Pour fêter noël ce soir, nous serons entre nana car le mari de Malia bosse.
On se réunit chez moi et Jade qui est cuistot nous fait le plat. Je me suis occupé du pain et des desserts. Cela m'a fait plaisir de faire du pain même si je n'en ai fait qu'une dizaine.
Quand la boulangerie tournait bien je préparais mille baguettes et pains par jour.
Je suis horriblement nostalgique et en pétrissant, je me demande quel signe j'aurai pu relever, pour stopper la catastrophe, réaliser qu'il était en train de me voler, de me tromper.
Le souci c'est que comme je ne l'aimais pas, j'étais bien incapable de le regarder.
─ C'est le bordel chez toi ! Une pâtissière ça devrait être plus soignée ! remarque Jade qui arrive la première.
Elle me fait la bise et me suit dans la cuisine vert d'eau décorée par ma maman. La pièce est retournée puisque j'ai sorti pleins d'ustensiles et je me suis lancé dans différentes recettes et essai culinaires.
On est franche, sans simagrée entre nous, on peut compter les unes sur les autres.
─ Je suis en déprime ! je râle.
Elles baissent la tête, inquiètes. Merde je réalise que j'ai dit la vérité. Moi et ma grande gueule !
─ Vous en faites pas les filles, je vais aller mieux un jour... je reprendrais mon boulot ! Il faut juste que je réfléchisse un peu et du coup je n'ai pas envie de ranger, mais ce n'est pas une vraie déprime. Je déconnais à moitié.
─ Tu disais donc à moitié la vérité. fait Eva qui me serre dans ses bras.
─ Tu veux qu'il y en ait une qui vienne t'aider à faire quelque chose ? propose Claire qui est tout de suite dans l'action.
─ Non c'est bon, je gère je vous jure. On bouffe allez !
Quand j'étais marié avec Resa, on devait fêter noël avec sa famille et c'était l'enfer ! Je détestais sa mère et son père était un ivrogne abruti. Les belles familles c'est l'enfer. Il ne voulait pas recevoir mes copines à la maison. Le divorce a vraiment du bon.
Je me suis battu avec sa cousine le noël de l'an passé. Elle a glissé fielleuse que j'avais grossi et que j'aurai pu faire un effort vestimentaire, alors je lui ai répondu, qu'en tant que grosse vache, elle était bien placée pour parler. Les injures ont empiré et nous en sommes venus aux mains.
Avec les copines nous nous installons dans la salle à manger sur la grande table de moi que mon père a construit de ses mains.
La déco est archaïque, je n'ai rien changé et par contre rajouter du bordel et des anachronismes comme mon pied de boxe, ou mes paires de baskets qui trainent.
Avec les copines, nous avons prévu de nous offrir un petit cadeau chacune.
J'ai offert des gants de boxe a Ana et Malia qui a tiré mon nom m'a offert un survêt de ma marque préférée, il est super et je l'adore.
─ Il y a un deuxième paquet. Rigole Malia.
Je l'ouvre et à ma surprise c'est du maquillage.
Je n'ai jamais réussi à en mettre et je ne comprends pas pourquoi les femmes se pouponnent, et ce n'est pas aujourd'hui que je vais m'y mettre.
Je la regarde avec des yeux fâchés.
─ Tu joues à quoi ma copine ? je grogne.
─ C'est pour que tu tentes de séduire quelqu'un ! a rigolé Malia sans se démonter.
─ On ne sait jamais ! insiste Rosa, tu peux peut-être trouver quelqu'un d'autre.
─ Ben il va falloir qu'il s'accroche. Merci pour le cadeau.
Je ne suis pas du tout dans la team esthétique, je n'ai jamais compris pourquoi les femmes se font souffrir, je trouve cela ridicule. Le maquillage, l'épilation, tout me dégoute. Même les cheveux je me les coupe moi-même avec une technique efficace : J'ai des cheveux épais bruns bouclés, je me fais une queue de cheval, je coiffe en l'air et je coupe ce qui dépasse au-dessus de ma tête et j'ai la longueur voulue. L'épilation plutôt crever.
