Les Contes de Styx

La Saga des géants : Créssia

« Demain, le Dhòn sera en vu. Qui sait ce qui nous attend au-delà. » Ces paroles moroses occupaient l'esprit de tout les membres de la troupe de Sarian tandis que la nuit tombait sur le campement.

Cela faisait une vingtaine de jour que l'attaque des géants avait eut lieu, bataille rapidement rebaptisée en « Boucherie de la rue rouge » par les survivants. L'armée avait finalement réussit à les repousser en mer, aux prix de très nombreuses vies, et de dégâts considérables. Le port avait complètement brûlé, et tous les bâtiments touchés par les flammes bleues étaient à présent réduits en cendres. Ne pouvant plus attendre, Sarian firent se hâter les préparatifs de l'expédition. Il avait vu de quoi les géants été capable, et maintenant il craignait encore plus pour Créssia.

Hélas, ce n'était la seul préoccupation de Sarian. Sa rencontre avec Erne l'avait profondément marqué, et il ne pouvait plus le chasser de ses pensées. Il voulait devenir quelqu'un d'autre, il voulait affirmer sa propre humanité, s'assurer d'être autre chose que ce qu'on voyait en lui : un héro, plutôt qu'un simple soldat, un sauveur, plutôt qu'un homme subissant la guerre comme tout les autres.

Mais il avait peur. Peur de ce que pouvait signifier accepter son aide. Le regard que lui portait le royaume lui pesait lourd sur les épaules, sur la conscience, tout autant que sa mission de protecteur du nord face aux géants. Tout cela était trop lourd pour lui, pour un seul homme. Mais il ne pouvait pas s'enfuir. Il avait des responsabilités, un rôle, il ne pouvait pas simplement les fuir.

Cela faisait une quinzaine de jour qu'il voyageait vers Créssia, sans aucune idée de ce qu'il y trouverait. Une quinzaine de jours qu'il pensait sans relâche à ce dilemme, sans réussir à choisir. Quinze très long jour de voyage qui n'avaient cessés d'user le mental de Sarian, et rien ne semblait s'améliorer à l'approche du Dhòn. Les hommes et les femmes qui voyageaient avec lui devenaient nerveux. Personne ne savaient se qui pouvait bien y avoir derrière le fleuve, et cela terrifiait toute la caravane.

Une seul solution pouvait le sortir de cette impasse, et lui apporter une réponse, mais il ne l'aimait pas. Cependant, si il ne faisait rien, la situation n'allait faire qu'empirer. Les guerriers pourraient lui reprocher son inaction, et la peur pourrait même les pousser à la mutinerie, et il était hors de question qu'ils perdent du temps à se battre entre eux. Les Hommes ont plus peur de l'inconnu que du reste parait-il. Alors peu importe se qui se cachait là bas, dans l'Eden, cela vaudrait mieux qu'une inconnue terrifiante.

« Nèïv, où est le gamin ? On va avoir besoin de lui. » Le grand guerrier blond, qui agitait les braises de leur feu de camp leva des yeux surpris vers son ami. Ni lui ni Sarian ne faisaient confiance à la magie, encore moins à celle d'un garçon plus jeune qu'eux. Mais en voyant la mine inquiète de son frère d'arme, Nèïv soupira. Il n'aimait pas quand Sarian gardait ses problèmes pour lui, mais savait pertinemment qu'il ne voudrait pas en parler. Sarian ne voulait pas inquiéter les autres.

« C'est stupide, il le sait, mais il trop têtu pour m'écouter. Il court au désastre comme ça... » Pensa Nèïv. Mais il ne dit rien, et se leva pour partir en direction de la tente de l'apprentie sorcier.

Il revint vite, un jeune garçon d'environ treize ans encore somnolent sur les talons. Le voyage avait du l'épuiser.

« Courage Hamd, ce sera pas long. » L'encouragea Nèïv. Encouragements qui n'étaient pas nécessaire, le jeune magicien ayant déjà prouvé plusieurs fois qu'il était plutôt débrouillard, très intelligent, courageux, et plein de volonté.

- Hamd, j'ai besoin de ta magie. Essaie de voir ce qui se trouve de l'autre coté du fleuve, ça nous aiderais énormément.

- C'est une opération qui nécessite beaucoup de concentration, je ne suis pas sûr d'y arriver... dit l'enfant en se frottant encore les yeux, et en essayant tant bien que mal d'aplatir ses cheveux brun en bataille.