Aim at you

E P I L O G U E : A U D R E Y & Y O W A N

Bonne fin d'histoire🥺

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C'est en essuyant mes yeux pour la n-ième fois que je me rends compte qu'il y a un de mes cils –faux– sur le mouchoir qui lui même est tacheté de noir et or, couleurs de mes fards à paupières, avec quelques traces de morves par ci par là. Je fais vraiment pitié. Je récupère un autre mouchoir et essuie complètement mes yeux pour enlever ce que je peux comme maquillage dessus. La fête est terminée de toute façon. Un anniversaire qui était censé être magique, le voilà merdique à cause d'une seule personne. Elle ne pouvait pas attendre, il a fallu que ce soit seulement aujourd'hui. Comme si j'avais besoin de ça. Mon coeur se serre –moi qui pensais qu'il s'était brisé–, ma poitrine me fait mal, littéralement.

Le fait que maman Maguy s'occupe de moi ne fait qu'augmenter ma douleur et ma peine. Une femme qui ne me connaissait pas il y a six mois m'aime plus et se soucie plus de moi que la femme qui m'a portée en elle pendant neuf mois. Si elle ne me voulait pas mieux elle partait m'avorter que de me faire subir ça.

Je renifle encore. Une nouvelle vague de larmes menace d'arriver et ça m'énerve car je ne veux plus verser de larmes à cause d'elle. Je suis fatiguée de ça. J'inspire un bon coup. Je me lève des genoux de maman Maguy et le regard qu'elle me lance me donne autant envie de pleurer de joie que de tristesse.

-Ça va mon bébé ? Tu veux qu'on entre? Ou bien on reste encore ici? Me demande maman Maguy.

Je me tourne vers la face de la maison. Je me rappelle qu'il y a des gens à l'intérieur qui n'avaient pas prévu de passer une soirée digne d'un drama mexicain. Mon moral retombe encore plus bas.

Je secoue la tête et renifle.

-Non, s'il te plaît tu peux aller les voir et leur expliquer? Je ne suis pas vraiment apte à discuter avec quelqu'un présentement et j'aimerais être un peu seule. Si ça ne te gêne pas bien-sûr, je réponds.

Un petit sourire se forme sur son visage. Elle me caresse le visage.

-Non bien-sûr que ça ne me dérange pas. Prends ton temps. Nous sommes à l'intérieur. (Elle me prend dans ses bras et m'embrasse le haut du crâne) Ça va aller, ça va passer, Yowan est avec toi, je suis avec toi, nous sommes tous avec toi. Tu n'es pas seule mon bébé.

Je hoche la tête et essuie la larme qui roule sur mon visage. Elle m'étreint encore puis se lève pour aller à l'intérieur.

Inspire. Expire. Inspire. Expire.

Y O W A N

Je reste un bon moment dans la voiture de la mère d'Audrey entrain de calmer ses pleurs. Lorsque je crois que sa crise est terminée, elle s'y remet. Je ne sais pas trop comment m'y prendre avec elle surtout que je ne la connais pas, du coup je me contente de lui tendre des mouchoirs et lui murmurer des «allez c'est bon, ça va aller» même si je doute que ça aille.

-Je sais que vous pensez aussi je suis une mère horrible, elle me dit entre deux soubresauts.

-Vous l'êtes effectivement, je réponds sans une once de remords.

Je n'allais pas la détromper car c'est la vérité. C'est juste parce qu'elle est une femme, plus âgée que moi,  en détresse et que ma mère m'a bien élevé que je suis avec elle à la calmer. Malgré le dédain qu'elle peut m'inspirer, je ne pouvais pas et ne peut pas m'absoudre à la laisser seule. Un accident arrive bien vite.

Elle souffle et se penche sur son volant.

-Vous pouvez me passer mon sac s'il vous plaît ? Il est à l'arrière, elle me demande.