Putain de Boss

Chapitre 32

Mais évidemment, il continue.

Le ding de l'ascenseur retentit, et il me repose sur ma chaise. J'ai les larmes aux yeux alors je baisse bien la tête sur mon bloc-note pour le cacher à mon patron. Il n'aurait jamais dû me demander de venir, ni me laisser seule avec lui, je lui avais dit que je ne voulais pas, que j'étais mal à l'aise. Je l'avais quasiment supplié. Comment peut-il être aussi mauvais.

La réunion se termine 20 minutes plus tard et par chance, je prétexte quelques notes à reprendre, c'est donc mon patron qui raccompagne monsieur Portier.

Puis il revient dans son bureau, un grand sourire est accroché à ses lèvres.

- Alors Noémie, les retrouvailles ont été plaisantes ? Vous avez profité de votre petit moment en tête à tête pour ressasser les bons souvenirs ?

C'en est trop. J'ai failli me faire violer dans son bureau, à cause de sa fierté et de son envie de faire de ma vie toujours plus un enfer.

- ESPECE DE PUTAIN DE CONNARD. Vous l'avez fait exprès !!! Vous avez planifié ça depuis le début ! Vous saviez que c'était mon ancien patron, je vous avais demandé de ne pas venir, d'utiliser plutôt un dictaphone. De toute façon c'est bien la première fois que vous me demandez d'assister à une réunion pour prendre des notes.

- Je ne vous permets pas de me parler sur ce ton et encore moins de m'insulter !

- Sinon quoi ? Vous me virez ? Allez-y ! J'aime autant ça que bosser avec un connard comme vous qui se soucie si peu du bien-être de son assistante. Peu importe notre passé, vous avez vu que je n'étais pas bien. Je ne comprends pas pourquoi vous me détestez à ce point.

- Vous n'avez qu'à démissionner, je ne vous virerai pas.

- Alors vous devrez accepter que votre assistante vous traite de connard.

- Et pourquoi ça vous gêne tant que ça d'être en sa présence ?

- Ça ne vous regarde pas.

- Et d'abord pourquoi avez-vous démissionné ?

- JE VOUS AI DIT QUE CA NE VOUS REGARDE PAS !

- Peut-être que je devrais appeler Portier pour obtenir ma réponse, découvrir le loup caché.

- Divergence d'opinion relative à ma position à court terme. Vous êtes content ? Dis-je en partant en courant.

Je m'enferme dans les toilettes et me mets à pleurer. Je n'arrive pas à arrêter mes larmes. Au bout de 20 minutes, je suis un peu calmée et j'envoie un sms « 911 » à Thomas puis je l'appelle. Il décroche tout de suite, il sait que dans ce cas, c'est urgent, j'ai utilisé le code et je déballe. Requinquée, je nettoie un peu mon visage et je retourne à mon poste. J'ai encore les yeux rouges, tant pis, je garderai la tête baissée.

Ben débarque 10 minutes plus tard, Thomas l'a appelé. Décidément, j'ai vraiment les meilleurs amis du monde.

- Je peux lui casser la gueule à ce connard de violeur d'ex-patron, dit-il en me prenant dans ses bras. Et je t'autorise à démissionner, je retire ma menace, pas de ménage ni cassage de coup si tu quittes cette boîte.

- Non, je ne ferai pas ce plaisir à Alex, dis-je. J'ai ma fierté et puis il y a toujours le deal avec Rémi.

- Je t'aime ma Nono.

Et le voilà déjà englouti par l'ascenseur.