Chapitre dix-sept

12 3 2
                                    

Tout était calme, chacun avait gagné sa chambre. Ce soir-là, la jeune fille n'était pas descendue dîner. Elle avait préféré rester seule.

C'était à elle que Neal pensait, allongé sur son lit de fortune, les bras croisés derrière sa tête et les yeux rivés vers le plafond. Il était soulagé que sa petite sœur aille mieux, mais il restait tout de même inquiet de la situation. Elle n'avait pas réellement répondu à ses interrogations. Il ne savait toujours pas la raison de son mal-être. Il ne comprenait pas ses hurlements, ses terreurs.

—    Je n'arrive pas à comprendre Love... Avant, tout était si simple entre nous. Mais là, je ne saisis pas ce qu'il se passe.

Lewis, assis sur son lit, se lova contre le mur. Il fixait l'écran de son ordinateur portable. Inquiétude et curiosité envahir son être. La jeune fille, surprise, n'avait pas eu le temps de refermer les fenêtres du navigateur. Le contenu qu'il vit l'intrigua tellement, qu'il se permit l'accès aux autres pages ouvertes. Toutes, sans exception, relatait d'une légende irlandaise. La légende de la Banshee.

Le jeune homme n'avait jamais entendu ce terme. Aussi, il lu rapidement le contenu qui s'offrait à lui. Les mots le frappèrent plus que de raison. Des cris inhumains décrits comme des hurlements insoutenables, puissants et plus terrifiants que n'importe quels autres. C'était là, la caractéristique principale de la Banshee, annonciatrice de la mort, mais également parfois passeuse.

—    Lewis ? Tu m'écoutes ?

Mais Lewis n'écoutait pas. Il était absorbé par sa lecture. Holly serait-elle une banshee ? Impossible. Le jeune homme ne pouvait s'y résoudre. Ce qui était certain, c'était que ce sujet intéressait l'adolescente et que les cris déchirants étaient un trait commun entre ces deux entités. Il ne fallait pas tirer de conclusion hâtive. Il y avait, sans nul doute, une explication logique et rationnelle à tout cela.

Un coussin en plein visage attira enfin l'attention du jeune homme. Surpris, il leva le nez de son ordinateur. Découvrant le regard faussement exaspéré de son ami, il referma les recherches internet et éteignit l'appareil.

—    Désolé ! Je lisais le résumé d'un nouveau film qui a l'air pas mal du tout ! Tu disais ?

Neal soupira. D'un geste de la main, il fit mine que ce n'était pas grave. Il grimpa sur le lit de son colocataire et s'assit face à lui.

—    Je te parlais de Love. Tu ne trouves pas qu'elle va mieux ?

Ils échangèrent longuement au sujet de la jeune fille. L'un rassurant l'autre. Les deux énumérant des faits témoignant de la guérison de leur cadette, mais également des étranges moments de douleurs de celle-ci.

Lewis ne pipa mot sur les recherches qu'il avait surpris. Il ne voulait pas inquiéter davantage son ami. Et cela ne les avancerait à rien dans tous les cas. Ce qui comptait aujourd'hui, était la santé de Holly.

Les jours s'écoulaient, et l'adolescente semblait aller de mieux en mieux. Aucun cri d'outre-tombe n'était venu déranger les murs de la maison. Lewis, devenu très observateur, commençait à laisser tomber sa théorie de la Banshee. Après tout, ce n'était qu'une simple légende. C'était du moins ce dont il essayait de se persuader.

Chaque jour, Holly sortait dans le jardin, de plus en plus loin. Elle prenait confiance, petit à petit. Elle avait besoin de prendre l'air. Cela faisait des mois qu'elle était cloisonnée. D'abord dans sa chambre, en Irlande. Puis dans cette maison, en Angleterre. Elle devait sortir.

—    Salut !

La jeune fille se retourna et vit Lewis arriver à sa hauteur, les mains dans les poches de sa veste. Il paraissait toujours heureux. C'était si apaisant de se trouver à ces côtés, si naturel, si chaleureux.

Épine GeléeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant