Chapitre 26

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Dès l'ouverture des portes, je saute de l'ascenseur et file à mon pupitre. Je plonge immédiatement ma tête dans un des dossiers. Je l'entends entrer dans son bureau. Parfait.

Il est 15h45, j'ai terminé. Je prends mon oreillette, il ne s'agirait pas qu'il me reproche de ne pas répondre au téléphone, et je fonce au bureau de Marie pour la traîner à la machine à café. Ma joie est de courte durée, elle est avec Rémi. Félonne !

- Noémie !!! Comment se passe la fin de la journée ?

- On ne peut mieux Rémi, je viens juste de terminer le travail que monsieur Miller m'a confié pour la journée, j'en profite donc pour prendre d'un coup toutes les pauses que j'ai manquées. T'es libre Marie ?

- Euhh oui, dit-elle en cherchant tout de même l'approbation dans le regard de Rémi.

- Alors allons-y, dit Rémi.

- Vous venez aussi ? je lui demande.

- Oui.

Vivement la fin de la journée.

Bon finalement ce n'est pas si terrible. Je ne suis pas rancunière, enfin sauf quand il s'agit d'Alex le connard, mais c'est particulier, il y est vraiment allé fort et j'en paye encore les pots cassés. Au bout de 10 minutes de pause, je suis même en train de rire avec Marie à une blague de Rémi. Sans Alex, cette boîte serait vraiment parfaite pour moi, je dois vraiment trouver un moyen pour m'en débarrasser.

Rémi et Marie repartent travailler 5 minutes plus tard, moi je vais de bureau en bureau pour papoter avec mes collègues. Voilà maintenant 45 minutes que j'erre dans les couloirs. Je pensais que le temps serait passé plus vite. Même mes deux arrêts aux toilettes n'ont pas aidé à faire passer le temps. Si seulement j'avais pensé à prendre mon portable en descendant, mais non, j'étaistrop pressée d'effectuer mon méfait.

Je dois me rendre à l'évidence, je vais remonter à mon pupitre. Mais avant je vais passer embêter Marie une dernière fois.

Déception, elle n'est pas à son poste.

- Noémie ? m'appelle Rémi dont la porte est ouverte.

- Oui ?

- Je voulais te dire que si tu as besoin je suis là.
Pardon, vous dire ...

- Non, ne vous inquiétez pas, ça ne me dérange pas. Je vous remercie Rémi.

- Alors tutoie-moi également.

- Ça marche. Bon il est temps pour moi de remonter. J'ai un rendu à faire à 17h.

- Bon courage, me lance-t-il tandis que je m'éloigne vers l'ascenseur.

J'arrive à mon étage, il est 16h55, je tape à la porte de mon patron.

- Entrez.

Je récupère ma pile de dossiers, entre et la pose sur le bureau d'Alex Miller.

- Vous avez besoin d'autre chose Monsieur ?

- On va regarder ensemble ce que vous avez fait.

- Mais avec plaisiiirrrrr.

Allez Nono, tu souris et tu te tais. Tu n'as jamais été aussi proche de finir ta journée.

2 heures. Ça fait 2 heures que je suis dans son bureau, à le regarder éplucher mon travail, à supporter ses hochements de tête et ses petits « Mmmh ». Je devrais déjà être partie depuis 1h30, il a intérêt à me payer mes heures sup. Et tout à coup, miracle, il lève enfin la tête.

- Bon travail mademoiselle Dupin.

- Je sais. Considérez-vous donc ma journée comme terminée ?

J'aurais pu le remercier de me féliciter pour la qualité de mon travail. Ça aurait été poli. Mais il ne l'a pas mérité.

- Oui, vous pouvez partir.

- Excellente soirée à vous monsieur Miller, dis-je en prenant à nouveau mon sourire colgate de façade.

Je me dirige vers la porte, et me retourne, attendant une réponse de sa part. J'ai envie de rentrer chez moi, il est 19h et je veux retrouver mes colocs, oublier cette journée et cette entreprise de merde, mais ma fierté me retient. Il me dira au revoir ou me souhaitera une bonne soirée, je dormirai ici s'il le faut.

La réponse n'arrive pas, il a de nouveau le nez plongé dans des dossiers. Il n'a pas trop changé en 10 ans, il est juste un peu plus homme. Je divague encore. Je me racle la gorge pour qu'il se rende compte que je suis toujours là.

- Un problème ? me demande-t-il (plus court c'est possible comme phrase ???).

- Excellente soirée à vous monsieur Miller, dis-je toujours avec mon grand sourire.

- Oui.

- Bonne soirée ! (Voix de petite peste insistante et toujours grand sourire)

- Bonne soirée.

C'était court, sec et sans appel, mais il l'a dit ! Nono 2 / grumpy bossy 0 !

Putain de BossOù les histoires vivent. Découvrez maintenant