POINT DE VUE DE RAVEN
Ce matin, Ezarel et moi avions convenu de se retrouver à la cantine pour déjeuner ensemble. Il avait pris soin de me rappeler une dizaine de fois qu'il avait une « surprise » pour moi. Je revêtis mes vêtements de garde avant de le rejoindre. Lorsque j'arrivai, mon cœur s'arrêta de battre en voyant qui était installé avec lui. Je me dirigeai vers eux en affichant un sourire forcé que j'espérais convaincant.
- Valkyon ! M'exclamai-je la voix tremblante. Tu es revenu !
- Eh oui ! Il était temps. D'ailleurs, je crois que tu me dois des explications.
Nouvel arrêt cardiaque. Cette phrase, tout le monde sait ce qu'elle signifie et tout le monde sait qu'elle n'apporte que des problèmes.
Je pris place sur une des chaises autour de la table, pas sereine du tout.
- Heu... j-je...
- Pourquoi te laisses-tu influencer par Ezarel ?
Alors là, je suis larguée.
- Q-quoi ?
- Tu as concocté la potion en sa compagnie.
- Oh ! Pour ma défense, il m'avait dit que c'était un sérum de vérité. Je ne l'ai su que quand tu es parti. Tu ne peux pas me blâmer.
- Vraiment ? S'amusa l'elfe.
Le ton qu'il avait pris me mit un doute quant à ce quoi il pensait. En tout cas, ce n'était pas à la potion. Il fallait que je change de sujet.
- A-lors ? Comment s'est passé ta mission ?
- Très bien, merci. Nous avons réussi à nous débarrasser de plusieurs camps ennemis. On ne devrait pas avoir de problèmes avant quelques semaines. Et toi, qu'a tu fais pendant mon absence ?
Ezarel ne pu se retenir de rire. Je lui donnai un coup de pied sous la table.
- Rien de spécial ! Toutes les journées se ressemblent et se suivent ici. Tu connais la routine, réveil entraînement mission...
- Tu n'as pas l'air à ton aise, se moqua Ezarel.
- C'est vrai, approuva Valkyon. Tu es toute pâle, tu es sûre que ça va ?
- Oui oui, je vais bien !
- Salut beauté, susurra une voix à mon oreille.
Adam m'embrassa furtivement la joue avant de continuer son chemin. Je dus me forcer pour relever les yeux vers mon voisin de droite qui affichait une mine impassible.
- Je vois que tu t'es fait un nouvel ami.
- Valkyon je-
- Non. On en parlera plus tard. Que fais Nevra ?
- En fait, répondit Ezarel, je l'ai vu venir, nous regarder et repartir.
- Comment ça ? Ne comprit pas le guerrier.
- Bah il est venu, il a vu, il a fuit ! s'amusa l'elfe.
Je soupirai et appuya ma tête contre mes mains.
- C'est ma faute, c'est parce que je suis avec vous.
- Qu'est-ce que vous avez fait encore ?
- C'est moi... Je l'ai envoyé balader la dernière fois qu'il est venu me parler.
- Pourquoi est-ce qu'il faut toujours que ça se termine mal entre vous deux. Pourtant, j'ai failli croire que vous pourriez éventuellement devenir amis.
