PDV Alex
8h37, elle frappe à ma porte et attend. La porte est ouverte, elle attend quoi ? Mais elle attend donc je suis obligé de l'inviter à entrer, car j'ai bien compris qu'elle est capable d'attendre jusqu'à la fin de la journée comme ça.
- Entrez
- Bien le bonjour monsieur Miller !
Encore son sourire qui me nargue.
- Vous êtes en retard.
Elle me regarde. Ses yeux ne reflètent pas son sourire. Et elle attend. Quoi encore ? Elle m'exaspère.
- Bonjour à vous également mademoiselle Dupin ! dit-elle
JE RÊVE !!!!
- Bonjour.
- Avec plaisir, dit-elle ensuite en posant mon café sur mon bureau et en insistant un peu trop sur la dernière syllabe.
Bon elle me gave, je veux qu'elle dégage vite, alors je vais lui donner ce qu'elle veut.
- Avec plaisir.
- Je sais que je vous l'ai déjà dit, mais comme vous venez de me remercier, je vous le redis : avec plaisir.
- Votre travail de la journée est sur votre bureau. Vous ne pourrez sûrement pas le terminer aujourd'hui, j'en ai mis beaucoup. Il vous fera aussi lundi matin.
- Bien monsieur Miller, un tour au pipi et je m'y mets.
Elle sort, direction l'ascenseur. Je n'en reviens pas, je bous. Elle arrive en retard, et part immédiatement en pause. Et pourquoi prendre l'ascenseur pour aller aux toilettes, il y en a à cet étage également. Et ses petites leçons de politesse à la mords-moi-le-nœud.
Hier en partant, j'ai été obligé de courir 15 bornes pour enfin être à peu près détendu. Rémi veut ma mort. Mais je dois reconnaître que comme au lycée, niveau travail, elle est vraiment douée, elle réussit parfaitement tout ce qu'elle fait, et ça me fait chier. D'ailleurs, pourquoi est-elle seulement assistante avec des compétences pareilles ? Non, je ne veux pas penser à elle. Je me replonge dans mon travail.
- Mademoiselle Dupin, dans mon bureau.
Elle ne vient pas.
- Mademoiselle Dupin, dans mon bureau !
Toujours rien. BORDEL c'est quoi encore son problème. Je lève les yeux et m'aperçois qu'elle n'est pas à son poste. PUTAIN DE BORDEL DE MERDE mais qui m'a collé ça dans les pattes ?
J'entend le ding de l'ascenseur et voit justement arriver le responsable de tout ce merdier, accompagné de l'objet de mon énervement.
- MADEMOISELLE DUPIN, OU ETIEZ-VOUS ???
- Je prenais ma pause monsieur.
- C'EST LA TROISIEME CE MATIN !!! (je n'arrive pas à me calmer, et le grand sourire qu'elle me fait me crispe encore plus)
- Probablement.
- Je vous autorise désormais 2 pauses maximum par demi-journée.
- Et si je sens ma cup déborder alors que j'ai déjà pris mes deux pauses, je dois vous demander l'autorisation ? dit-elle avec un ton faussement innocent.
Je n'arrive pas à croire qu'elle ait dit ça. Et l'autre abruti de Rémi qui pouffe de rire à côté.
- Alex, me dit-il une fois son sérieux repris.
- Pas maintenant Rémi, j'ai des choses à voir avec mademoiselle Dupin.
MADEMOISELLE DUPIN, DANS MON BUREAU !Evidemment elle ne bouge pas ... Elle me rend fou !
- Mademoiselle Dupin, dans mon bureau ! Dis-je un peu plus calmement.
- S'il vous plait, ajoute-t-elle.
- S'IL VOUS PLAIT.
Je ne cherche même pas à lutter, un jour à la côtoyer et je sais déjà que c'est peine perdue.
Je vois Rémi retourner vers l'ascenseur, un grand sourire sur son visage. QU'EST-CE QU'ILS ONT TOUS A SOURIRE. Je reprends ma place à mon fauteuil.
- Merci d'organiser un rendez-vous avec monsieur Portier de Galan et Portier pour jeudi prochain, vous pouvez disposer. Et quand je dis disposer, j'entends retourner travailler, pas prendre une nouvelle pause.
Je vois une ombre passer sur son regard, son sourire disparaît une demi-seconde puis elle reprend une contenance et sourit à nouveau, mais c'est encore plus crispé que d'habitude. Qu'est-ce qu'elle croit, je suis sûr qu'aucun autre patron non plus ne tolèrerait autant de pauses. Elle a probablement dû se faire virer de son précédent job pour ça, et pour sa langue trop pendue. Il faudra que j'aille voir Rémi pour connaître son passif niveau boulot. J'irai dans l'après-midi.
- Monsieur, sachez que j'ai déjà bien avancé sur mon travail. En fait, j'ai déjà réalisé la moitié de mon travail, malgré mes pauses. Et comme vous pouvez le constater, même en pause je garde l'oreillette pour rester joignable à tout moment, à bon entendeur.
- La moitié du travail ... J'aimerais bien voir ça.
- Toute de suite monsieur Miller, me répond-elle en appuyant un peu trop sur mon nom.
Je suis en train de vérifier ses dossiers quand Estelle entre dans mon bureau, sans frapper comme d'habitude. En général, quand je vois mes plans cul, je m'arrange pour avoir toujours fini de travailler quand elles arrivent. Mais c'était sans compter sur Noémie Dupin ...
- Une seconde Estelle, j'ai presque fini. Si tu veux tu peux t'asseoir sur le canapé en attendant, ce qu'elle fait après m'avoir embrassé dans le cou.
Vous avez effectivement bien avancé, dis-je au bout de 5 minutes en montrant la porte de la main à mon assistante, vous pouvez continuer.Elle sort et se dirige vers son bureau, je lui emboîte le pas, Estelle à mes côtés, mais nous, nous nous dirigeons vers l'ascenseur. J'ai bien besoin de cette pause « déjeuner ».
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Putain de Boss
Literatura FemininaIl sait. Il sait que quelque chose ne va pas. Il ne sait pas quoi, mais il sait qu'il y a un grain de sable dans la machine, anguille sous roche, une couille dans le pâté, bref quelque part entre mardi matin et mardi soir quelque chose a merdé. Il s...