Un soleil dans ma nuit

Bonus 3

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Les semaines qui suivent s'enchaînent lentement, les soins se succèdent.

Les progrès de Milan ne vont pas assez vite à son goût mais peu à peu ses migraines s'estompent, son abdomen devient moins douloureux. Il obtient le droit de se lever sur sa bonne jambe en posant doucement son plâtre pour marcher puisque ses poignets brisés et plâtrés ne lui permettent pas de s'aider de béquille.

Du coup, le jour où on lui retire sa sonde urinaire arrive.

Lui qui attendait ce jour avec impatience se découvre incapable d'endurer la moindre douleur ou contrainte et finit en crise de nerf.

Nora qui était sortie dans le couloir entend des hurlements, des cris de l'infirmière qui appelle à l'aide et décide d'entrer.

Son ami s'est levé et a jeté tout ce qu'il avait à portée de main en travers de la figure de la pauvre femme qui saigne de la pommette. Il est, à présent, prostré par terre dans un coin de la chambre.

Nora s'approche doucement, il ne respire pas bien, se balance d'avant en arrière en gémissant, ses yeux sont perdus, vides et noyés de larmes.

- Milan... chuchote t elle, ça va aller... c'est terminé... Milan, c'est terminé!

- ce sauvage s'est arraché la sonde avant de m'agresser, je vais porter plainte...

- tu t'es fait mal? Lui demande doucement Nora, Milan...

- ne vous approchez pas de ce...

- sortez, la coupe fermement Nora, vous êtes blessée... Il faut vous soignez, laissez nous!

- faites vous tabasser ce n'est plus mon problème.

- il ne me fera pas de mal... laissez nous...

Les renforts arrivent, Milan fait mine de se lever paniqué.

- on va l'endormir!! annonce un médecin en sortant une seringue.

- non! Crie Nora en se redressant pour s'interposer, vous n'allez pas le traiter comme un animal sauvage, laissez nous!!

- mais...

- sortez! Tout de suite!! regardez le! Il a besoin de calme, pas de se faire agresser.

- c'est lui l'agresseur! Beugle l'infirmière.

- et j'en suis désolée, mais sortez tous!!

L'équipe médicale sent qu'elle aussi n'est pas loin de la crise de nerf, ils choisissent l'apaisement et s'en vont.

- Milan, c'est fini... on est seuls...

Elle s'agenouille devant lui,lui pose doucement la main sur la poitrine. Peu à peu, son regard trouve le sien qui sort doucement de son cauchemar. Avec une pauvre plainte, il se laisse enlacer.

Elle le berce contre elle, lui parle tout bas et sent finalement ses bras plâtrés se serrer autour d'elle. Quand son cœur reprend un rythme normal elle bouge un peu.

- viens, viens Milan, lève toi on va te ramener sur ton lit.

Il lui faut toute son énergie pour le relever, sa blouse de malade est tachée de sang, son plâtre au pied est démoli. Les quatre pas qu'il doit faire pour aller s'allonger sont un calvaire qu'il n'aurait pas pu accomplir seul.

- voilà, aller détends toi, tu as très mal?

- sais pas...

Elle lui relève un peu l'oreiller et rabat sur lui le drap et la couverture, tant pis pour le sang, son ami grelotte cela seul compte. Elle l'embrasse doucement avant de se redresser pour remettre la chambre en état.