La Saga des Géants : Un rôle à jouer

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J'ai peur. Mon cœur bat si fort que j'ai l'impression qu'il veut s'arracher de ma poitrine. J'ai du mal à respirer, j'étouffe, mes poumons sont écraser par la terreur, hors de contrôle. Mon souffle est rapide, saccadé, bruyant. Je ne vois rien, rien d'autre que le mur qui me fait face. Un mur colossale et noir. Il me masque le ciel, me plonge dans l'ombre, obscurcie ma vision, bouche mon horizon...

MERDE !!

Je devrais pas être là... Je devrais être n'importe où ailleurs ! Dans un champs près de chez mes parents, dans une taverne, à rire des malheurs lointains du vieux Garc, dans une geôle, pour avoir volé et bouffé cette putain de poule... Mais pas là bordel !!

Ici je vais me faire étriper ! Comme tout les autres qui sont là ! On peux rien faire contre Eux ! Si Ils entrent, on pourra juste les regarder nous buter ! J'ai entendu qu'Ils allaient nous démembrer, et nous bouffer les entrailles !

C'est pas comme ça que j'aurais dû finir...


Mon ventre se tord de terreur, et des larmes commences à perler sur le bord de mes paupières. C'est la première fois que la mort me semble si proche, si réel. Avant, elle n'était qu'un accident à la con qui arrivait à un empoté du village, ou un vieux malade qui finissait par crever. Mais là, elle est juste derrière ce putain de mur !

Je l'entend rugire. Des rugissements de bêtes sauvages, parlant dans une langue brutale, broyant aussi bien les sons que ces créatures les os. Des rugissements qui emplissent l'air, résonnent douloureusement dans mon esprit, m'empêchant même de m'entendre penser, de m'entendre pleurer de terreur. Les hurlements résonnent dans le cœur de ceux qui les entendent, détruisant tout sur leur passage, toute l'assurance, tout le courage qui ont tenu jusqu'ici.

Et soudain, le silence. Ils se taisent. Je peux de nouveau respirer, et entendre mon souffle pitoyable et saccadé. Je peux entendre mes entrailles se nouer, mes oreilles bourdonner mon estomac se contracter. J'ai envie de gerber...

Ils se sont tue. Toute la forteresse, toute la plaine c'est tue. Elle retiens son souffle, paralyser par la simple idée de ce qui va venir. Ils vont charger. Peu importe la taille, la hauteur, l'épaisseur du mur noir qui me fait face, ils vont charger, et le pulvériser. Je le sais, ils le savent, la plaine entière le sait. D'une seconde à l'autre, je les verrai, et je mourrai.

Une petite voix me chuchote qu'après tout, je vais mourir ici, dans quelque seconde, alors a quoi bon s'accrocher à la vie, à la peur. Elle a raison.

Mon ventre se relâche enfin. Ma respiration se calme, la peur disparaît. Je vais mourir, c'est tout. Mes bras tombent lentement, lachant mon lourd bouclier d'acier, abaissant ma lance mal aiguisée. Je suis résigné. À quoi bon avoir peur si je vais mourir à tout les coups. Le calme se fait en moi. Mon esprit s'apaise. C'est si facile d'attendre. La petite voix approuve. Elle me pousse à partir de ce monde, apaisé. Mais, mes yeux continue de pleurer. Pas de peur, plus maintenant, ni de chagrin, ni de joie, ni de colère. Non, je ne ressens plus rien. Mais pourquoi je pleure alors ?


L'assaut est lancé, les trompes de guerres retentissent, et les rugissement s'élèvent de nouveau. La lourde porte noir bardée de fer et secouée par des impacts d'une puissance collossale. Le bois grince, craque, puis cède, et enfin vole en éclat dans un vacarme apocalyptique. Des tronçons de chêne de la taille d'un bras volent à travers la cours, brisant armures et os, transperçant les corps.

Du sang m'éclabousse. Je détourne légèrement le regard de la porte en morceau pour apercevoir mon voisin s'effondrer, un de ces morceau enfoncé dans le crane.

Les Contes de StyxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant