Les seigneurs de Malte Tome 1

Chapitre 24.

Comme traversé par un séisme des plus violents, Ricardo sentait ses émotions s'entrechoquer en lui et produire des étincelles meurtrières. Dans quelques minutes, ses hommes et lui iraient délivrer Katriella des mains des frères Mamani. C'était bien ces salopards qui avaient osé toucher à l'intouchable. Alessandro, Helia, Taddei et Tommy étaient à leurs postes. Tous à la tête d'une équipe différente chargée de s'assurer du bon déroulement de chacune des étapes du plan. Les Mamani sous-estimaient les seigneurs de Malte. En réalité, plusieurs ignoraient jusqu'où pouvait s'étendre leur influence. Merci Sylvano, le carnet d'adresse était blindé et impénétrable. Ces imbéciles pensaient qu'il suffisait d'un coup foireux pour reprendre l'organisation. Ils ignoraient que l'organisation, c'était ses frères et lui. C'était ça le secret.

Il vérifia toutes ses armes sur son corps, le cœur lourd. Il repensa aux papiers de la clinique trouvés chez Katriella. Elle était enceinte. Elle attendait son enfant, leur enfant. Il allait devenir père. Il maudit la mafia du plus profond de lui. A cause de la mafia il avait dû retourner à Malte, à cause de la mafia la femme de sa vie était en danger, enceinte, probablement morte de peur. Si seulement il parvenait à la ramener saine et sauve, elle ne voudrait certainement plus le revoir.

Il esquissa un sourire difficile en repensant à son insolence, ses longs cheveux, son sourire. Tout ceci pourrait disparaître à jamais.

Tout se passa très vite et le feu n'avait jamais été aussi brûlant. Les coups fusaient dans tous les sens. Il se sentait comme dans une boucle temporelle où tout était au ralenti mais que les choses filaient à la vitesse de la lumière. Un genre d'adrénaline peu connu. Il ne pouvait pas compter le nombre de corps qui était tombés après qu'il ait dégainé son arme. Tout n'était que sang et violence. Mais il n'allait épargner personne jusqu'à trouver son trésor, sa future femme, la mère de son enfant. La colère était si intense dans son être qu'il avait l'impression qu'il pouvait penser que cela le dotait d'une forme de fluorescence. Il n'était plus qu'un grand ensemble de sentiments mêlés...

—Alessandro : Tu as toujours été un personnage plein de surprises mais je ne t'ai jamais vu afficher une telle mosaïque avant que tu ne la rencontre.

Son frère venait de le sortir de ses songes.

—Ricardo : De quoi tu parles ?

—Alessandro : Tu as vu ta tronche ?

—Ricardo : Tu veux mon poing dans la tienne ? Demanda-t-il avec un regard noir.

—Alessandro : Tu vois c'est exactement de ça que je te parle ! Dit-il venant s'asseoir près de son frère.

—Helia :  Hey! Dit-il alors qu'il venait d'arriver dans la pièce.

—Alessandro : Ciao Helia, le salua-t-il.

—Ricardo : Hum.

—Helia : Okay quoi encore?

—Alessandro : Bah il est ronchon de nouveau. On ne croirait pas qu'il aurait pu être en train de bouffer les pissenlits par la racine en ce moment, dit-il avant de sortir son portable de sa poche.

—Ricardo : Tu voulais que je meure ?

—Alessandro : Tu aurais peut-être été de meilleure humeur, répondit-il à son frère sans lever les yeux de l'écran de son portable.

Helia étouffa un rire. Il n'y avait qu'Alessandro pour faire des plaisanteries sur ce genre de sujet.

—Ricardo : Je n'ai pas la tête à ça Alessandro.

—Alessandro : Pas la tête à quoi mon vieux ? À mourir ou à expliquer ce qu'il y a ?

Ricardo était sur le point de répondre lorsqu'Helia intervint.