Lise et Carla [GL]

23- Retrouvailles

Carla

On frappe à la porte. Ma voisine donc ! Il est presque vingt heures et Martial s'est endormi.

J'essaye de mettre un sourire sur mon visage mais non c'est mort. Ma mère me disait que je faisais peur quand je ne suis pas contente.

Elle me saoule d'avance cette voisine, pour beaucoup trop de raisons ...dont la principale elle s'occupe mal de son gosse, donc je ne vais pas essayer d'être gentille.

Surtout, je suis encore dans les emmerdes jusqu'au cou et mon humeur ne s'arrangera pas avant un moment. Si seulement j'avais une petite copine, mais je n'ai pas baisé depuis tellement longtemps ! Depuis Lise.

J'ouvre et la j'ai un temps d'arrêt ! Je fais la carpe.

La jeune femme en jean et tee shirt à bretelles, sexy en diable malgré son chignon défait : c'est Lise.

Elle me reconnait également.

─ Tu ... tu m'as suivi ? demande t'elle.

C'est Lise dont je rêve depuis plus de six mois. En effet je savais qu'elle était maman, nous avons parlé un peu pendant notre gros câlin ...très peu et je lui ai parlé de ma passion pour le pain et elle m'a parlé de la sienne pour le kitesurf et de son fils.

Ma colère est immédiate ! Monstrueuse. La voir fait jaillir toute la rage que j'accumule depuis plusieurs mois, dont elle n'est pas responsable pourtant.

─ Je suis ta nouvelle voisine ! Je viens d'emménager sans savoir qui serait mes voisins ! Tu enlèveras ton bordel du palier ! J'ai une voix glaciale et sèche qui lui fait écarquillé de grands yeux. Je fais ma tête de cochon mais elle m'a énervée à insinuer que je l'ai suivi dans sa tête non mais qu'est ce qu'elle croit ?

─ Pardon ?

─ Oui pardon et ...exécution sinon je descendrais moi-même tout à la benne !

─ Ou est Martial ? demande Lise blême.

─ Il s'est endormi. Il est bien trop tard pour le laisser seul ! je grince mais la colère est énorme.

Elle veut rentrer chez moi, mais je l'arrête.

─ Reste là ! Je vais le chercher.

Je suis horriblement dure, j'en ai conscience. Elle rêve la pute ! Je prends Martial dans mes bras, aussi léger qu'une plume et je le lui tends.

─ Je vais laisser une clé de chez moi sous le paillasson, au cas où cela arriverait à nouveau, fait-elle horriblement gênée.

J'y ai été un peu fort ! Mais son coup de la femme fragile, cela ne prendra pas avec moi !

─ Il est trop petit pour rester tout seul chez toi c'est n'importe quoi !

─ Il ne veut pas aller à la garderie !

Le ton est larmoyant et elle a les larmes aux yeux : comédienne !

─ Ok on ne va devenir copine alors n'abuse pas sinon tu auras à faire à moi. On est juste voisine alors tchao et vire moi ce bordel !

Je crois que j'ai été très claire et je lui claque la porte au nez.

Et une emmerde de plus ou une déception de plus ...ma Lise idéalisée... est ma vilaine voisine.

Pourquoi je suis autant en colère. Je n'en ai pas la moindre idée. Il est tard mais j'enfile un survêtement pour aller courir il faut que j'évacue tout cela.

Lise

Qu'est ce que...

J'ai retrouvé Carla, qui a l'air méga fâché après moi, rectification, elle est méga fâché.

Je viens de me faire remonter les bretelles en beauté. Je suis crevée et je n'en peux plus. Je n'avais pas besoin de cela en plus.

Je regarde sur le pas de ma porte, c'est vrai que j'en ai profité car Remi Parpette, le parpi de Martial, mon cher vieux voisin chéri qui me manque, ne disait rien.

Je la trouve psychorigide, elle m'a déçue, je ne la voyais pas comme cela.

Je n'ai pas fait mention à notre câlin et elle non plus. Quelle conne je suis ! Je l'aimais cette fille.

Martial est si léger dans mes bras, il faut vite que je le couche. J'ai oublié de demander à Carla s'il a mangé. Il faut absolument qu'il mange les soirs, car il ne veut rien manger les midis.

Mais là ce soir, ce ne sera pas possible, je ne veux plus la voir.

Je le dépose dans son lit et le déshabille, sans qu'il se réveille. Je lui mets un maillot de corps, un pyjama, des chaussettes. Il a toujours froid, il a deux couettes dans son lit.

Je caresse ses cheveux d'une couleur magnifique éclairé par la lune dehors et je ferme les volets.

C'est amusant il a toujours bien dormi, si profondément que c'en ai même miraculeux.

Je le regarde dormir un moment mon bébé magnifique. En même temps mes pensées divaguent sur la voisine énervante. Que lui est t'il arrivé ? Elle avait une grande maison pourquoi elle a atterri dans ce HLM minable ?

Si elle vit ici, cela veut dire qu'elle aussi est fauchée, elle a l'air d'avoir des soucis. Je me sens désolée pour elle et je grille de curiosité aussi.

Martial a voulu la voir ...il a fait une bêtise en s'enfermant dehors. Je suis une des rares mères à se réjouir que son enfant face des bêtises. Cela me rassure sur son âge, car trop souvent moi comme les autres, nous avons tendance à oublier qu'il n'a que quatre ans. C'est peut être un génie, mais c'est aussi un petit garçon et j'adore quand on voit cet aspect de lui, qui me rassure, me permet de me réapproprier mon bonhomme. 

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j'ai un peu la pression : alors ces retrouvailles ? zenpensékoi ?