Le jardin d'automne

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« Un jour, un livre m'a dit que le monde était grand. Gigantesque même. Il m'a dit que dehors, Y a des montagnes qui monte plus haut que les nuages, et qui sont tout le temps recouverte de neige, y a des forêt super grande, tellement qu'on pourrais s'y perdre, y a des villes aussi. Je sais pas ce que c'est, mais le livre m'a dit que c'était comme plein de petits châteaux mis les uns à coté des autres, où des gens, (des comme moi j'veux dire) vivent. Y a un autre truc aussi, la mer. Il m'a dit que c'était comme la mare dans le jardin, mais plus grand. Tellement plus grand qu'on peut pas voir l'autre coté. Et tout bleu aussi, avec des vagues. Il m'a dit tout ça, avec des meilleurs mots que les miens, des mots plus jolis, plus compliqué aussi, et avec des belles phrases, que moi je pourrais pas répéter. Les livres ils savent bien parler. Je suis jalouse d'eux. Ils m'ont dit que je suis encore petite, et que c'est normale de pas savoir bien parler comme eux, mais quand même, je suis jalouse. Je suis sûr que quand vous m'entendez parler, vous vous dites que le monde de dehors il est pas si bien que ça, et vous vous dites ça parce que je sais pas bien parlez comme les livres, mais il a vraiment l'air bien le monde dehors.

Mais j'ai pas vraiment envie d'aller là-bas. Même si là-bas y a les même saisons, le même soleil, les même nuages, que c'est presque tout pareille quoi (ça aussi c'est le livre qui l'a dit, moi je sais pas), mais avec des trucs en plus, les trucs que j'vous ai dis, la mer et tout ça, ben j'ai pas vraiment envie d'y aller. Parce qu'ici, j'ai le jardin. C'est le plus beaux jardin du monde c'est sûr, surtout en automne. C'est pour pouvoir bien vous le décrire que je veux parler comme les livres, avec les beaux mots, et les belles phrases.

Il est super grand, au moins deux fois le château, (sauf si on compte les étages, mais ce serait de la triche, le jardin il a pas d'étage lui) et il est trop joli ! En automne, y a tout qui deviens rouge et or, et les feuilles qui tombent, ça fait beau sur le sol et sur la mare. Mais le vent il est froid, du coup quand je me promène dedans le jardin, il faut que je sois bien couverte, parce que sinon j'attrape des rhumes. »

« Je me demande depuis combien de temps je n'ai pas ouvert ce livre. Je devais avoir 5 ou 6 ans la dernière fois. D'ailleurs, ça me fait penser à mon journal. Je me souviens, je l'écrivais encore à l'époque. Il faudrait que je remette la main dessus, juste pour jeter un coup d'œil. »

« Ouf, le voilà. J'ai eu peur de l'avoir perdu. Alors voyons voir, qu'est ce que je pouvais bien marquer la-dedans....

Ah je vois. La frustration d'une petite fille qui peut pas parler de son endroit préférer. Et bien, je pense qu'il est grand temps de réparer cette cruelle offense que les livres m'ont fait à l'époque. Le sang appelle le sang, les jolis mots appelle les belles phrases. Et que ma vengeance s'encre noir sur blanc dans vos pages-mémoires vous autres !

Le jardin, c'était, est ça l'est encore, mon endroit préférer dans le château. Il a toujours eu quelque chose de plus que ces couloirs de pierre froide, lisse, et morne qui forment mon quotidien. Surtout en automne. La terrasse arrière du château, un peu en hauteur par rapport au sol, offre une magnifique vu sur l'extérieur. Deux escaliers formant un arc de cercle descendent dans la cours, une place circulaire recouverte de gravier blanc, d'où parte deux petit chemin, l'un à gauche, l'autre a droite, pour s'enfoncer dans le sous bois au couleurs orangées, dorées, et pourpres. Des plate bande d'herbe verdoyante et rendue brillantes par la rosée cohabite avec de la belle mousse émeraude, gorgée d'humidités. Au cœur du bois, là où se rejoignent les deux sentiers, se trouve la mare. En réalité, c'est plus un petit lac qu'une mare, mais la nuance est trop ténue pour que je m'inquiète de nom à lui donner. Une passerelle de bois flottante permet le passage vers un kiosque au toit rond, d'où on peu apercevoir les tours gothiques du château s'élever au dessus des arbres.

Le matin, des landes de brumes glissent doucement sur le sol et la surface du lacs, donnant une allure mystérieuse à l'endroit. Petite, le froid m'embêtait, plus maintenant. Il fais partie intégrante du paysage, sans lui, le jardin n'aurais pas la même saveur. Je ne parle pas du froid mordant de l'hiver, bien que sur aussi j'ai des choses a dire, mais du froid doux des matinée d'automne ou de printemps, qui nous font apprécier la chaleur des rayons solaires. Sans ce froid, pas de fumée s'échappant de ma bouche et mon nez à chaque respirations, pas de fines arabesques gelées, ou de givre diaphanes et scintillant sur les brins d'herbes glacée, ou sur les grandes feuilles d'acacia roussis flottants à la surface du lac. Le froid semble figer le jardin, à jamais calme et sereins, loin de l'agitation du reste du monde. Le froid m'apaise. Il m'aide à réfléchir, à apprécier l'instant. Tout comme le vent. Le vent frais, qui joue une mélodie unique en passant dans les branches des arbres, en faisant tomber les feuilles de leur branche, ébouriffant mes longs cheveux, facétieux, charmeur.

Les odeurs agréable d'humus et d'humidité joue elles aussi un rôle dans la tranquillité enivrante du jardin. Ce ne sont pas des odeurs forte, seulement des odeurs sous-jacente, des forces tranquilles à qui ils faut prêter son attentions pour pouvoir les apprécier.

Le jardins, c'est mon refuge, mon bonheur, et mon amis. Oui plus que vous livres mesquins. Lui au moins il me laisse vivre sa simplicité, entraînante et amicale, addictive, presque mélancolique, et terriblement romantique.

Prenez ça dans les dents les bouquins, mon honneur de petite fille viens d'être lavé dans l'encre. 

Les Contes de StyxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant