PDV Noémie
J'ai eu du mal à me séparer de ses lèvres. Je suis tellement confuse. Pourquoi ? Pourquoi fait-il ça ? Finalement, peut-être que changer de continent ne serait pas si mal, me dis-je en pensant à la menace de Rémi. Tout se mélange dans mon esprit, et je n'arrive pas à être fixée. Est-ce qu'il veut encore me faire du mal ? Pourquoi ? Qu'est-ce que je lui ai fait pour qu'il me déteste tant ? Pourquoi je pense autant à lui ? Pourquoi je ne le repousse pas quand il m'embrasse ? Je finis par m'endormir sur mon oreiller tout mouillé de mes larmes qui ont encore trop coulées à cause de cet homme.
A mon réveil, j'ai une tête de zombie. Yeux rouges, cernes, moi qui déteste me maquiller, j'ai un sacré travail de ravalement à faire là. J'opte donc pour un tuto youtube, car évidemment comme je ne me maquille pour ainsi dire jamais, je ne sais pas faire ... Le résultat est satisfaisant mais il faudra que je retouche régulièrement donc je prends ce qu'il faut dans mon sac.
Je retrouve Alex dans le hall de l'immeuble.
- Bonjour monsieur Miller, dis-je en essayant de paraître la plus naturelle possible.
- Bonjour Noémie, dit-il en soufflant.
- Un problème monsieur ?
- Vous ne voulez toujours pas m'appeler par mon prénom ?
- Il me semble avoir déjà répondu à cette question monsieur.
Il soupire à nouveau et nous sortons de l'hôtel pour prendre un taxi et nous rendre à la nouvelle agence. Une fois arrivés, pas le temps de visiter, nous sommes directement conduits auprès de la responsable de la section londonienne de Miller and Co. Je suis agréablement surprise en découvrant que c'est une femme. La quarantaine, elle a une personnalité incroyable, je crois que je suis fan ! Alex et elle discutent à propos d'un de leur dossier, dont j'ai pris connaissance la semaine dernière. Ce n'est qu'en les entendant parler que je réalise enfin ce qui m'a chiffonnée dans ce dossier. Je leur expose donc le problème qu'ils ont raté ainsi que la solution. Madame Brink me remercie et me félicite, quant à Alex, il ne dit rien. Je n'en reviens pas, quel con. Je viens de lui éviter de perdre des dizaines de milliers d'euros et je ne reçois aucun merci ni aucun compliment.
Une fois leur réunion terminée, nous nous rendons au restaurant pour un repas d'affaire avec le directeur d'une entreprise, en vue d'une collaboration future. Alex tente de m'inclure à la conversation mais monsieur Marshall me coupe la parole systématiquement. Il ne s'intéresse pas le moins du monde à ce que je peux avoir à dire, mais pas contre pour ce qui est de mon décolleté, c'est une autre histoire. Ce mec me dérange. Son regard ne m'inspire rien de bon, il est trop insistant. Heureusement qu'Alex est ici sinon j'aurais même peur. D'ailleurs Alex continue malgré tout à me demander mon avis sur différents points. Ce repas est vraiment surréaliste, entre le macho pervers reluqueur et le patron qui ne m'a jamais rien demandé jusque-là et qui tout à coup veut mon avis sur tout ... Je ne sais plus trop où me mettre et je décide d'aller aux toilettes, et tant qu'à y être je ferai mes retouches maquillage.
- Veuillez m'excuser messieurs, dis-je
Je commence ensuite à me lever quand monsieur Marshall fait tomber sa serviette et se penche tout en me caressant la jambe pour la ramasser. Naïvement, je veux croire qu'il n'a pas fait exprès, mais je préfère quand-même m'écarter rapidement de lui et je pars aux toilettes. Lorsque je ressors de la cabine WC, je me dirige vers les lavabos et c'est à ce moment qu'il entre dans les toilettes. Il s'approche de moi, son regard est encore plus salace que lorsque nous étions à table, je me dépêche de laver mes mains pour rester le moins possible ici, seule avec lui. Mais même 5 secondes, c'est déjà 5 de trop. Il arrive à ma hauteur et me met une main aux fesses, sans aucune hésitation. Pourquoi tous les mecs qui ont un peu de pouvoir estiment qu'ils peuvent poser leurs mains où bon leur semble ? Je me décale légèrement pour faire partir sa main mais il revient à la charge.
- Monsieur Marshall, je vous demanderai d'arrêter immédiatement.
- Mademoiselle, quand on est une petite assistante bien sage, on se tait et on laisse faire les patrons. Vous ne voudriez pas que votre entreprise passe à côté d'un contrat ?
Tout en me disant cela, il se rapproche de moi, me fait reculer jusqu'au mur et il me touche à nouveau les fesses. Une voix s'élève alors de derrière lui.
- Vous savez tout comme moi, monsieur Marshall, que celui qui avait le plus à y gagner dans ce marché était vous. Mon assistante occupe une place primordiale pour moi, son travail est excellent et sans elle ma vie est un enfer. Alors j'ai deux informations à vous donner puis notre entretien sera clos. Premièrement, aucun contrat ne passera avant l'intégrité physique de mon assistante. Deuxièmement, vous pouvez oublier toute idée de collaboration avec l'entreprise Miller and Co. Je vous laisse partir désormais. Noémie, venez, nous allons prendre le dessert. Si je vous revois, nous irons faire un tour à la police.
Il m'attrape par le bras et me ramène à table. Monsieur Marshall ne tente pas de revenir, il a dû partir.
- Noémie, tu veux un dessert ou tu préfères rentrer à l'hôtel ?
- Vous voulez un dessert ?
- On s'en fiche de moi, je te demande ce que tu veux !
- Je n'ai plus très faim monsieur Miller. Je me sens un peu comme un robot.
- Viens, on part alors.
Alex paye et nous conduit à l'extérieur où il hèle un taxi. Le silence est pesant, je me sens honteuse et coupable et je suis gênée qu'il ait assisté à ça. Nous poursuivons notre journée marathon avec une autre réunion puis nous rentrons à l'hôtel. La nuit pointe déjà le bout de son nez.
- Noémie, tu veux aller manger au resto avec moi ?
- Non merci, je n'ai pas vraiment envie de sortir, je vais plutôt commander un repas dans ma chambre.
- Alors je commande un repas en chambre pour nous deux et tu viens manger avec moi.
- Alex, je ne sais pas.
- Ordre du patron. En plus on a 2-3 choses à voir pour demain.
- Si vous insistez. Je vais quand même aller me changer, mettre une tenue plus décontractée. Je vous rejoins ensuite.
Je me douche, et j'enfile une tenue plus décontractée (pantalon/T-Shirt) puis je frappe à la porte qui permet aux deux chambres de communiquer.
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Putain de Boss
ChickLitIl sait. Il sait que quelque chose ne va pas. Il ne sait pas quoi, mais il sait qu'il y a un grain de sable dans la machine, anguille sous roche, une couille dans le pâté, bref quelque part entre mardi matin et mardi soir quelque chose a merdé. Il s...