Je suis la seule à glander, Jade est sous-chef dans un restaurant, elle dirige une escouade d'une trentaine de mecs qu'elle mène à la baguette.
Rosa est médecin anesthésiste, Claire est fleuriste et elle a sa propre boutique dans le centre-ville.
Elle avait un amoureux mais il est mort dans un accident de moto et elle ne l'a jamais remplacé. Selon elle personne n'est digne de son premier amour.
─ Au moins il m'a dépucelé ! aime t'elle dire quand elle est saoule ! Je ne suis pas vieille fille, on a eu le droit à une fois, une fois!...Elle peut le répéter toute la nuit. Elle est chiante quand elle est saoule.
Elle a hâte de mourir pour le retrouver.
Enfin il y a celle qui nous fait mourir de rire Ana et son boulot pas croyable. Elle fait partie d'un service de sécurité pour un site d'Escort sur internet. Elle est boxeuse professionnelle officiellement et officieusement elle protège les putes. On passe notre temps à la charrier pour son boulot.
Ce soir c'est Malia qui lui dit qu'elle est un gangster.
─ Mais je te jure le site est légal. On propose des rencontres coquines et le paiement c'est l'abonnement au club et a des prestations de loisirs !
On est morte de rire, il faut dire qu'on a bien picoler. Ce n'est pas grave elles dorment toute à la maison, j'ai de la place.
Je songe au sexe, c'était nul avec Resa, je ne l'aimais pas, j'aimerais essayer avec un mec prostitué.
Je demande : « Ça existe les mecs putes ? »
─ Bien sûr on en a plusieurs. Il y en a qui vont avec les femmes et d'autres avec les hommes
─ Non ? je découvre un monde dont j'ignorais tout, le nez dans mes pains et mes baguettes.
─ Ben si! se moque Ana.
─ Et tu dois les protéger aussi ?... Les mecs ?
─ Bien sur, je protège toute l'équipe.
─ Il y a des mecs qui font venir des mecs ?
Je ricane en posant ma question, consciente d'être éméchée.
─ Bien sûr on a de tout ! rigole Ana. Des mecs qui font venir des mecs, des femmes qui font venir des mecs, Des femmes qui ont venir des femmes et des mecs qui font venir des femmes. Et après tu as toutes les combinaisons à trois, quatre et plus...Ma boite, c'est le paradis de la luxure.
Nous autres on se regarde ahurie devant ce qu'elle raconte, on n'imagine qu'a peine.
Soudain une des phrases qu'elle vient de dire m'interpelle.
─ Attends même des femmes avec des femmes ?
─ Oui on a une pute lesbienne qui fait les femmes donc !
─ Mais si elle tombe sur un mec ?
─ On vérifie avant. Il faut montrer patte blanche sur notre site.
─ Elle est comment ?
─ Hein ? demande Ana qui me regarde en se demandant ce que j'ai en tête. Je suis bien incapable de le lui dire, parce que même moi je ne sais pas.
─ Oui la fille qui fait les filles elle est comment ?
─ Elle est sympa, c'est une fille qui n'a pas eu de chance. Une mère célibataire. Elle est cool et gentille. Pourquoi Tu veux le nom du site ?
─ Non heu oui ... non. Je ne sais pas honnêtement.
─ T'inquiètes je te le donne c'est « Dreamland » et quand tu payes on checke par sécurité ton identité, mais c'est juste pour protéger nos employés et ensuite tu demandes ce que tu veux, du moment que tu payes.
Elle me donne une carte dont je ne sais que faire alors je la mets dans mon portefeuille.
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Lise et Carla [GL]
Roman d'amourLise est une mère célibataire fauchée, mignonne. Martial son petit garçon de quatre ans est asthmatique, de santé très fragile, Ils habitent dans un HLM à Cherbourg. Lise ne croit plus en rien quand elle va rencontrer Carla elle aussi marquée par...