La Saga Des Géants : La Dernière Bataille

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Le vent soufflait fort sur la mer de Crystallion ce soir là. Il était froid, gelé même, et bruyant. Il sifflait dans les voiles, faisait grincer les gréements, et craquer le bois de la coque des navires. Il emportait avec lui les paroles, les cris, les peurs, ne laissant qu'un froid glacial.

Sarian était à la proue d'un de ces bateaux battus par le blizzard. Il regardait vers le large, vers le nord, là où l'attendait l'armada des géants.

Il avait abandonné l'Ordialc, sa mission, et son destin, pour pouvoir mieux les sauver. Il avait fui le continent, emportant avec lui tout les guerriers de Borme, en direction de ce nord inconnu, peuplé de chimère. Il espérait avoir fait le bon choix.

Il l'avait trouvé, enfin. Une forteresse noir, gigantesque, à la fois battit et sculptée dans une falaise de grès sombre dominant la mer, si bien façonnée qu'on ne pouvait différencier les briques de la roche. Ses hautes tours carrées et épaisses, qui s'élevaient vers les nuage gris chargés de neige et de grêle, tel une insulte brandie vers le ciel, ses murs sur lesquelles venaient s'écraser les vagues en furies, tout ici n'inspirait à Sarian que malheur, pauvreté et désolation.

« Des terres mortes, rien que de la glace et des roches à perte de vue ici. » Nèïv l'avait rejoins sur le pont. « S'en est à ce demander comment les géants ont survécu ici. Nous contemplons la dernière terres des septentrions. Plus loin au nord, il ne peux y avoir que le bord du monde.

- Je me moque de savoir comment ils ont survécu. Ce qui m'importe, c'est comment ils vont mourir. Dis à l'équipage de se préparer, et qu'ils fassent passer le mot aux autres navires. Nous attaquerons à l'aube. »



La lueur rougeâtre du soleil peinait à transpercer les épaisses nappes de brumes et de neiges soulevées par le vent nocturne. Des lambeaux de lumière sanguinolente éclairaient le chemin de Sarian dans ces terres désolés. Des hommes le suivaient, les plus braves et forts de son armée. Ils avaient survécu à Borme, et certain avaient même vu Valine en proie aux flammes pendant le massacre de la rue rouge. Tous avaient contemplé le chaos des géants. Leur mission était simple : Détruire la porte de la forteresse dans un assaut frontal avec l'aide des sortilèges de Hamd, l'apprentie de l'Augure. Cette attaque forcerait les géants à les affronter, tandis que le reste de l'armée, moins accoutumé à livrer bataille à des géants, serait dirigée par Nèïv, et frapperait le dos de l'ennemi en passant par les remparts sud, faisant face à la mer de Crystallion.

Seul la mort attendait les créatures rampants dans ce bastion.



L'aube est là. Ils sont en retard. Bientôt ils ne tarderont pas à sentir l'odeur de la fumée, à voir les hautes flammes bleue s'élever dans le ciel du matin. Cela fait des jours qu'ils chevauchaient, parcourant la péninsule à la recherche de leur antique ennemi. Ils l'avaient enfin trouvé, mais ils risquaient d'arriver trop tard. Trop tard pour cette ville en proie aux géants, trop tard pour sauver ses habitants, mais surtout, trop tard pour tuer ces géants.

Le vent glacial s'engouffre dans leurs casques tandis qu'ils s'élancent sur les routes enneigées. La neige boueuse collent aux sabots de leurs montures, les capes claquent, et bientôt, le chuintement si doux et reconnaissable d'armes sortant de leur fourreau se fait entendre. La ville et ses flammes sont en vu.



Une boule de feu rougeoyante, plus chaude que le soleil, vient s'écraser sur la porte noir et massive d'acier brutale. Les gond fondent sous la chaleur, l'édifice tremble sous l'impact, et un géant meurt sous la porte. Un cri retentit. Mille voix le composent, elles hurlent à la guerre, au massacre. Les géants répondent, il en faut plus pour les intimider.

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