-Je ne fais pas ce genre d'affaires. Trouvez quelqu'un d'autre lâcha-t-il catégoriquement sans même prendre le temps de réfléchir.
-Oh je t'en prie mon ami! Ne fait pas le prude, nous avons tous les mains sales fit l'homme barbu en face, en tirant doucement sur son cigare.
-Appelle moi ainsi une fois de plus et tu n'auras plus de mains du tout tandis que les miennes seront encore plus sales!
Son interlocuteur était déconcerté par son attitude mais tentait de ne pas envenimer la situation.
-Du calme Din dit Alessandro en esquissant un faux sourire avant de regarder son frère subtilement avec un air étonné.
Ricardo était brûlant durant les négociations mais certainement pas à ce point. Depuis quelques temps il n'était même plus un dinosaure mais un dragon cracheur de feu.
-Toute cette négociation ne sert à rien. Nous ne tenons pas à connaitre l'expansion avec ce genre de business et ce n'est pas de cette façon que vous allez recouvrir votre dette et plus vous faites le malin avec moi plus je serais tenté de multiplier les intérêts par le nombre de mes avions.
Il avait les narines frémissantes d'une colère sans égal.
-Signore, loin de moi l'idée de vous manquer de respect. Cela serait une pure folie. C'est une affaire fleurissante et très très rentable. Vous gagnerez encore plus que ce que je vous dois.
Alessandro décida d'interrompre la discussion pendant un moment pour se retirer avec Ricardo. Une minute de plus et il arracherait la gorge de Stanislao.
-Veuillez nous excuser un instant je vous prie dit Alessandro lui-même surpris de la soudaine politesse et du calme dont il faisait preuve mais il fallait appliquer un certain protocole pour éviter de déverser dans cette immeuble un animal préhistorique redoutable.
Il l'emmena de côté rapidement. Il faisait les cents pas, le sang bouillonnant. Il n'avait pas la tête à ça. Pas du tout. Sa tête et son esprit étaient ailleurs.
-Ricardo ce type est un collaborateur potentiel alors s'il te plait range le prédateur okay ?
-Cette discussion est inutile!
-Mais est-ce que tu as même pris la peine de discuter ? Tu ne fais que fustiger. Mais enfin Ricardo qu'est-ce qui te prend ?
Il regarda son petit frère, les yeux teintés de sang, réalisant que son anxiété actuelle le rendait non seulement féroce mais aussi incontrôlé. Il revint sur ses pas, bien décidé à terminer cette conversation avec Stanislao, les mains à plat sur la table, se soutenant de ses bras,dominant l'homme en face de toute sa hauteur comme s'il allait l'étriper d'une seconde à l'autre.
-Je vais reformuler pour la dernière fois. Ni mon organisation ni celles de mes exécuteurs ne trempe dans le trafic d'être humain et la prostitution. Mais je vous autorise volontiers à vendre les femmes de votre vie sur le trottoir pour me rembourser. Vous avez un mois à compter de demain pour ramener mon argent avec un intérêt de dix pourcents avant que plusieurs de vos organes paires ne se retrouvent esseulés...Je commencerais par vos oreilles qui ne servent pas à grand chose... Disparaissez!
Ces mots signaient la fin de la discussion. Stanislao se leva et quitta les lieux.
Sans attendre il quitta lui aussi la tour de verre pour rentrer chez lui.Il est vrai qu'il avait une sainte horreur des associés insolvables comme Stanislao mais ce n'était la raison exacte de sa colère. Plus il sentait son self-control le quitter plus il s'énervait. Il en fallait désormais très peu pour qu'il montre les crocs. Il était pire que frustré, il brulait. Il savait pertinemment pour quelle raison il était dans cet état mais refusait de se l'avouer. Ce n'était qu'une question de fierté parce que son esprit lui, avait déjà fait le tour de la question. Il y a de ces choses dont nous retardons volontairement l'échéance et c'est exactement ce qu'il tentait vainement de faire. Il en était à un point encore pire que celui qu'il s'était imaginé. Il pensait à elle sans pouvoir s'en défaire et il repassait sans arrêt son affront dans son esprit. Il la voulait. Sans savoir pourquoi, sans comprendre comment cela était possible, mais le fait est qu'il se demandait si une balle dans la tête le délivrerait de cette obsession naissante pourtant difficile à endiguer. Il n'était pas un homme pour elle. Il était beaucoup trop déséquilibré, cassé, malade et un tueur qui plus est. En le regardant comme elle le faisait, en le désirant comme durant leur baiser, elle ne savait pas à quoi elle se livrait. Il était mieux pour lui de rester loin d'elle mais il commençait à perdre patience et ses limites allaient bientôt céder sous son poids. Il ne résisterait pas longtemps à l'envie fulgurante et égoïste d'aller à sa rencontre, d'entrer dans sa vie peu importe la manière. Au risque de se rendre compte qu'il n'aurait sûrement pas dû. Mais il y avait peut-être une chance qu'il se trompe n'est-ce pas ? Peut-être que ça ne finirait pas forcément mal. Comment le savoir ? Assis seul dans sa chambre, son esprit étouffait sous les réflexions.
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Les seigneurs de Malte Tome 1
RomanceLes seigneurs de Malte Tome 1 : Ricardo Maltese. Katriella Wilsen vivait une petite vie tranquille avec sa meilleure amie avant de faire la rencontre d'un des patrons de la mafia italienne. Entre surprises, peurs et rebondissements, Ricardo et Katri...