POINT DE VUE DE RAVEN
Je l'ai tout de suite reconnu. Ce n'est pas un visage qu'on oublie. Cependant, alors qu'il me semblait bienveillant la dernière fois, je me sentais comme oppressée par sa présence. Il faisait sombre et je ne voyais que ses yeux verts briller dans le noir absolu de la nuit. Il sourit en me voyant et se leva de mon lit.
- Je t'attendais, Raven.
- Qui êtes-vous ? Qu'est-ce que vous me voulez ?
- Pardon, j'aurai dû me présenter. Je m'appelle Dasiatys, je suis le Prince de l'Ombre. N'aies pas peur, je ne te veux pas de mal. Je voulais juste savoir comment tu te portais.
- Je vais bien, merci.
- Tu te méfie de moi. Je comprend tout à fait. Je t'ai emmenée ici pour te sauver la vie, mais sache que si un jour, tu ne désire plus rester, tu pourras venir dans mon royaume. Je ne voudrais pas qu'il t'arrive quelque chose.
Il paraissait sincère dans ses paroles.
- C'est très gentil, répondis-je un peu sonnée. J'y penserai. Mais... Comment est-ce que vous connaissez mon nom ?
- Pour tout t'avouer, j'ai un peu espionné les alentours du QG pour vérifier que tout allait bien. On entend ton nom partout.
- Oui, c'est pas commun de croiser une humaine dans ce monde.
- En effet. Bien, maintenant que je suis sûr que tu vas bien, je vais te laisser te reposer, me sourit-il. Et n'oublie pas, ma porte te sera toujours ouverte.
Après ces paroles, l'homme disparu d'un coup. Qu'est-ce qu'il voulait dire par « si je ne désire plus rester » ? Je préfère me méfier, il m'a peut-être sauvé la vie, sa présence me serrait le cœur, c'était étrange.
Les jours passaient et se ressemblaient. Je me levais, je mangeais, me rendais à mon entraînement, faisait une petite mission, mangeais et dormais. Les cauchemars demeuraient et ne semblaient pas vouloir me quitter. Je n'avais pas parlé à Nevra depuis plusieurs jours et il m'avait fait la remarque que je semblait de plus en plus fatiguée. Je ne lui ai pas répondu. Eléa, sa copine lui sautait dessus à chaque fois qu'elle le jugeait trop près de moi. Je m'en fichais complètement. J'avais appris à vivre en l'ignorant elle et son vampire. Je dois tout de même avouer que mes journées étaient ennuyeuses sans nos petites querelles incessantes. Celles d'Ezarel et Valkyon aussi. On avait eu l'habitude d'animer le QG avec notre petite guerre. Moins je le voyais, mieux je me portais. Enfin... c'est ce que je pensais.
POINT DE VUE DE NEVRA
C'était une torture pour moi. Ses cris, ses pleurs... Savoir qu'elle souffrait me détruisait. J'en ignorais la raison mais je ressentais le besoin d'être près d'elle. Elle avait besoin de moi. J'étais le seul à l'entendre et je ne pouvais pas en parler aux autres. Je suis le seul à pouvoir l'aider.
- Nevra, susurra ma blonde à mon oreille. Ça va ?
- Oui. Eléa, tu devrais retourner dans ta chambre, je ne suis pas d'humeur ce soir.
Qui aurait cru que je prononcerais cette phrase un jour ? D'ailleurs, je ne l'appelai que par son prénom lorsque j'étais agacé.
- Quoi ? Mais qu'est-ce qui se passe ? Tu n'as jamais refusé un câlin..
- J'ai besoin de prendre l'air, dis-je en me levant.
Elle n'avait pas l'intention de partir. C'est donc moi qui m'en allait... dans la chambre d'à côté. Je frappai trois fois avant d'entrer, pour la prévenir que j'étais là.