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Je devais poster le chapitre hier mais j'ai été empêchée et je n'ai pas pu le terminer. Toutefois il est là.

En passant je suis la seule chez qui l'écriture des premiers paragraphes est difficile mais après ça coule comme l'eau?

En tsou cas, bonne lecture.

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Ça fait trois heures de temps que j’ai terminé avec le ménage qui n’était pas vraiment nécessaire, aussi j’ai déjà servi son petit déjeuner à monsieur et à Paul qui est rentré plutôt hier soir. C’est quand j’ai pu faire ma causerie quotidienne avec lui que je me suis rendue compte qu’il m’avait un peu manqué. Pas que je suis amoureuse de lui, loin de là, mais j’apprécie énormément sa présence. J’ai toujours été seule en fait, même entourée, j’étais seule. Je n’arrive pas trop à me faire des amis, des potes oui, mais pas d’amis. Même ces potes-là, je ne sais pas ce qu’il est advenu d’eux. Pareil pour mes camarades du lycée, je n’ai pas de nouvelles d’eux non plus. Il y a une avec qui on faisait semblant de garder le contact mais vas-y, on s’est rendues compte que cette comédie ne menait nulle part alors on a coupé contact dans la paix du Christ. Les collègues de travail, pareil, l’idée de leur faire la causerie ne m’a jamais effleurée pourtant je ne suis pas antisociale, Paul la preuve, et peut être même monsieur. C’est juste que ah ! Je ne les sentais pas trop.

Avant ma solitude ne me posait pas du tout de problème. Certes il y avait des fois j’avais un coup de blues, je me sentais seule, j’avais un poids dans l’âme mais je mettais toujours ça sur le compte de l’effet des hormones des règles. Mais cette immense maison met à nu ma profonde solitude, elle lui ajoute encore plus de poids, j’étouffe. Et cette fois ce n’est pas l’effet des hormones. Oui, il y a Paul mais il est en couple, je ne peux pas passer trop de temps avec lui quand même, et s’il tombe amoureux de moi ? Evitons les problèmes pardon. Monsieur ? Garrrrss c’est monsieur quand même.

Je crois qu’il me manque un moyen de distraction, un moyen pour faire passer le temps, là je vais moins  sentir la présence de mon ombre. Et puis voilà je me rends compte à quel point j’ai été bête de ne pas accepter l’offre de monsieur. J’aurais pu prendre cet argent et commencer à aller à l’université même. C’est vrai que le logement allait poser un problème et aussi trouver un travail dont les heures correspondraient avec celles de l’école mais ah ! I’m stupid. Un peu quand même. Mais bon, ce qui est fait. Certes la probabilité que j’aille voir monsieur et lui dise que j’ai changé d’avis et il me laisse est grande mais les limites de ce plan sont assez conséquentes. Je ne peux pas quitter un endroit bien lotis, des vrais repas chaque jour, une vraie paie pour retomber encore dans ma misère ! non ! Dans la vie il s’agit d’avancer, non reculer. Non, décidément je ne peux pas encore me permettre de partir d’ici. Il faut vraiment que j’économise beaucoup.


Mais entretemps je fais quoi ?

Sinon je risque me poser trop de questions, les mauvaises, trop réfléchir et entrer dans une dépression terrible.

Il y a la télévision mais je ne suis pas habituée à en voir. Même Netflix là, flemme.

Décidément !

Il faut que je sorte me balader et cette fois au moins je peux y aller sans craindre de retrouver mes affaires dehors…du moins j’espère. Je troque ma petite robe kaba contre un jeans noir et un tee-shirt noir également. Je refais mon chignon, sandales aux pieds et je prends de l’argent car on ne sait jamais. Je mets la nourriture de Paul à part et la laisse sur le plan de travail, il viendra la chercher quand il aura faim. Quant à monsieur, il m’a prévenue que ça ne sera pas la peine que je monte avec son repas donc je peux partir tranquille et cette fois direction Mokolo.




Aim at youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant