Chapitre 27.

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De retour au penthouse, il régnait dans l'atmosphère un silence gênant. Kate ruminait encore un peu les propos de Tara. Elle avait du mal à avaler de telles énormités et cela la dépassait complètement. Elle n'avait jamais vraiment compris le système de la cruauté. Où exactement cette propension à faire souffrir trouvait-elle son origine ? Comment Tara avait-elle contracté ce genre de virus ? Étrangement, les gens pouvaient en blesser d'autres mais c'était aux victimes de faire le grand travail : pardonner et oublier. Quelle planète étrange!

Ricardo quant à lui, n'avait pas prononcé un seul mot depuis que Kate l'avait rejointe en sortant du parloir. Il s'était contenté de lui prendre la main et de la ramener à la voiture. Arrivé au parking, il lui avait ouvert la porte et lui avait tenu la main jusqu'à l'entrée de l'appartement et de là, il s'était dirigé vers le dressing où il s'était changé pour ensuite aller directement vers la salle de sport. Kate fut intriguée de sa soudaine indifférence. Elle se demandait ce qui se passait dans la tête de son mari.

Elle alla prendre une longue douche et se laver les cheveux. Elle en profita pour se détendre un peu et remettre ses idées en place. Elle attacha ensuite ses cheveux dans une serviette et porta un peignoir. Elle consulta ses messages sur son téléphone et fit un tour sur différents réseaux sociaux pour se distraire mais Ricardo ne revenait toujours pas. Elle se leva donc, passa un ensemble en jogging de tissu veloutée léger sur elle, mis des claquettes et se décida à aller le voir après avoir brossé ses cheveux. Elle le trouva en train de frapper dans le sac de boxe comme si sa vie en dépendait. Elle l'observa un moment avant de lui parler.

—Ricardo ?

Il s'arrêta net et se tourna pour la regarder. Elle ne put rien lire dans son regard.

—Qu'est-ce qui se passe ? Poursuivit Kate doucement, sans bouger.

—De quoi tu parles ? Demanda l'homme.

—Tu frappes dans ce sac de boxe comme si tu voulais tuer quelqu'un.

Il retira ses gants puis s'essuya le visage avant de prendre une gorgée d'une bouteille d'eau.

—Je me défoules, c'est tout, finit-il par dire sans vraiment la regarder.

C'est clair maintenant : il y a un problème.

—Je peux m'approcher ? Demanda Kate doucement.

—Viens, lui dit-il d'une voix calme.

Arrivée à son niveau, elle s'assît sur une des machines de sport tandis que l'homme commença à ranger ses altères.

Il avait sur lui un débardeur qui laissait à Kate la libre vision de ses bras musclés. Elle observa ses mâchoires serrées et sa like contrite. Était-ce l'entrevue avec Tara qui le mettait dans cet état ?

—Dis moi...

—Te dire quoi ? Demanda Ricardo.

—Ce que tu as, répondit Kate d'une voix basse.

—Il n'y a rien, trancha l'homme.

Ceci devait sans doute être la conversation la plus monosyllabique qu'ils aient jamais eu.

—Tu es en colère contre moi ?

—Non

—Ricardo... Mon chéri qu'est-ce qu'il y a ? Parle-moi...

Il resta silencieux.

—C'est Tara n'est-ce pas ? Demanda Kate en se jetant à l'eau.

—J'ai besoin d'aller me doucher, prononça Ricardo pour seule réponse.

—Nous sommes en train de parler, lui rétorqua Kate.

—Non. Nous ne parlons pas. Tu me poses des questions.

Les seigneurs de Malte Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant