POINT DE VUE DE NEVRA
- Faites gaffe. Ils peuvent s'énerver à tout instant.
Les Gardiens qui m'accompagnaient hochèrent la tête en signe de compréhension. Nous avancions prudemment, armés jusqu'aux dents. Malgré la présence de ma cousine et mon statut de simple gardien, je m'étais auto-proclamé chef de la bande. C'est moi qui donnait les ordres. J'indiquai à tout le monde de prendre place en face du mur de façon défensive avant de m'avancer vers le levier et de l'activer. Comme la dernière fois, les murs coulissèrent pour faire apparaître... un cage sombre et complètement vide.
- Mais c'est quoi ce délire ? Où sont passés les BlackDogs ? demanda Miiko.
- J'en sais rien mais ça sent pas bon. Pas bon du tout même.
Je fis quelques pas pour pénétrer dans la cage qui me semblait être vide. Je découvris qu'elle était bien plus grande que ce que je pensais. J'avais avancé d'environ d'une dizaine de mètres et je ne voyais rien d'anormal pour l'instant. C'est alors que je vis deux lueurs violettes. Elles disparurent et réapparurent comme un clignement.
- C'est la merde, lâchai-je.
- Nevra ? s'inquiéta Miiko quelques mètres plus loin en compagnie des Gardiens.
Elle semblait elle aussi avoir remarqué que nous n'étions pas seuls. Je n'eus malheureusement le temps de lui dire quoi que ce soit que le Faery sauvage se jeta sur moi. Pas la peine de préciser que face à une attaque surprise de la sorte, je n'étais pas de taille à riposter. La bête m'avait mis à terre et c'était impossible pour moi de me défendre correctement. Alors que j'entendis ma cousine crier mon nom en accourant vers moi accompagnée des Gardiens, je tentais tant bien que mal de rester en vie en usant de mes couteaux, la bête étant sur moi. Je devais avouer que mes coups étaient complètement hasardeux. Dans une telle situation, la seule chose à laquelle on pense c'est : je vais mourir. Au moment où je sentis des crocs se planter dans mon épaule déjà bien amochée, j'aperçus des flammes bleues attaquer de plein fouet l'animal. Je vis également des couteaux se planter dans sa fourrure. A dix contre un, les dés étaient déjà jetés. Les Gardiens n'eurent pas de mal à tuer le BlackDogs en alliant leurs forces.
Miiko m'aida à me relever. Je sentais du sang couler abondement de ma blessure. Comme si j'avais besoin de ça...
Pendant que certains Gardiens vérifiaient que la bête était hors d'état de nuire, d'autres, dont ma cousine rivaient leurs yeux inquiets et incompréhensifs sur moi et mon épaule.
- Ton bras... fit Méliandre qui avait le teint pâle comme si elle avait vu un mort.
Diego qui avait quelques compétences en médecine vint immédiatement m'ausculter. Dès qu'il posa un doigt sur ma morsure, j'émis un hurlement de douleur atroce qui apeura encore plus mes camarades. Je me m'écroulai au sol tant la douleur était intense et remarquai quelque chose qui eut le don de m'inquiéter à mon tour.
- J-je ne peux plus bouger mon bras, articulai-je la mâchoire serrée.
POINT DE VUE DE MIIKO
Mon cousin demeurait entre les mains d'Eweleïn. Il semblait dormir paisiblement.
- Comment il va ?
- Son état est critique. Je croyais que tu avais parlé à Raven ?! Ça devient plus qu'urgent, il risque de perdre la vie !
- Mais je lui ai expliqué ! C'est lui qui refuse !
Je ne savais plus quoi faire. C'est idiot est capable de mourir juste pour ne pas prendre un minuscule risque de rien du tout !
- Quel imbécile... Est-ce qu'au moins il pourra retrouver l'usage de son bras ?