╱╳╲ CHAPITRE I ╱╳╲

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Le cœur lourd, ses cheveux s'envolant au vent et ses pensées divaguant dans chaque recoin de son esprit, elle avançait à travers la foule. Casque sur les oreilles et tête baissée, elle jetait par moment des regards inquiets derrière elle et accéléra le pas. Elle parvint rapidement à rejoindre l'appartement délabré qu'elle partageait avec son aînée, Tara. Calypso déposa ses affaires près du sofa puis se dirigea ensuite vers la cuisine. Seul le bruit du plancher craquant sous ses pas brisait le silence assourdissant des lieux.

La brune se servit un verre d'eau puis retourna dans la pièce qui s'apparentait à un salon. Elle se laissa tomber sur le canapé miteux en son centre et son regard se dirigea vers la fenêtre en face d'elle, se posant sur un bel arbre au loin, l'un des seuls arbres encore en état présent en Sokovie. Elle prit une gorgée et fut bien vite assaillie par une vague d'agréables souvenirs comme à chaque fois que ses yeux se posaient sur cet arbre qui lui servait autrefois de refuge.

"Lily, attends moi ! S'écria le fils de Iryna et Oleg Maximoff, tout juste âgé de 10 ans, courant après sa meilleure amie jusqu'à l'immense arbre à la limite de la ville. Celle-ci fut la première arrivée et grimpa vivement sur l'une des branches.

- Ha ! Je suis plus rapide que toi, Pietro !

- C'est pas juste... rétorqua le petit brun en grimpant à son tour, il s'assit face à son amie. Oh! Regarde Caly, j'ai quelque chose pour toi, sourit-il innocemment en sortant une jolie chevalière argentée de sa poche, ornée d'un saphir.

- Oh, qu'elle est jolie..!"

Pietro prit délicatement la main de la brune et lui mit la chevalière, un large sourire étirant ses lèvres. Il imita son père et embrassa le dos de la main de la petite fille ce qui la fit rougir instantanément.

"Comme ça, tu penseras toujours à moi, princessa !"

Calypso rit légèrement et embrassa la joue du Sokovien.

"Toujours !" Rétorqua-t-elle, les yeux brillants.

Une larme roula sur la joue de la brune, elle la balaya d'un geste bref et détourna le regard, le posant dorénavant sur sa main, plus précisément sur la chevalière qu'elle n'avait jamais quitté depuis ce jour. Cette bague était bien la dernière chose qui lui restait de lui, cet enfant hyperactif dont elle était tombée amoureuse dès son plus jeune âge.

"J'aurais aimé pouvoir te dire au revoir, Maximoff..." souffla-t-elle.

Caly attrapa son carnet, celui qui ne contenait que des récits du passé, et se mit à griffonner sur une nouvelle page un énième texte à son égard.

La nuit ne prit guère longtemps à pointer le bout de son nez, les heures suivantes défilèrent rapidement. Ce fut seulement aux alentours de minuit et quart que la porte grinçante de l'appartement s'ouvrit, coupant Calypso dans sa rêverie. La tête brune de Tara passa la porte, celle-ci tremblait et semblait épuisée.

"Tara ?" L'appela l'adolescente, s'inquiétant de son état. Sa sœur passait ses journées à travailler, auparavant elle ne rentrait jamais à cette heure-ci et encore moins dans cet état, mais ces derniers jours furent complètement différents et cela alarmait Caly.

Tara sursauta à l'entente de la voix de sa sœur et se tourna lentement vers elle, de grosses poches avaient pris place sous ses yeux et son regard semblait vide. Elle feignit un léger sourire avant de prendre la parole.

"Hey Lily, désolée... je ne t'avais pas vue.

- C'est rien, répondit-elle. Tu as eu une dure journée ?

- Je n'ai pas très envie d'en parler.

- D'accord..." lâcha Caly, légèrement déçue de recevoir la même réponse à chaque fois qu'elle essayait d'entamer une conversation sur son travail.

La jeune femme déposa ses affaires dans un coin de la pièce et attacha ses cheveux avant de se laisser tomber à son tour sur le canapé. L'adolescente put remarquer les yeux bouffis de sa sœur mais n'osa rien dire de peur de la contrarier.

"Et toi ? Ta journée ?" Demanda Tara.

Celle-ci n'obtint que pour seule réponse un haussement d'épaule et un regard fuyant.

"Qu'est-ce que tu as volé cette fois...? Soupira-t-elle.

- Rien, répondit Calypso.

- Ne me mens pas, je ne suis pas d'humeur."

L'adolescente attrapa son sac, en défit la tirette et en sortit un walkman légèrement abîmé ainsi que quelques cassettes, du pain et une veste de sport pour homme. Elle releva ensuite le regard vers la jeune femme à ses côtés, honteuse.

"Je suis désolée, articula-t-elle simplement, provoquant un soupir de la part de Tara.

- Je ne travaille pas comme une dingue pour que tu ailles voler des choses à ces pauvres gens, Calypso !

- J'aimerais que tu arrêtes de travailler, regarde l'état dans lequel tu rentres à chaque fois.

- Mais je n'ai pas le choix de travailler, Caly ! J'ai promis à papa et maman de veiller sur toi et tes besoins avant qu'ils meurent. On a besoin de cet argent, TU as besoin de cet argent ! S'emporta l'aînée. Et moi j'ai besoin d'être loin de cet endroit même si ce n'est que le temps d'une journée.

- Alors je veux t'aider... pourquoi tu ne m'as jamais parlé de ce travail ? Où c'est ? Combien tu gagnes ?

- Arrête ça, soupira Tara.

- Arrêter quoi ?

- Je t'ai dit que je ne voulais pas en parler alors je n'en parlerai pas, point."

Calypso se tut. Tara n'allait pas bien, ses yeux étaient dorénavant humides et sa gorge serrée. Elle était sur le point de craquer et la brune s'en rendit compte. Elle ouvrit ses bras à sa grande sœur mais celle-ci l'ignora, se leva et alla s'enfermer dans sa chambre comme à chaque fois qu'elle avait besoin d'extérioriser tout ce qu'elle ressentait. La nervosité, l'anxiété, la peur d'échouer, la pression monstre qu'elle se mettait mais également celle qu'elle subissait là-haut, tout ça alourdissait ses frêles épaules et elle avait peur que tout s'effondre d'un coup sur elle et que sa jeune sœur en subisse les conséquences.

Calypso DolohovOù les histoires vivent. Découvrez maintenant