Chapitre 17

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Nora a écouté attentivement ce qui se passait à coté depuis que son frère est sorti de sa chambre, elle a entendu des chuchotements, des rires, des bisous, les portes s'ouvrir et se fermer puis plus rien.

Elle se sent un peu idiote à espionner son grand frère mais elle a si peur...

Le temps s'écoule lentement. Le silence devient oppressant. Elle devine que, pour la deuxième fois de la journée, elle va faire une crise... Elle va finir par devoir les prendre ces foutus médicaments qui vont la rendre dépendante...

Son inhalateur ne l'aide pas trop. Elle repense à la façon toute douce de Milan pour l'aider tout à l'heure...

Mince, Milan, à coté, elle va encore le déranger!! Il ne semblait plus avoir envie de la mordre quand il la croise dans la maison... si elle le réveille alors qu'il a une grosse journée demain, il va redevenir enragé!! Mince! Mince!!

Cela augmente encore sa difficulté à respirer.

Elle se lève en titubant, s'enroule dans une couverture et sort sur la pointe des pieds. Elle va aller dehors, on est en été, il ne fait pas trop froid. Au moins dehors, elle ne gênera personne.

Nora va se poser sous l'olivier tout au bout au coin de la terrasse et laisse ses larmes couler. Mme Narcy a dit que c'était la meilleure chose à faire mais jusque là impossible...

- maman, tu me manques tellement... tellement tellement...

- elle est près de toi, souffle un voix grave en même temps que des bras l'entourent délicatement, ta maman veille sur toi de là haut... tu n'es pas seule... tu n'es pas seule...

Une fois encore, Milan, puisque c'est lui qui a entendu sa voisine de chambre craquer, parvient à l'apaiser.

Les deux jeunes ne bougent pas, la nuit est douce...

Milan sent Nora se détendre, il devine qu'elle s'est endormie. Toute cette angoisse et les deux crises si rapprochées ont du l'épuiser. Il bouge un peu, elle se niche contre lui et c'est... pas désagréable... ça n'a rien à voir avec ce qu'il ressent avec les filles qu'il fréquente... Il décide de ne pas déranger Nora et, comme il est bien lui aussi, il se laisse glisser dans un sommeil léger.

Par la fenêtre, Tomine et Agustin ont suivi la scène, ils allaient sortir pour aider leur jeune hôte quand ils ont vu Milan arriver. Leurs chamailleries ne trompent personne mais là, ils ont découvert une facette tendre et attentionnée avec les femmes de leur fils qu'ils ne soupçonnaient pas.

- bon, sourit Agustin, Cupidon s'en donne à cœur joie chez nous.

- oh la, du calme! Milan n'est pas près de baisser les armes! Son troupeau de starlettes de la fac non plus!

- tu crois?

- oui, il ne faut pas s'en mêler. L'autre jour, je l'ai coincé, il a juste quitté l'hacienda deux semaines.

- mais pourquoi?

- pas de signe de faiblesse, être un homme fort. Ironise t elle, et par dessus tout, rendre son père fier.

- il croit que je ne serai pas fier qu'il tombe amoureux de cette adorable petite personne???

- il est persuadé que tu verrais ça comme un comportement inadapté envers tes invités. J'en suis certaine.

- ben, si il fait comme avec les autres et qu'il la saute pour la plaquer le lendemain, oui.

- et voilà, et comme il n'a pas conscience que Nora lui inspire autre chose, il faut laisser faire...

Un soleil dans ma nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant