Chapitre 20.

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-Pourquoi je ne peux pas toucher ton dos ?

Elle posa sa question comme une pile d'explosifs, de but en blanc, tandis que l'homme boutonnait sa chemise bleue claire qui contrastait magnifiquement avec ses yeux. Allongée sur le dos, s'aidant de ses coudes, une nuisette en soie se déversait gracieusement sur son corps. Elle l'observait de ses yeux marron, les pupilles en évidence devant la masse de muscles et de beauté qui se tenaient en face d'elle.

-Est-ce si important ? Tu touches déjà tout le reste répondit-il avec un regard espiègle et un sourire au coin de sa bouche.

Elle rougit un petit peu et elle se leva, s'approchant pour embrasser cet homme qui semblait devenir plus séduisant de jour en jour. Son homme à elle. Elle pressa son corps contre le sien comme pour le désarmer et il retint un son. Il prolongea le baiser, fiévreux à son contact comme d'habitude. Il fut ravi de constater que de jour en jour elle prenait des rondeurs. Elle était de plus en plus belle. Elle se détacha de sa bouche et planta un regard déterminé dans le sien.

-Je suis sérieuse. Je veux savoir.

Elle mit ses bras autour de son cou et lui caressa la nuque. S'il s'agissait d'une stratégie, elle fonctionnait à merveille.

Il poussa un soupir lourd.

Bon sang!

-C'est une longue histoire.

-Comme les autres. Je veux entendre celle-là aussi, s'il te plaît.

-Tu es très curieuse Katriella dit l'homme en regardant ses lèvres avant de les embrasser à nouveau.

-Je sais.

Il décida de gagner du temps en passant directement au moment où il cesserait de résister pour lui donner ce qu'elle veut. Elle le regardait d'une façon déconcertante, comme si elle cherchait à pénétrer son âme et voir tout de lui. Son regard marron l'étourdissait et sa tendresse, il ne s'y habituerait donc jamais.

-Sylvano a fait des marques sur mon dos avec un canif. J'avais beaucoup de mal à maîtriser la gestion entière de l'organisation et chaque fois que je ne répondais pas correctement à une question de ses examens sinistres, il introduisait la lame dans mon dos et traçait un croissant de lune. Il a commencé depuis mes omoplates jusqu'au bas de mon dos de façon aléatoire.

-Pourquoi un croissant de lune ?

-Il disait que sur la peau cela ressemblait à des écailles. Digne d'un vrai dinosaure. Ce qui est d'ailleurs complètement faux.

"Cruel et inculte" pensa Ricardo avec un brin d'humour pour se consoler.

Kate écarquilla les yeux avant de se reprendre pour ne pas affecter l'homme avec une réaction trop violente. Ses bras se crispèrent avant qu'elle ne relâche une bouffée d'air afin de s'aider à détendre ses muscles. Elle sentit de la colère monter en elle. Que fallait-il ne pas entendre à propos de cet homme !

-Mais enfin il était complètement malade!

Kate sentit de la colère pulser en elle. Mais que consommait-il pour agir ainsi ? C'était tellement glauque.

-C'est le cas de le dire ma douce.

Il inclina sa tête pour déposer un baiser chaud sur un de ses bras.

-Tu n'as jamais laissé personne te toucher ?

-Non. Seulement les médecins et les chirurgiens qui ont tenté de restaurer ma peau. Le résultat n'est pas mal mais elles sont toujours là, ces écailles.

-Est-ce que je peux les voir ?

Non!

-Non chérie.

Les seigneurs de Malte Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant