- Allo ?
- Mademoiselle Dupin ?
- Oui ?
- Rémi Dallars, félicitations vous commencez dans 2 semaines, 8h30, le lundi.
Une bonne nuit de sommeil plus tard, je décide de ranger un peu ma chambre. Ben me regarde comme s'il avait vu un fantôme.
- Tu ne veux toujours pas me dire ?
- Hein ? Quoi ?
- Noémie, en 2 ans, tu n'as jamais rangé quoi que ce soit.
- C'est pas vrai. Tu ne te rappelles pas la fois ou j'avais enlevé tout ce qui traînait sur mon parquet ?
- Non, tu avais transféré ton bordel dans ma chambre parfaitement rangée. Et en plus cette fois-là, tu venais de vivre ta première dispute avec Thomas. Ce qui nous ramène à nos moutons, tu sais que je suis là. Ça a à voir avec ta démission ?
Je ne réponds pas, il n'insiste pas.
Lorsque j'ai annoncé ma démission à mes colocs, j'ai prétexté une embrouille avec mon patron au sujet de la couleur de la nouvelle machine à café. Ils savent que je suis têtue et que je monte vite dans les tours, alors cette excuse leur a suffi. Enfin an tout cas il n'ont pas creusé plus. Visiblement ils ont compris que je ne voulais pas en parler. J'ai eu droit à une leçon de moral sur l'insubordination et le pardon. Leur manque d'aplomb aurait dû me mettre la puce à l'oreille quant à leur scepticisme. Je ne devais vraiment pas être dans mon assiette pour avoir marché.
Le soir arrive et je file me changer. Nous sortons, d'abord dans un bar, puis en boîte. J'attire le regard d'un grand brun ténébreux. Vous connaissez mon principe absolu de ne pas ramener de mec à l'appart, alors nous nous éclipsons vers les toilettes. Mon cœur bat de plus en plus fort dans ma poitrine, arrivés aux toilettes, j'ai du mal à respirer. Qu'est-ce qui m'arrive ?
Je vous ai souvent dit que j'avais de la chance depuis le début de cette histoire. Une fois de plus, ma marraine la fée veille sur moi. Le mec comprend tout de suite que ça ne va pas.
- Hey, dit-il en m'attrapant le menton pour que je le regarde, je peux aller chercher quelqu'un ?
J'arrive à peine à faire rentrer de l'air dans mes poumons, alors évidemment, impossible de lui répondre. Le gars m'attrape et me porte jusqu'au bar attendant de trouver une personne qui me reconnaîtra. Je suis sûre qu'il est à deux doigts d'aller demander au DJ de passer une annonce : « la petite Noémie attend son papa à l'accueil ». Ben, qui m'a repérée arrive en courant, prêt à en découdre avec mon héros, qu'il pense être responsable de mon état. Après une petite explication, il se détend, remercie celui qui aurait dû être mon casse-croûte de la soirée, et me ramène chez nous. Puis il me couche dans mon lit et vient se caler à côté de moi pour finir par me prendre dans ses bras. Mes larmes recommencent à couler, et je comprends que j'ai besoin de parler. Alors enfin je me déleste de mon secret.
Au fur et à mesure que j'avance dans mon récit, je sens ses muscles se crisper. Il reste pourtant parfaitement doux avec moi et je finis par m'endormir, en lui arrachant la promesse qu'il ne fera rien de stupide, j'ai démissionné, c'est suffisant.
Les deux semaines suivantes, mes amis sont aux petits soins avec moi. Thomas et Ninon sont même venus nous voir. J'ai fini par en parler à tout le monde. Je ne suis pas le genre de fille qui aime favoriser certaines courtisanes face à d'autres dans le simple but de créer des jalousies et de les voir se détruire.
Je me remets plutôt bien. Je sens la perverse en moi, qui s'était tapie sous la sainte-nitouche, pointer à nouveau le bout de son nez. Chaque jour elle est un peu plus forte, j'ai de plus en plus de mal à lui résister, jusqu'à ce qu'elle finisse par me faire céder. Je vais donc discrètement chercher Rocco, mon vibro et me cacher sous la couette de Ben, dont je partage momentanément le lit, pour laisser l'intimité de ma chambre à Ninon et Thomas. Et malheureusement, une fois n'est pas coutume, Ben me gaule au moment du grand final. Je dois donc changer ses draps.
Dernier week-end avant que je ne démarre mon nouveau boulot. Tout est revenu à la normal. Nous sortons donc le vendredi et le samedi, je ne paye le petit déjeuner ni le samedi, ni le dimanche. La Durepine est toujours là, elle avait juste besoin d'un tout petit peu de temps.
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Putain de Boss
Chick-LitIl sait. Il sait que quelque chose ne va pas. Il ne sait pas quoi, mais il sait qu'il y a un grain de sable dans la machine, anguille sous roche, une couille dans le pâté, bref quelque part entre mardi matin et mardi soir quelque chose a merdé. Il s...