Dr J. Stevens FACE au NEANT [WATTYS21, 2 Watt'Cheers... -Edité-] (Partie 1)

Chapitre 21 : Jour de la médiation (époque : 2021)

Imposant, comme toujours. Au milieu de la foule de journalistes, A. Al. Buore est comme chez lui. Même sous la pluie d'une journée grisaille, il resplendit. Il accepte de répondre à quelques journalistes, du pays ou non. Les langues étrangères ne le dérangent pas plus que la pluie. Un certain grand homme noir s'infiltre entre les gardes du corps pour prévenir le Vice-Président qu'il est temps d'y aller.

D'un geste de la main, il salue élégamment ses compatriotes et se retire. Il semble connaitre tout le monde, sans jamais s'intéresser à personne. Aucun pas n'est produit sans être interrompu. On le dirige vers un bureau qu'il juge bien petit pour être un lieu de travail convenable. L'absence de fenêtre lui rend la pièce particulièrement désagréable.

Après s'être brièvement entretenu avec l'autre partie de la médiation, il prend place sur un large siège et vérifie son agenda. L'autre partie est représentée par Matthew E. De Greff, son fidèle conseiller Stanley Hall et son avocat Allan E. Poe. A côté de ses collaborateurs, Stanley Hall est un O.V.N.I. La veste de costume trop longue, le jean déchiré et les cheveux mal coiffés, comme toujours. L'apparence négligée de l'anglais est d'autant plus flagrante aux côtés de l'élégant Matthew E. De Greff sur sa gauche et l'expérimenté, donc présentable, Allan E. Poe sur sa droite.

Une attente de vingt minutes plus tard, les membres des deux parties voient arriver le médiateur. A la surprise de tous, il ne s'agit pas de Maître Ronald Ryer... Le vieil homme qui le remplace porte sur lui la réussite d'une époque dépassée. Le costume froissé, les cheveux blancs, les yeux cernés et les rides marquées. L'homme paraît harassé tandis que la journée ne fait que commencer.

- Maitre Ryer n'est pas présent ? interroge Stanley Hall.

- Visiblement non... répond le médiateur, en regardant autour de lui.

- Qui êtes-vous cher monsieur ? ajoute élégamment Allan E. Poe.

- Maître Slater, je remplace aujourd'hui mon collègue Maître Ryer qui n'a pu se libérer et laisse l'affaire vacante.

- C'est bien ce que je pensais. Monsieur, ce n'est certainement pas le moment, mais je tiens à vous présenter toutes mes condoléances pour votre fils, ajoute A. Poe, avec son habituelle prévenance.

- Merci beaucoup monsieur, j'apprécie. C'est toujours le moment pour de tels propos.

- Connaissez-vous la raison de l'absence de Maitre Ryer ? questionne Matthew E. De Greff.

- A chacun ses motivations propres monsieur De Greff. Puisque je suis en retard, et que je suppose que vous êtes tous très occupés, je vous invite à débuter ensemble la médiation sans plus attendre.

Maitre Slater pose ses lunettes rondes sur ses yeux fatigués et sort un dossier mal classé. Il demande aux divers participants de s'asseoir devant son bureau. Ils s'entassent devant le lieu de travail du médiateur. Il dépose divers papiers ici et là sur le bureau, bloquant de ce fait le peu d'espace réservé aux parties.

- Permettez-moi de resituer le contexte de notre rencontre. La filiale américaine de la Société francophone de l'énergie nucléaire, dite S.F.E.N, représentée par monsieur Matthew Ed. De Greff, s'oppose aujourd'hui à la Société Apple Newton, représentée par Arnold Al. Buore. Monsieur De Greff, vous êtes venu avec monsieur Stanley Hall, comme indiqué sur mes registres, ainsi que monsieur Allan E. Poe, ce qui en revanche n'était pas prévu.

- Oui, répond Matthew De Greff. J'ai préféré m'entourer d'une main de fer, n'étant qu'un gant de velours, en cas d'imprévus aujourd'hui. Je pense avoir bien agi.

- Comme il vous plaira monsieur De Greff, répond Me Slater sans chercher à relever les sous-entendus de M. De Greff.

Il rassemble les documents en jetant un œil par la fenêtre.