une vie entière passée sur les eaux ayant fait de chacun des villageois un grand marin que les pièges de la mer ne pouvaient plus atteindre. Ce navire qui ne revint pas était celui d'un vieux pécheur, le meilleur de tous les pêcheurs du village. Il n'était pas revenue bredouille d'une seule de ses pêches, et pouvait s'aventurer plus loin au nord qu'aucun autre des marins du village. Mais ce jour là, il ne revint pas.
On envoya personne à sa recherche. Pas même le plus courageux des baleiniers, pas même le plus talentueux navigateur, personne n'osa. Tous pensaient qu'il était parti trop loin, qu'il avait fini par trouver sa limite, ou bien celle du monde, tous pensaient que l'âge était finalement venu à bout de lui, tous croyaient que personne ne pourrait le retrouver.
Le soleil se coucha, la lune se leva, ainsi les jours passèrent, et les villageois oublièrent.
Mais alors, un an après le premier, un deuxième navire disparu. On eut beau envoyer le plus courageux des baleiniers, le plus talentueux navigateur, personne ne le retrouva. Le village s'inquiéta, pourquoi avait-il disparue ? Comment ?
Le soleil se coucha, la lune se leva, mais ces questions ne furent jamais résolues.
Alors, après un an de tranquillité, un troisième navire disparu. Les eaux avaient beau être dangereuses, d'aucun dans le village ne trouvait ces accidents normaux. Alors, la peur s'installa.
Le soleil se coucha, la lune se leva, et plusieurs années s'écoulèrent, et pour chaque année qui passait, un nouveau bateau disparaissait, et avec lui, un pêcheur de talent. Une nuit, le village se réunit. La situation n'était plus supportable, et si elle s'éternisait, le village courait à sa perte. Ils cherchèrent alors conseil auprès du sorcier, un homme sage, dont les pouvoirs les aideraient sûrement à trouver une solution. Après avoir écouté les villageois, le sorcier s'isola loin des regards, dans un abri dont les briques était glace, et le mortier neige. Trois nuits et trois jours durant, il consulta les étoiles, les givres, et les esprits du passé. Lorsque enfin il ressortit, il annonça une prophétie :
« Les esprits des mers et du septentrion m'ont entendu, et m'ont parler. Une présence néfaste sévit dans les eaux de nos ancêtres. Cette bête immonde qui hante le large, la nature ne lui a pas accordée d'autre nom que celui de sa race nuisible : une hydre ! C'est elle qui, année après année, dévore nos fils et nos filles ! La ruine est sa nature, son seul but, la raison de son existence putride ! Hélas, elle n'est pas destinée à mourir de la main de l'un d'entre nous. Mais ne craignez rien, car bientôt naîtra un enfant. Il portera sur lui la marque des héros, et sa force sera celle de cent hommes. Nul ne l'égalera tant en bravoure, qu'en esprit. Lui seul pourra nous débarrasser de ce monstre. »
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Les Contes de Styx
FantasyLe monde de Styx regorge de récits et de légendes, tantôt effrayantes, parfois merveilleuses. Elles content Les histoires de sanglantes révolte, ou nous narrent les malheurs d'âmes égarées. Ce monde est en perpétuelle mouvement, il change, pour le m...