Les seigneurs de Malte Tome 1

Chapitre 18.

-Comment ça ils ont coupé le produit ? Demanda Ricardo en détachant ses boutons de manchette couleur or gravés RSM pour pouvoir retrousser les manches de sa chemise bleu marine.

Installé vaillamment dans son siège en cuir, il parlait affaires avec son jeune frère qui était de l'autre côté du bureau. La paperasse remplissait la surface du meuble qui les séparait tandis que dehors, les baies vitrées laissaient voir les tentatives du soleil pour percer les épais nuages dans le ciel.

-Ils l'ont coupé je te le dis répondit Alessandro avec nonchalance.

Gérer des entreprises et des organisations criminelles était une tâche ardue. La confiance se faisait rare dans un monde où les gens ont la gâchette facile. Et en parlant de gâchette facile, les Maltese ont la gâchette automatique, méthodique, experte et grisante à la fois.

-Voilà ce que je gagnes à faire bosser des gens par compassion alors que je sais bien que ce sont des enfoirés.

"Puis-je passer un mois entier sans envoyer des abrutis rencontrer le diable ?" Pensa Ricardo exaspéré.

-Je me ferais bien un plaisir d'égorger l'un d'eux au hasard devant les autres pour leur servir de leçon dit le plus jeune l'air pensif, imaginant déjà les futurs dégâts.

Alessandro sorti de la poche de sa veste une boîte d'où il sorti un cigare colombien qu'il alluma avec un briquet doré. Son fameux briquet doré.

Son frère l'aurait en temps normal sermonné sur la consommation de tabac mais à l'instant ça lui importait peu. Le business donnait du fil à retordre. Il fit signe à son jeune frère de lui en donner une. Il l'alluma, inhala la fumée avant de la recracher. Bordel ce que ça pouvait détendre! Autant se shooter avant de décider d'éliminer une centaine de collaborateurs.

-Bonne idée! Avec la menace de ce détournement que l'on ne sait pas encore appréhender il vaut mieux pas qu'un autre couillon tente de m'énerver dit Ricardo en recrachant de la fumée.

Pourquoi font-ils ça d'après toi ? Demanda-t-il à son petit frère, les sourcils froncés.

-Clairement pour revendre l'autre moitié vu que c'est de la pure. Il y a de quoi se faire de l'argent et peut-être même petit à petit monter une autre organisation.

-Dégomme moi ces idiots répondit Ricardo lentement. Sans état d'âme.

-C'est comme si c'était fait.

-Bien. Il faudra remercier celui qui nous a filé le tuyau et se renseigner pour savoir à qui ils vendent l'autre quantité. Elle avait déjà été livrée ?

-Oui.

-Bordel de merde! Fulmina-t-il avec énervement.

-Bonjour les grosses négociations.

-Bref, on va gérer ça. Je vais envoyer un message à Grégory et après je m'occuperai des coups de fil.

-Tu rentres quand à Malte ? Tu comptes rentrer un jour ?

Cette question était sortie de nulle part et Ricardo l'accueilli comme une météorite qui venait de s'écraser sur son crâne.

-Pourquoi me poses-tu une question aussi stupide ? Il demanda l'air de rien.

Comme si ça ne lui avait fait aucun autre effet que celui de l'absurdité.

-Tu commences à pousser des racines à New-York mon frère.

Tout le monde avait donc un point négatif dont lui faire part à propos du temps qu'il passait à New-York ? Avec Katriella... Cela commençait à fortement lui battre les nerfs en neige.