Chapitre 11.

1.1K 47 1
                                    

A l'heure du dîner, Ricardo s'affairait aux fourneaux. Elle découvrit là un autre aspect de sa personne qu'elle n'avait pas soupçonné. Elle le trouva séduisant ainsi concentré à découper des légumes, les manches de sa chemise en lin retroussées. Elle darda sur lui un regard séduit, s'assurant qu'il ne le remarque pas. Il semblait parfait et était délicieux à voir. Ses cheveux rebels, tout noirs et lisses sur sa tête, ses yeux baissés, ses sourcils un peu broussailleux, son nez galant, sa barbe, ses lèvres. Son torse taillé en V enfermé dans cette chemise qui grimaçait à ses mouvements à cause de sa musculature saillante et son pantalon qui tombait parfaitement sur ses reins. Une chaleur la saisit mais elle se mentit que c'était à cause de l'alcool.

Il lui avait intimé l'ordre de ne toucher à rien. Le plan de travail de la cuisine faisant aussi office de bar, elle s'était assise sur une chaise haute et le regardait faire en buvant un verre de vin. Il déposa un plat avec des raisins devant elle. Il était plein de grâce et imposant. Son sex-appeal était quasi inondant.

-Une chose m'échappe dit Kate en osant enfin ouvrir la bouche pour faire la conversation; comment as-tu fait pour convaincre mon patron de me donner des jours de congé payés ?

-Je lui ai tout simplement fait comprendre que cela venait du propriétaire dit-il sans lever les yeux de sa besogne.

-Mais mon patron est le propriétaire du bar dit elle avec une gestuelle. Elle fronça les sourcils, attendant la suite.

-Plus maintenant dit-il en versant les légumes découpés dans un grand saladier.

-Je ne comprends pas...

-J'ai acheté ce bar donc techniquement je suis ton patron dit il avec toute la nonchalance du monde.

Quoi ?

-Tu as fait quoi ? Demanda Kate les yeux écarquillés, avalant presque de travers sa gorgée de vin.

-Je n'ai pas pour habitude de me répéter dolce.

L'étonnement de Kate se mua subitement en une forme étrange de colère. Mais enfin pour qui il se prenait ? Elle n'était pas sa propriété. En voilà des manières de riches égocentriques, l'argent pouvait tout acheter selon eux et régler tout les problèmes. Mais enfin quel genre d'individu fait ce genre de choses ? Elle peinait à y croire.

-Et puis quoi encore ? Tu vas acheter l'université de New York ?

-Si cela s'impose. C'est ce que tu désires ? Dit-il avec un air amusé sans ciller devant sa réaction alors qu'il voyait bien qu'elle commençait à bouillir.

-Ne te moque pas de moi Ricardo dit-elle en serrant la mine un peu plus.

-Ce n'est pas ce que je fais. Je voulais passer du temps avec toi alors j'ai trouvé une solution c'est tout.

-Acheter un bar ce n'est pas trouver une solution c'est... C'est un abus de folie des grandeurs!!

-Ce n'est pas exactement une folie puisque je peux me l'offrir. Si tu t'attends à ce que j'éprouve des remord ça n'arrivera pas.

-Ramène moi chez moi. Au moins j'ai encore mon appart... Et garde tes cadeaux je n'en veux pas. D'ailleurs en parlant de mon appartement, tu as acheté l'immeuble aussi ? Parce que je ne sais pas comment tu fais pour y entrer comme tu veux.

"Disons que le concierge était ouvert aux négociations mais inutile de mettre de l'huile sur le feu" pensa l'homme en faisant fi de ne pas avoir entendu sa dernière question. Il avait pensé à acheter l'immeuble mais disons qu'il était judicieux de garder ça pour plus tard.

-Tu es vraiment agaçante par moment dit il calmement alors qu'il avait interrompu ce qu'il faisait pour se rapprocher d'elle.

-Dieu merci. Comme ça tu ne pourras pas m'acheter moi aussi dit elle en criant, se levant de sa chaise pour mettre de la distance entre eux.

Les seigneurs de Malte Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant