La Saga du Désert : écho du passé

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« Dalhya ! Dalhya ! Reviens, tu va te faire mal ! »

Les appelles de la mère de la jeune fille se font de plus en plus distant, tandis qu'elle s'éloigne dans une course folle vers le village, un peu plus bas dans la vallée. La route caillouteuse descend, remonte, zigzag à travers les champs et les vergers, défile sous les pas de l'enfant, emportée par sa joie et son impatience. La cloche a sonnée. Elle l'a entendue depuis le sommet de la colline, là où elle vit avec sa mère. Ils sont revenue. Les défenseurs des collines, tache de verdure encore fertile au nord de l'océan doré et impitoyable du désert. Ils sont grands, forts, et courageux. Ils la protègent, elle et sa mère, et tous les villages des collines. Ils sont invaincu et invincible. Garant de la liberté de la région.


« DALHYA !!! »

La douleur... Elle transperce son crâne, l'aveugle, l'immobilise, noie la moindre de ses pensées, la moindres de ses émotions sous un océan de sang et d'acier. Les flammes... Elles rugissent, brûlantes, destructrices. Elles hurlent, de concert avec les voix, lointaines, étouffées... Tout est floue, tout est chaos...


Les flammes... les cris... les hurlements... Elles résonnent dans sa tête. Le village est en feu, il pleut des cendres. Elle est tapie chez elle. Cachée. Comme sa mère lui a ordonnée. Elle pleure en silence, terrorisée, mais elle ne fait pas de bruit. Elle entend des pas, lourds, menaçant...


Des mains la saisissent, la tire, la sauve, loin des flammes, loin des cris.


La mains la saisissent, la tire, s'emparent d'elle, et l'emportent. Elle hurle, elle se débat, elle pleure. Les flammes, le sang, les cendres... Les collines brûlent.


Le monde cesse de danser, d'ondoyer, autour d'elle. Les cris étouffés, se font plus clair, plus précis. Mais la douleur reste. Elle lui lancine le crane, l'empêche de se lever. Elle sent un liquide chaud, brûlant, épais, lui couler sur le visage. Elle sent ses vêtements, poisseux de sang coller à sa peau halé. Elle sent les flammes dévorer le balcon. Et elle entend des cris. Non pas les cris de détresse, ceux qui la tourmente, et qui déchire la nuit, mais plutôt, des cris, plus lointains, plus heureux. Des cris, qui fête, qui se réjouissent.

Elle suit ces cris, et elle voit. Elle voit au loin celui qu'elle aime autant qu'elle déteste. Son pire ami, son meilleur ennemi.

Les flammes rugissent, les cris emplissent la nuit.


Elle sent le pelage, rêche, et épais de Tys sous ses doigts. Elle sent sa selle, dure, épaisse, inconfortable. Elle sent le vent chaud et sec du désert, chargés de sable et de cendres. Elle sent l'odeur du sang, et de la fumé. L'odeur du champ de bataille, amené par ce vent. Le lion rouge s'agite. Il secoue la tête, griffe le sol de ces puissantes pattes. Il est impatient, contrairement à sa cavalière.

Elle ouvre les yeux, mettant fin à son recueillement. Elle adresse une dernière prière à Èlvela, la guide de l'au-delà, pour qu'elle conduise les guerriers tombés sur les rives de l'Eden, la mer blanche, là où nous nous retrouverons tous.

Les Contes de StyxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant