Aim at you

13.

Écouteurs dans les oreilles, mes pieds dansent sur Cash App de Bella Shmurda et mes mains s'occupent à découper le pain en tranches dans le panier. Je me suis levée de très bonne humeur ce matin et même les humeurs du boss ne pourront pas me l'enlever. J'avais enregistré une playlist dans le téléphone de Paul qu'il m'a emprunté le temps qu'il est de sortie. J'aurais bien pu mettre la musique à la télévision mais hum, le volume là allait être de trop. Certes je veux attirer l'attention de monsieur mais gars, il a souvent ses sauts d'humeur et il est capable de tout. Je le vois bien casser la télévision sans remords juste pour que je ne la regarde plus. Ou bien il peut m'attacher sur une chaise et me laisser à côté des haut-parleurs comme ça mon ouïe se gâte. Bon c'est vrai que là c'est trop high mais vas-y on n'est jamais à l'abri.

Son petit déjeuner prêt, je monte à l'étage avec son plateau que je dépose sur le chariot puis toque quatre fois. Ces derniers jours je frappais à la porte puis m'en allais mais eh eh! Les temps ont changé. De gré ou de force il va faire attention à moi. Du coup je marche sur place pour lui faire croire que je suis partie et reste devant sa porte. Un instant après il ouvre sa porte et la surprise se place sur son visage. Moi je me contente de montrer mes dents.

-Bonjour monsieur, bien dormi? Une belle journée s'annonce hein? Je salue toujours souriante et comme monsieur est comme il est il m'a toisée d'une façon, mon Dieu! Ça ne m'étonne pas de n'être pas étonnée.

Il récupère le plateau puis rentre dans sa chambre sans mot. Ok! Il fait déjà froid, le vent là était trop fort.

Environ vingt minutes plus tard, Paul me rejoint dans la cuisine où je suis entrain de faire un jus d'ananas. Je remarque qu'il a un petit sachet à main. Je marche pour aller voir de quoi il s'agit mais il me tape la main pour m'empêcher d'ouvrir le paquet.

-Ne touche pas, c'est pour le patron, il m'avertit

-C'est pour lui et ? Fais un peu je veux voir norhhh, j'insiste mais il tape encore ma main.

-J'ai dit non, il répète avant de prendre un morceau d'ananas et le mettre dans la bouche. Je ne vais pas attendre que ce soit frais, dès que tu finis tu me sers un verre Audrey chou

-Dans tes rêves ! Je rétorque

-Tu veux que je te casse le bras ? Non norhh ? Tu vas donc me servir mon verre merci, il me menace avant de monter.

À un moment j'ai voulu faire la rebelle mais vas y, il a plusieurs années de judo et la dernière fois que j'ai été têtue je croyais qu'il allait me tuer seulement.

Peu de temps après qu'il soit monter, Paul redescend avec une expression étrange sur le visage.

-Qu'est ce qu'il y a ? Je demande

-En fait je viens de me rendre compte d'un truc. Je crois que c'est la première fois depuis que le patron est revenu qu'il me fait monter jusqu'à sa porte. S'il avait besoin de quelque chose et que maman Maggy n'était pas là, je devais déposer sa course sur la table du salon et puis c'est tout. Là il m'a demandé de monter, c'est....bizarre, il me répond.

-Heuuuu, que veux-tu que je te dise? Ah! Il est souvent lunatique de toute façon, je dis.

-Audrey ?

-Oui Paul ?

-Tu n'es pas sûre que tu as quelque chose à voir avec le changement d'attitude du patron? Tu nous as tout dit à Léticia et moi?

-Qui ? Moi ? Que j'ai fait quoi? Noooo pardon, pardon!

-Tu n'es pas sûre que monsieur et toi.....

-Monsieur et moi ? Monsieur et moi quoi ?

-Monsieur et toi êtes plus que employeur-employée ? Il te fom?