Chapitre 23

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PDV Noémie

Rémi sort du bureau d'Alex Miller/Berges.

- Merci Marie de me l'avoir gardée, tu peux y aller.

Je suis maintenant seule avec Rémi, Marie m'a lâchée, je tente donc de récupérer mon sac pour partir de cette entreprise maudite, mais il m'en empêche.

- Où croyez-vous aller comme ça ? Vous n'avez pas terminé votre journée.

- J'ai démissionné.

- Et votre démission est refusée. Remettez-vous au travail maintenant.

- Je suis encore dans ma période d'essai, je peux partir quand je veux.

- Mais vous ne le ferez pas.

- Et qui va m'en empêcher ? Monsieur Axel Miller, ou Berges, je ne sais même pas.

- Miller, il a changé pour le nom de son grand-père maternel quand il a repris les rênes de l'entreprise.

- Peu importe, ça m'étonnerait bien qu'il tente de me retenir.

- Il souhaite vous conserver à votre poste.

- Eh bien je ne souhaite pas le conserver moi mon poste. Au revoir Rémi, ce fut un plaisir de travailler avec vous, et je vous le dis, vous méritez bien mieux qu'Axel « MILLER » comme patron, et comme ami.

- Maintenant vous allez vous asseoir à votre bureau et m'écouter.

- Mon pupitre vous voulez dire. (Il sourit et appuie sur mes épaules pour me faire asseoir)

- Nous avons besoin de vous. Vous êtes la meilleure que nous ayons eue à ce poste et probablement la meilleure que nous n'aurons jamais, et il ne m'a fallu qu'une semaine pour m'en rendre compte. Je ne vais pas vous laisser filer comme ça. Donc on va faire simple. Je vous demande juste d'aller au bout de votre période d'essai, soit 7 semaines. Si vous tenez jusque-là mais décidez finalement de partir, je vous promets une lettre de recommandation qui vous ouvrira toutes les portes et une prime équivalent à deux mois de salaire. Si par contre vous partez avant, prévoyez également de déménager, et quand je dis déménager, je parle de changement de continent, car je ferais en sorte que vous ne trouviez plus aucun travail ici, en Europe.

Je suis sur le cul. Heureusement qu'il m'a faite asseoir avant car je pense que je n'aurais pas tenu. Le menace de mes colocs à côté c'est du pipi de chat, mais elle me revient quand même à l'esprit.

- Proposé si gentiment, je pense que je vais accepter l'offre, dis-je avec une énorme pointe d'ironie.
7 semaines, pas un jour de plus, et vous me ferez ma lettre.

- Oui.
Vous savez Noémie, je vous apprécie et je vous estime énormément. Je ne suis pas un monstre, mais Alex est mon meilleur ami et je sais qu'il a besoin d'une assistante comme vous. J'espère que nous pourrons passer outre cette conversation et devenir de bons collègues.

Je lui jette mon plus noir regard et lui tends ma main droite qu'il serre immédiatement. Je viens de faire un pacte avec un démon, celui de servir le diable en personne, j'ai nommé Alex Miller, puisque c'est ainsi qu'il faut désormais l'appeler. Enfin ça c'est ce qu'on va voir, car je n'ai pas promis d'être un ange.

Il est 10h30 quand Rémi retourne à son bureau. Je veux tellement appeler Thomas, mais je suis en plein dans mes heures de travail et mon patron est le plus grand connard de l'univers, donc à mon avis, il ne tolèrera pas des coups de fil perso. La porte de son bureau est d'ailleurs entrouverte et je suis certaine que c'est pour m'espionner et trouver une bonne raison de me virer. Il va pouvoir s'accrocher, foi de Noémie Dupin.

Et le voilà maintenant qui sort de son bureau ... avec une pile de dossiers aussi haute que moi.

- Je les veux traités, sur mon bureau, à 17h.

Et il repart. ARGHHHHHH, non mais là j'en reviens pas, « s'il vous plaît », « merci », la politesse c'est pour les chiens ? Je n'ai pas envie d'aller le voir, mais il est hors de question que je le laisse me traiter comme ça. Dans notre histoire, il est le seul fautif, c'est lui qui s'est arrangé pour que je tombe amoureuse, pour au final me mettre la honte de ma vie devant tous mes camarades et changer de meuf directement après. Je n'avais rien demandé à personne, j'étais tranquille dans mon petit monde avec Thomas et mon lycée se serait parfaitement bien terminé sans Alex Berges.

Vous ne le savez pas, mais en fait Polytechnique, c'était notre objectif à Thomas et moi. Mais l'autre con d'Alex Berges s'est incrusté dans mon univers et seul Thomas est allé au bout de ce rêve. Je n'ai jamais réussi à comprendre pourquoi il m'a fait ça. Qu'est-ce que j'avais pu lui faire qui justifie une telle méchanceté ?

Allez Nono, on lève la tête, on se lève, on serre les fesses et une, deux, une, deux, on marche jusqu'à son bureau. Il ne veut pas de moi, ça tombe bien c'est réciproque, mais j'ai droit au respect.

Je toque à sa porte, pas de réponse. J'attends un peu et toque à nouveau. Il compte me faire poireauter longtemps ? A ce rythme là sa montagne de dossiers, il peut toujours courir pour que j'aie le temps de la gravir pour ce soir. Je toque une troisième fois, s'il le faut j'y passerais ma journée. Tiens, ça me fait penser à une chanson ça. « Est-ce que tu m'entends, hey oh, est-ce que tu me sens, hey oh ... Déjà deux heures que derrière ta porte, je toque encore et personne ne répond, dis-moi d'entreeeerrrrrr, car je vais pas lâcher oh oh oh oh ohhhhhh » - remix Nono !

- Entrez

Je ne pensais pas qu'il pouvait faire plus sec que tout à l'heure, eh ben si ! J'entre et prends alors une voix tellement mielleuse qu'elle en est agaçante ! La peste en moi jubile !

- Veuillez m'excuser Monsieur Berges, oh pardon, je voulais dire Monsieur Miller, enfin ... patron, ce sera sûrement plus simple comme ça, je n'ai pas bien entendu votre demande lorsque vous m'avez amené ces documents.

- Tout simplement vous ouvrez les dossiers, vous regardez ce qu'il y a dedans à faire ET VOUS LE FAITES.

- S'il vous plaît, je le reprends, toujours avec ma voix mielleuse à laquelle j'ajoute maintenant un trop large sourire.

Vous pensez qu'on peut tuer du regard ? Car à mon avis, là, il vient d'essayer. Loupé !

J'attends. Tout simplement j'attends la formule de politesse qui m'enjoindra à faire mon travail et en petit bonus, à sortir de son bureau. Je suis comme la mauvaise herbe, je reviendrai sans cesse pour obtenir ces petits mots magiques. Enfin pour l'instant je suis surtout en train de prendre racine.

Je vois son torse se lever et se baisser à chacune de ses respirations. A mon avis je l'ai énervé, et c'est bien fait. Son torse qui se lève, sa chemise ajustée, ses muscles ... mon esprit dérive. Pourquoi faut-il toujours que les cons soient beaux. Et surtout pourquoi faut-il que le con en question soit Alex Miller/Berges/mon putain de boss.

- S'il vous plaît.

Je retourne à mon bureau, Nono 1 / Mon putain de boss 0 !Yes !

Putain de BossOù les histoires vivent. Découvrez maintenant