Chapitre 30

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PDV Alex

Je n'arrive pas à me la sortir de la tête. J'ai passé mon week-end à faire du sport, à bosser, et j'ai vu Clémence à l'hôtel, mais mes pensées reviennent toujours à Noémie Dupin. Vendredi au travail elle m'a énervé avec ses pauses. Le pire c'est que je ne comprends pas comment elle fait pour prendre autant de pauses et faire un aussi bon travail, que ce soit en termes de quantité ou de qualité.

Je repense aussi au moment où elle a pris rendez-vous avec Portier pour moi. Rémi m'a dit qu'elle avait démissionné de Galan et Portier à cause d'un désaccord. Elle avait l'air mal à l'aise, et ça peut se comprendre. Mais je ne sais pas, j'ai l'impression qu'il y a autre chose. C'était étrange, je crois même avoir aperçu une larme couler sur sa joue à la fin de l'appel. Elle n'a pas dû les quitter en très bons termes. Parfait, je vais l'embêter un peu, je l'obligerai à assister à l'entrevue jeudi et à prendre des notes. Peut-être même que je pousserai le bouchon jusqu'à m'absenter 5 minutes pour la laisser seule avec son ancien patron. Moi aussi je peux la faire chier. Ma petite voix intérieure me dit que c'est une mauvaise idée, mais je la fais taire immédiatement.

Et cette bousculade au club ... Elle m'a quand-même appelé beau blond ... elle n'était pas mal non plus dans ses habits de soirée. Non je dois chasser ces pensées. On parle de Noémie Dupin, la fille qui m'a trompé, s'est débarrassée de sa virginité avec moi pour ensuite aller fricoter avec tout le lycée, me brisant le cœur par la même occasion. Tiens je crois que là encore je vais pouvoir l'emmerder.

Lundi, 7h45, j'arrive déjà au travail. De toute façon, je n'arrivais plus à dormir depuis 5h et demi du matin ... j'étais énervé à l'idée de revoir mon emmerdeuse d'assistante. Je remarque qu'elle a posé les dossiers que je lui avais confiés sur mon bureau. Je feuillette un peu leur contenu. C'est du travail de qualité. Quand je vois ce qu'elle arrive à abattre et la quantité de pause qu'elle fait, je me demande ce que faisaient les autres assistantes ou ce qu'elles avaient dans le crâne. Ça me fait mal de l'avouer mais Rémi a raison, j'ai besoin d'une assistante comme elle. Enfin je veux dire aussi efficace qu'elle, mais qui ne soit pas elle.

Je réfléchis donc à d'autres missions à lui faire faire.

Elle débarque à 8h39, encore en retard. Ça m'énerve. Elle frappe à ma porte alors que celle-ci est ouverte, qu'elle sait que je l'attends depuis 9 minutes et que je suis en train de la regarder, ce qu'elle voit. Je ne réponds pas, et elle attend. Je souffle pour me contenir. Elle n'entrera pas tant que je ne l'y inviterai pas. Je suis hors de moi. Je la regarde, elle me sourit. Elle me nargue. J'ai du travail et pas de temps pour jouer à ces enfantillages. Je cède.

- Entrez.

- Bonjour monsieur Miller.

- Bonjour, et merci pour le café.

- Avec plaisir, dit-elle alors que son sourire s'agrandit.

Elle sait qu'elle a gagné. Pour cette fois.

Les jours suivants sont du même acabit que les précédents. Elle fait du bon travail mais prend trop de pauses. Beaucoup de mes employés semblent l'apprécier, à commencer par Rémi. Ça m'agace au plus haut point.

- Alors vous faites toujours des étincelles avec Noémie ?

- Arrête Rémi, j'ai tout sauf envie de parler d'elle.

- Oh oh !

- Qu'est-ce que ça veut dire ça Rémi ?

- Ça me dire que quelqu'un ici aime bien son assistante !

- Tu dérailles mon vieux, elle est tellement ... énervante, chiante, frustrante. Tous les matins elle me reprend. Et il me reste encore 6 semaines à tenir et crois-moi je ne tiendrai pas un jour de plus. Tu crois qu'un bon coup de bite pourrait lui fermer sa bouche ? (merde qu'est ce que je raconte)

- C'est ce qu'on verra dit-il en se levant. Puis, dans l'encadrement de la porte il ajoute : entre l'amour et la haine, la frontière est mince, et pour le coup de bite, essaye ça te détendra. Et il part sans me laisser le temps de répondre.

Depuis qu'elle est arrivée dans cette entreprise, je perds le contrôle. Il est temps que ça change.

Nous sommes jeudi, j'ai 3 réunions aujourd'hui, donc c'est une journée très chargée. Evidemment elle est en retard. Je suis en train de chercher un dossier dans mon armoire lorsque j'entends frapper à ma porte.

- Entrez.

- Bonjour monsieur Miller.

Je ne me retourne pas, je suis sûre qu'elle a encore son putain de sourire qui me crispe. Que la joute commence, je vais la faire attendre un peu, ce qu'elle fait.

- Bonjour Noémie.

Je me retourne pour voir sa réaction et je vois ses yeux monter rapidement de l'endroit où se trouvaient mes fesses il y a à peine une seconde à mon visage. Elle a relâché son sourire et paraît un peu étonnée et surtout le rouge lui monte aux joues. Elle me matait le cul, j'ai trouvé son point faible.

- Je vous remercie pour le café, vous pouvez disposer.

Elle commence à partir, alors j'abats ma dernière carte maîtresse.

- J'avais cru comprendre vendredi que mon corps vous plaisait, je viens d'en avoir la confirmation. Bonne journée Noémie.

Elle se retourne, s'apprête à répondre et se ravise finalement.

Unpoint pour moi ! Et il me tarde cet après-midi !

Putain de BossOù les histoires vivent. Découvrez maintenant