19- Clara galère

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TW : chapitre dur psychologiquement.


Je me disais bien que c'était trop facile !

Je n'ai pas compris, que personne ne proteste quand j'ai voulu racheter la boulangerie.

Personne n'a évoqué le fait que je sois une femme, j'ai cru à un miracle, un ancien propriétaire, un banquier et un notaire qui n'étaient pas sexistes. Les sales enculés !

Ils m'ont roulé dans la farine et baisé jusqu'à l'os.

L'immeuble de la boulangerie est trop ancien et rempli d'amiante. Il y a des travaux d'assainissements colossaux imposés par la mairie, dont personne ne m'a parlé bien sur.

C'est pour cela que la boutique était en vente, y compris le fonds de commerce, malgré l'emplacement exceptionnel. Voilà la morale de notre monde : On protège les petites femmes fragiles, mais si l'une d'entre elles veut être un peu autonomes, alors tous les coups sont permis. Dans ce cas la femme passe à la rubrique « à anéantir », on peut la mettre à terre et la rouler dans la boue. Ni le notaire, ni le banquier, encore moins l'employé de la ville et du cadastre que j'ai été voir, personne ne m'a rien dit. Le seul pour lequel c'est de bonne guerre, c'est le vendeur, lui il avait ses raisons de fermer son clapet. Tous ces mecs ce sont entendus entre eux pour me tondre et me mettre plus bas que terre. Je pense que peut être même Resa le savait et est venu me narguer exprès. Je suis dans une rage noire.

Pendant les cours de boxe et de karaté je frappe comme une folle, comme si ma rage dédoublait ma capacité à cogner fort.

J'ai plusieurs solutions devant moi, mais elles sont toutes désespérées.

Je peux faire un procès au vendeur, au notaire, à la mairie et à la banque car ils se sont bien gardés de me prévenir. Je ne suis pas sûre de gagner puisque ce sera quasiment impossible à prouver, ils vont tous se renvoyer la balle et surtout je vais m'épuiser et y laisser ma cervelle et toutes mes économies.

L'autre solution est de faire les travaux demandés en y mettant tout mon argent, en vendant la maison de ma famille et en empruntant ce qui me manque à un taux surement exorbitant.

Pour la décoration et l'aménagement cela restera un problème futur puisque je n'aurai pas de quoi refaire quoi que ce soit. Quelle conne !

Cela veut dire que je n'aurai aucune porte de secours. Je ne pourrai pas commencer à travailler avant que les travaux ne soient terminés, il y en aura pour au bas mot une année car au moins plus de 6 mois de travaux avant de pouvoir espérer ouvrir la boutique sachant qu'ils n'ont pas commencé.

Mes amies sont divisées la moitié penche pour le procès et l'autre moitié pour les travaux.

Elles me proposent de l'argent, de m'aider.

Aucune solution ne me convient, je ne sais plus... je suis à terre, KO ! mais ils ne m'achèvent pas ...ils me laissent devenir folle.

Parce que même en vendant la maison de mes parents, je n'aurai pas assez pour vivre et je ne peux pas squatter chez une copine, même si elles me l'ont toutes proposées.

Mes amies s'en veulent aussi de n'avoir rien vu et de ne pas pouvoir m'aider et sont d'une humeur de dogue. Ca aussi c'est de ma faute.

Cela commence déjà mal car l'estimation pour la vente de la maison est beaucoup plus basse que prévue, le marché se casse la gueule à Cherbourg. Je ne m'en inquiétais pas puisque je ne pensais pas vendre, mais là c'est la cerise sur le gâteau !

J'ai la boutique depuis une semaine et je suis complétement paumée.

Désespérée, j'ai bu comme un trou puis je suis parti en pleine mer, ivre morte j'ai appelé mes copines que j'allais casser la gueule au requin. Je leur ai foutu la trouille.

La mort n'a pas voulu de moi car j'ai échoué sur le rivage, incapable de dire comment je suis revenue.

Eva m'a fait hospitalisé une semaine en psychiatrie pour me surveiller, je crois que là je touche le fond.

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Voilà ma pauvre Clara je l'ai mis plus bas que terre, mais à partir de maintenant elle va remonter la pente. Courage!

Lise et Carla [GL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant